Mouvements contre la vie chère à Ouahigouya : « A bas les impôts injustes, vive l’augmentation des salaires »
Une marche, pas comme les autres et pour la première fois à Ouahigouya. A l’occasion de la journée nationale de lutte, organisée par la coalition contre la vie chère regroupant les centrales syndicales ; syndicats autonomes ; les mouvements et associations de la société civile, une marée humaine a manifesté pacifiquement à travers les artères de la ville de Ouahigouya le vendredi 8 avril 2011.
Travailleurs du public et privé, commerçants et élèves ont convergé aux environs de 8h au siège de l’Ecole démocratique et populaire ( EDP) au secteur n°1. Avant de prendre leur itinéraire proprement dit, les manifestants ont pris le Haut-commissaire de la province Jean Baptiste Zongo à témoin afin qu’il transmette leur message à qui de droit. Le porte parole de la coalition, Saba Moulaye du MBDHP, dans son adresse a indiqué que « les conditions de vie des populations se dégradent au jour le jour avec la flambée des prix des produits de première nécessité ».
Faisant cas des taxes qu’elle qualifie d’injustes, la coalition rejette la taxe de développement communal et la nouvelle tarification des actes des professionnels de santé. Les marcheurs ne quitteront pas les locaux du Haut-commissariat sans évoquer l’impunité et les libertés. C’est ainsi qu’ils ont demandé par la voix de leur porte parole, la vérité et la justice pour Justin L. Zongo et les autres victimes des manifestations de février 2011, pour Norbert Zongo et pour toutes les autres victimes des crimes de sang. D’autre part, afin de minimiser le coût de la vie chère, la coalition a demandé le relèvement des salaires, des pensions des travailleurs du public et du privé.
« Nous ne sommes pas des gens qui se limitent seulement aux mots », a laissé entendre un des marcheurs. « Nous allons parcourir les artères de la ville pour lutter contre la faim », a-t-il ajouté. Pacifiquement, les marcheurs ont viré du monument du 11 décembre vers la gendarmerie. Ensuite, après l’ex bandana, ils ont mis le cap sur le rond point Naaba Tigré qui les a conduits vers l’avenue de Mopti à partir de la pharmacie du nord. C’est en ce moment, une fois arrivés à l’hôtel du nord, un espace dégagé, que nous avons pu estimer la longueur de la foule qui s’étendait sur environ un km.
L’un des points forts de cette marche est le moment de l’entonnement collectif de l’hymne national, où tous étaient assis à même le sol. A l’EDP où ils ont bouclé la marche, Mr Saba est revenu sur les points clés de la vie chère et l’impunité avant de remercier tous ceux qui ont pris part à la marche ; les commerçants, les travailleurs et surtout les femmes du marché de Doundoulema. Il les a invités à garder la même mobilisation et à rester plus vigilants sans céder à la corruption.
Lassané DOGA
L’Express du Faso