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Assises criminelles à Ouahigouya : 30 accusés à la barre

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 00h03min

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La septième session annuelle des assises criminelles de la Cour d’appel de Ouagadougou, siégeant à Ouahigouya, a ouvert ses portes, le lundi 17 janvier 2011 à Ouahigouya. Jusqu’au 22 janvier, ils seront au total 30 à passer au box des accusés pour répondre des chefs d’accusation de meurtres, de détournements de deniers publics, de parricides, de viols, d’assassinats et coups mortels.

« Rapprocher la justice du justiciable », c’est l’un des objectifs du ministère de la Justice conformément à son Plan d’action national pour la réforme de la justice (PANRJ) d’organiser dans le ressort de chaque Cour d’appel, des sessions de la Chambre criminelle au siège de juridictions choisies au regard de la densité de leur contentieux pénal.

C’est dans cette optique que le Palais de justice de Ouahigouya abrite la septième session des assises criminelles de la Cour d’appel de Ouagadougou. Du 17 au 22 janvier 2011, ils seront 30 accusés à se succéder à la barre pour répondre à des chefs d’accusation qui sont : meurtre, détournement de deniers publics, parricide, viol, assassinat et coups mortels.

Pour Honorine Méda, procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, l’audience qui se veut publique a pour objectif de vulgariser les activités de la justice. « Nous avons tenu à ce que la population de Ouahigouya qui a été victime de ces faits graves soit au courant des jugements. C’est elle qui a été choquée.

Donc, il a fallu qu’on commence la procédure à Ouahigouya, la continuer devant la Cour d’appel de Ouagadougou et revenir ici pour le jugement », affirme-t-elle. Au regard des crimes commis, des peines de condamnation (lire encadré) n’y manqueront pas pour donner force à la justice, selon la citation de Blaise Pascal « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la force et la justice, et pour cela faire en sorte que ce qui est juste soit fort, que ce qui est fort soit juste ».

Paténéma Oumar OUEDRAOGO (Stagiaires)


Il écope d’une peine de mort pour parricide

Issoufou Sawadogo, un repris de justice, né en 1969 à Ziga, dans la province du Yatenga, célibataire sans enfant, a été reconnu coupable de parricide et condamné à la peine de mort. Les faits se déroulent un matin du 4 mars 2003 où Issoufou Sawadogo, assis hors de la cour paternelle, en train de tisser son secco se lève et va dire bonjour à son père, un ancien combattant âgé de 76 ans à l’époque, puis retourne à sa tâche.

Quelques temps après, il revient vers son géniteur cette fois-ci, muni d’un pilon qu’il asséna sur la tête de celui-ci qui meurt sur-le-champ. Selon les récits de Issoufou Sawadogo, le coup du pilon était d’une extrême violence à tel point que la tête du septuagénaire a éclaté. Ce qui n’a pas laissé la salle d’audience indifférente. Même l’interprète n’a pas pu contenir son émotion.

Le tribunal demanda à l’accusé alors de faire une simulation qui a tout de suite révelé que le coup porté était mêlé d’un sentiment de haine que le fils avait envers son père. Selon les enquêtes, Issoufou Sawadogo n’est pas à son premier meurtre. Il a été condamné à trois reprises. Il est craint de la population et a un tempérament violent. Avant son forfait, il s’était exilé en Côte d’Ivoire pour se faire une condition de vie meilleure.

C’est ainsi qu’il y a travaillé dans des plantations. Pour minimiser la pénibilité du travail, Issoufou Sawadogo s’adonne à la consommation de la drogue pour mieux résister aux effets de la fatigue. De retour au bercail, il ne se séparera plus de cette substance. Bien au contraire, il se trouve une source d’approvisionnement. Mais le manque d’argent le pousse à voler le cadre du vélo de son père qu’il vend par la suite. C’est à la suite des réclamations répétées du cadre du vélo que le vieux a été assommé par son fils.

Malgré le plaidoyer de la défense avançant le prétexte de folie, la réquisition du procureur établira que le meurtrier était bel et bien portant au moment des faits. Le pardon de Issoufou Sawadogo n’émouvra pas le président du tribunal qui a prononcé la peine de mort à son encontre.

P.O.O

Sidwaya

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