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Presse francophone : les 36è assises à Ouagadougou du 16 au 21 novembre

Publié le vendredi 10 septembre 2004 à 10h27min

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En novembre 2003, se tenaient à Libreville les 35es assises de l’Union internationale de la presse francophone - UPF. Sitôt rentré de Libreville, le Président de la section (UPF) du Burkina M. Edouard Ouédraogo, par ailleurs directeur de publication de l’Observateur Paalga, a mis en place un comité d’organisation des 36es assises qu’abritera la capitale du Burkina.

Nous avons rencontré le président de l’UPF-Burkina, et il se prononce sur l’organisation de ces assises qui se tiendront du 16 au 21 novembre prochain à Ouagadougou.

Pouvez-vous nous faire le point des préparatifs des 36es assises de l’UPF à Ouagadougou ?

Edouard Ouédraogo : Je voudrais profiter de cette occasion pour donner des précisions sur les dates et le thème de ces assises. Ces assises doivent se tenir en amont du 10e Sommet. Les dates définitives retenues par le Comité international sont celles du 16 au 21 novembre 2004, et les assises ont pour thème la protection des journalistes, un enjeu démocratique. Les travaux vont se dérouler à l’hôtel indépendance, à l’exclusion de la séance d’ouverture, qui, elle, aura lieu à un autre endroit, dans une salle remplissant certaines conditions de confort et de sécurité, eu égard au fait que nous escomptons la présence du chef de l’Etat du Burkina.

Il y aura au moins quatre tables rondes à l’ordre du jour (qui est provisoire pour le moment) :
- Le métier de journaliste ;
- Les journalistes face aux Etats ;
- Les journalistes face aux pressions économiques ;
- L’action de la Francophonie pour renforcer le pluralisme médiatique.

Toutes les sections UPF ont été saisies, à charge pour elles d’amender ce projet de table ronde.

L’organisation !

E. O. : Du point de vue de l’organisation, il y a deux aspects à considérer. D’abord la responsabilité juridique de ces assises incombe au secrétariat international, qui siège à Paris, mais il y a quand même délégation de pouvoir à la section locale. Le secrétaire international va venir à Ouagadougou en septembre pour la mise au point des détails matériels de l’organisation. Pour le moment, on ne peut pas avancer de chiffres en ce qui concerne le budget prévisionnel.

Le budget dépend du nombre de participants, des activités collatérales de ces assises. J’entends par activités collatérales les excursions, les distances à couvrir, les dîners qui seront servis et supportés par l’Union. Il est encore trop tôt pour pouvoir donner un chiffre. A 48 heures de ces assises, toutes les sections africaines vont se retrouver pour faire le point de l’aide que la Francophonie a apportée à la presse du Sud depuis 1998 et en tirer les leçons.

Pour cette activité, nous avons un budget qui tourne autour de 70 millions de FCFA parce que pour ce genre d’activités, c’est surtout les transports qui coûtent cher. Cette rencontre permettra de poser un problème de taille : l’aide telle qu’elle a été dispensée jusqu’à présent et telle qu’elle pourrait être dispensée à l’avenir.

En fonction des insuffisances que nous aurons constatées si nous arrivons à tenir cette rencontre, nous allons débroussailler le terrain avant d’entrer dans le vif du sujet à l’occasion des 36es assises. Il s’agira pour nous de réfléchir sur l’aide à la presse du Sud et de débroussailler le terrain à la dépénalisation du délit de presse en Afrique avant que le congrès ne pose le problème à travers le thème dégagé.

Les journalistes attendus !

E. O. : D’après l’indication du Comité international de l’UPF, on attend au moins 200 journalistes à Ouagadougou, sans compter les journalistes burkinabé et ceux que nous pourrions faire venir si d’aventure la rencontre initiée par l’UPF-Burkina était financée.
Non seulement nous allons évoquer des questions qui nous sont spécifiques, mais nous allons achalander davantage les 36es assises en faisant venir l’essentiel des journalistes francophones de notre continent.

Si la dépénalisation du délit de presse est adoptée, est-ce à dire que désormais les journalistes auront les coudées franches ?

E. O. : D’abord levons une équivoque. Quand nous disons dépénalisation du délit de presse, il ne s’agit pas de mettre le journaliste au-dessus de la loi. Il reste un justiciable comme tout autre.

Ce dont il s’agit, c’est de considérer que les délits de presse sont des délits spécifiques. Comme tel, le délit de presse s’apparente à un délit d’opinion, or tous les instruments internationaux prohibent aujourd’hui qu’on puisse envoyer quelqu’un en prison en raison de ces opinions.

Nous, ce que nous demandons, c’est que les textes de loi qui régissent la presse soient expurgés de toutes les dispositions comportant des peines de prison. Si le journaliste pose des actes répréhensibles, il doit en répondre sous forme d’amende pour avoir enfreint la loi et sous forme de dommages et intérêts pour avoir causé un tort, un préjudice matériel ou moral à un tiers. C’est dire que les peines d’amende et les peines de dommages et intérêts vont subsister. Ce que nous condamnons, c’est le fait d’aller en prison.

Le Togo est en train de dépénaliser le délit de presse. Qu’en pensez-vous ?

E. O. : C’est une très bonne chose et nous en sommes agréablement surpris, d’autant plus que cette décision vient d’un pays qui a été souvent épinglé pour ces atteintes aux droits de l’homme. Et là, c’est l’hommage du vice à la vertu.

Nous souhaitons que ce soit de très bonne foi que les autorités togolaises ont décidé de dépénaliser le délit de presse en supprimant toute peine de prison dans les textes togolais. Le Togo n’est pas le seul dans ce cas, car en novembre 2003, lors des 35es assises à Libreville, le Président Bongo lui aussi avait pris l’engagement d’être l’avocat de la presse et de l’UPF pour la dépénalisation des délits de presse aux 36es assises de Ouagadougou.

Le président Gbagbo également, à la faveur de l’assassinat de Jean Hélène, avait pris l’engagement de dépénaliser les délits de presse en Côte d’Ivoire.
C’est une tendance, un courant, et nous souhaitons que le sommet de Ouagadougou soit le couronnement des efforts de l’UPF.

La section UPF-Burkina est réputée être l’une des plus dynamiques de la sous région. Quel est votre petit secret ?

E. O. : Ce n’est pas seulement la section UPF-Burkina qui est dynamique. D’une manière générale, on peut dire que la société civile du Burkina est très dynamique, et l’UPF -Burkina s’inscrit dans cette dynamique. D’une manière générale, les Burkinabé sont réputés être sérieux dans ce qu’ils font.

Nous sommes une des sections qui a un bureau qui fonctionne assez régulièrement, qui réunit ses instances statutaires, qui paie ses cotisations, qui mène des activités non seulement pour ses membres, mais au profit de la profession. Donc de ce point de vue, nous sommes une section dynamique. C’est le dynamisme qu’on reconnaît au Burkinabé chaque fois qu’il s’engage à faire quelque chose.

Quel est l’appel à lancer aux éventuels bailleurs de fonds ?

E. O. : Je leur demanderai de nous soutenir, de nous faire confiance parce que jusqu’à présent, ceux qui nous ont soutenus n’ont pas été déçus. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement cette fois-ci et nos bailleurs de fonds sont connus : il s’agit de chancelleries francophones au Burkina, notamment les ambassadeurs du Canada, de France, la communauté Wallonie Bruxelles, la Suisse, la Direction du cinéma et des médias de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, et les autorités burkinabé, qui nous ont toujours soutenus dans nos activités.

Boureima Diallo

www.sommet-francophonie.org/ouaga2004

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