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INONDATIONS AU TUY : 334 personnes relogées

Publié le mercredi 25 août 2010 à 02h21min

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Un hameau de culture du village de Djuié dans la commune de Koumbia a été inondé le lundi 16 août 2010 avec d’importants dégâts matériels à la clé. Les eaux de la crue du cours d’eau du Son venues de la province du Houet ont détruit maisons, champs et emporté tout du matériel laissant de nombreuses familles sans abris. Ce sont au total 334 sinistrés qui ont été recensés et relogés à l’école primaire publique de Djuié par le CONASUR et ses démembrements.

C’est aux environs de 6 h le 16 août 2010 que les habitants du hameau de culture de Djuié, situé à 50 km de Houndé et à autant de Bobo-Dioulasso, ont été surpris par les eaux. Selon les informations, l’inondation de Djuié est consécutive à la crue de la rivière Son, qui prend sa source dans la province du Houet, suite à la pluie tombée dans la nuit du 13 au 14 août dernier. Aucune habitation n’a résisté à la furie des eaux qui ont emporté également des animaux, du matériel et inondé des champs de culture. Fort heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines. Ils seraient entre 700 et 1.000 personnes, principalement des migrants venus de la région du Nord, qui sont sinistrées. Seulement 334 ont été recensées par le COPROSUR (le Conseil provincial de secours d’urgence et de réhabilitation) et qui sont relogés sur le site de l’école du village. Dès l’annonce du drame, aucun secours ne pouvait atteindre les sinistrés. Pas même les sapeurs-pompiers parce que le site est en amont d’une rivière. C’est seulement par la pirogue qu’il faut traverser. Une délégation ministérielle composée des ministres de l’Action sociale ; de la Fonction publique et de la Coopération régionale a accouru aux premières heures pour soutenir et réconforter les sinistrés. Mais elle n’a pas pu les rencontrer à cause de la rivière qui s’est révélée infranchissable. Les autorités locales disent avoir attiré l’attention de ces habitants sur le fait qu’ils sont sur un site inondable.

Un conflit latent entre autochtones et migrants de Djuié ?

Le responsable et l’imam du hameau sinistré n’ont pas voulu que le COPROSUR abrite les victimes dans le village d’accueil (Djuié). Ils ont voulu que l’aide leur soit apportée sur le site inondé situé à 5 km bien que la traversée se fasse par pirogue. Mais les autorités ont été fermes. Nous apprendrons par la suite que ces derniers (sinistrés) ont habité d’abord le village de Djuié avant de rejoindre les champs suite à une mésentente avec les populations autochtones. Ils disent toute leur méfiance par rapport à une nouvelle cohabitation avec les propriétaires terriens. Les autochtones rassurent qu’il n’y aura pas de problèmes de cohabitation avec les allogènes lorsque nous les avons approchés. Du reste, les autorités provinciales s’affairent avec les propriétaires terriens pour réinstaller les sinistrés qui le désirent dans le village. La chaîne de secours et de solidarité s’est vite constituée à l’annonce de l’inondation à Djuié. Les sapeurs-pompiers ont fait le premier recensement des sinistrés jusque tard dans la nuit du lundi 16 août. Aussi, un repas acheminé par pirogue a été servi aux victimes le même soir dans le hameau de culture. Le mercredi 18 août, ce sont 200 nattes, 200 couvertures, 3 tonnes de sorgho, 2 tonnes de riz et 15 bidons d’huile de 20 litres que le CONASUR a apportés aux sinistrés. Certes, ces dons vont soulager un tant soit peu ces personnes en détresse mais ils restent insuffisants selon les besoins exprimés par le COPROSUR. Des agents de sécurité et une équipe de santé sont également sur le site.

Faits et gestes autour de l’inondation

- Le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mme Boutoubakuo Pascaline Tamini est allée à deux reprises à Djuié pour assister les victimes. Le premier jour du drame, c’est elle qui a assuré la ration alimentaire de tous les sinistrés.
- L’évacuation des sinistrés sur le site de l’école de Djuié a duré deux jours. Il a fallu trois pirogues pour cette opération et une pirogue ne pouvait prendre que quatre personnes. C’est finalement le mercredi 18 août que les derniers sont arrivés à l’école après avoir passé 48 heures pratiquement dans l’eau. Plus du tiers des victimes sont des enfants âgés entre 0 et 5 ans et beaucoup d’entre eux faisaient la fièvre, d’autres avaient une bronchite selon l’infirmier-chef de poste de Makognandougou.
- La famille de Boukari Kaboré dit Le lion, qui se trouve à Makognandougou à environ trois kilomètres de Djuié, a été touchée par l’inondation. Le lion a perdu six concessions et 27 personnes sont sinistrées. Le drame est survenu à son absence.
- Les sinistrés devront libérer les salles de classe avant le 1er octobre, jour de la rentrée scolaire. Mais il n’est pas question qu’ils retournent dans le bas-fond, à laisser entendre le haut- commissaire du Tuy et président du COPROSUR.
- Sur 173 enfants de 0 à 18 ans sinistrés, aucun n’est scolarisé.
- Il faut entre 35 et 45 minutes pour traverser la rivière à la pirogue pour rejoindre les sinistrés.

Yelkabo Rodrigue SOME (Collaborateur)

Le Pays

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