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Réouverture du marché de Tialgo : Ouf, il était temps !

Publié le mardi 20 juillet 2010 à 01h18min

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Tout est bien qui finit bien. En effet, les tractations pour la réouverture du marché de Tialgo, fermé pendant plus de deux mois, suite à des déconvenues, ont payé cash. Les autorités communales, au vu de la mutation de la regrettable situation due à la volonté affichée des habitants de Tialgo, ont lâché du lest, mais non sans garde-fou, pour éviter que l’histoire malencontreuse ne se répète.

Le cauchemar dans lequel étaient plongés les commerçants et les autres inconditionnels du marché allait prendre fin avec la signature de l’arrêté n° 2010-004/RCOS/PSNG/CTND/M portant ouverture du marché de Tialgo dans la commune de Ténado, daté du 17 mai 2010. Cependant, plusieurs personnes, des « Saints Thomas » n’en croyaient pas leurs oreilles lorsqu’elles apprirent la bonne nouvelle ; il fallait, pour elles, aller constater de visu la réalité.

Eh bien ! Le 17 mai 2010, c’était effectif. Le marché de Tialgo, ce jour, selon les témoignages, a fait son plein et l’ambiance y était bon enfant. Le collecteur du marché, Bapio Bamouni, confirme les faits : « On lisait sur tous les visages de la satisfaction et de la grande joie ». Et d’ajouter que c’est un grand ouf de soulagement pour tous, que le marché ait repris ses activités.

C’est alors que les uns et les autres se sont ravisés que tout a un prix et que celui de la paix rime avec le bon comportement, le savoir-vivre collectif, la cohésion sociale.

Et comme le disait si bien quelqu’un, « On ne reconnaît la valeur d’une chose que lorsqu’on l’a perdue ». Le moins que l’on puisse dire, les habitants de Tialgo en sont aujourd’hui conscients et il est certain qu’ils ne sont plus prêts à jouer avec le feu. La preuve est là, eux qui ont tenu dix réunions de concertations pour pouvoir parler le même langage, apaiser les cœurs, se donner la main, pour repartir sur de nouvelles bases.

D’ailleurs, ce passage du procès verbal de la dernière réunion est sans équivoque : « L’an deux mil dix et le 22 avril, s’est tenue à Tialgo une assemblée générale chez le chef du village, Athanase Bamouni, autour du thème "Quelles solutions à la fermeture du marché ?" Etaient présents, le chef du village, des notables, les représentants des commerçants et des personnes ressources du village, bref, ils étaient au nombre de 11 personnes et tous ont apposé leurs signatures pour authentifier le PV de la rencontre. Après avoir abordé le point du jour, des débats ont été menés et ont débouché sur des prises de décisions.

Entre autres, on peut citer : Toute personne qui posera un acte d’agression ou même qui portera main sur son prochain fera l’objet de sanctions. En ce sens que le contrevenant sera appréhendé par la cellule de sécurité mise en place pour être conduit à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police pour un séjour au frais et quand il en sortira, il ira s’acquitter de deux bœufs chez les chefs coutumiers.

A défaut de quoi, il devra quitter le village. » Alors, quelques temps après cette ouverture, nous nous sommes rendus, nous aussi, au marché, pas en Saint Thomas, mais pour surtout recueillir la réaction des uns et des autres ; c’était le 8 juin dernier. Bessoulé Bamouni est commerçant au marché de Tialgo, depuis de longues années. Sa boutique est bien garnie d’articles divers car il est fait partie des grands commerçants de ce marché.

Nous l’avons trouvé tout jovial et il nous a confié ceci : « Que dire sinon que de louer Dieu qui a ramolli les cœurs des uns et des autres pour permettre que la vie reprenne de plus belle au niveau du marché. Nous nous réjouissons beaucoup et je pense que désormais, tout doit se dérouler sans problème aucun, car on ne piétine pas les parties intimes de l’aveugle deux fois.

Merci aux autorités pour leur bon sens. » D’autres inconditionnels du marché comme Yombié Bamouni et Nekoualbié Bamouni, n’en démordent pas non plus. Pour eux, il n’est plus question de laisser régner le désordre dans le marché.

Et de s’expliquer en ces termes : « Nous mettrons tout en œuvre pour la sauvegarde de nos intérêts que génère le marché. Il y a que par exemple, dans certaines familles, les greniers sont vides mais elles ne craignent pas beaucoup dans la mesure où elles peuvent s’approvisionner en céréales après avoir vendu les fruits et légumes qu’elles produisent. C’est vous dire combien le marché est toute notre vie, tout notre bien-être. Que des personnes mal intentionnées ne s’avisent plus jamais à nous compromettre de la sorte.

Dans tous les cas, nous veillerons au grain pour que tout aille comme sur des roulettes et pour que le marché se développe davantage. » Si les choses semblent être rentrées dans l’ordre, qu’en est-il maintenant du déplacement suggéré du site du marché pendant les heures chaudes de la mésentente ?

Le site du marché ne peut se déplacer a laissé entendre le chef du village, Athanase Bamouni, qui dit être à l’origine de son installation depuis 1960. Il justifie cela par le fait que des investissements importants ont été faits par les commerçants qui, du reste, y opposent un niet catégorique. Il a donc appelé les uns et les autres à toujours mettre de l’eau dans leur vin et de le boire avec modération pour le bien de tous.

Comme aimait à dire feu Félix Houphouët Boigny, la paix est un comportement. Faisons donc en sorte pour bien nous comporter afin que chacun à son niveau puisse apporter sa pierre à l’édification de notre nation et à la consolidation de la démocratie.

Pascal Y. BAKO (Collaborateur)

Sidwaya

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