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Une lettre pour Laye : Les sinistrés de Zongo à Tertius

Publié le vendredi 28 mai 2010 à 03h21min

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Cher Wambi,
A une autre période de l’année, par milliers, les laborieuses populations des régions du Centre, du Plateau central dont dépend la province du Kourwéogo, se seraient donné rendez-vous à l’ombre de ces arbres centenaires pour applaudir les baroudeurs du marathon Ouaga-Laye, dont la troisième édition se court ce samedi 29 mai.

Hélas, nous sommes en début de campagne agricole, et certains resteront prisonniers de leurs champs, mais, malgré tout, ce sera la fiesta à Laye, quand les athlètes, après avoir avalé les 42 km, franchiront la ligne d’arrivée. Ils seront, en effet, des centaines au top de départ de l’épreuve à 6 h 00 GMT devant le siège de l’Observateur paalga, au nombre desquels se recrutent une trentaine de dames.

Le marathon Ouaga-Laye, fête de l’intégration par excellence, verra la participation de plusieurs nationalités dont des Nigériens, des Maliens, des Togolais, des Algériens, des Ghanéens, des Béninois, des Sénégalais, des Ivoiriens, des Américains... La course pour l’Enveloppe de 1 million de FCFA et la moto Kaïzer est donc ouverte, et sera aux anges le grand vainqueur qui prendra le départ aux côtés d’un illustre prétendant, lui, au Palais de Kosyam. Car, ce samedi, cher cousin, bien des candidats à la présidentielle du 21 novembre 2010 pourraient, à titre symbolique, se défier en avant-première sur la route de Laye.

Je serais curieux de savoir qui d’entre eux pourra atteindre le siège de la BICIA-B, mais si, depuis plusieurs semaines, Me Sankara de l’UNIR/PS, par exemple, a pris un abonnement pour un footing matinal, ce n’est certainement pas pour offrir sa célèbre moustache en spectacle. Demain, c’est donc demain ; le jour de la vérité et pour les athlètes et pour les politiques qui, pour une fois, iront au front à armes égales.

En tout état de cause, Sidnaaba, Justin Daboné, Antoine Bationo, Gabriel Barrois, Jérémie Nion, Yacouba Jacob Barry, Hamidou Idogo et l’increvable “Mit”, qui promettent d’occuper le peloton de tête, témoigneront. Mais, en attendant, cher Wambi, je n’ai de prières et d’yeux que pour le Ciel, si généreux, afin qu’il libère ses vannes. Sinon, Ouaga-Laye pourrait se révéler un chemin de croix pour certains. A Nobili, en tout cas, on ne me dira pas le contraire.

En attendant, cher Wambi, l’optimisme suscité en ce début d’hivernage par Dame Pluie est loin d’être partagé d’une région à l’autre du Burkina : peuvent en témoigner les relevés pluviométriques de la semaine du 20 au 26 mai 2010 effectués par les services de l’ASECNA : Dori : néant ; Ouahigouya : 1,8 mm ; Ouagadougou-aérodrome : 2,8 mm ; Dédougou : 2,8 mm ; Fada N’Gourma : 3,3 mm ; Bobo-Dioulasso : 5,7 0 mm ; Boromo : 35,6 mm ; Pô : 52,6 mm ; Gaoua : 60,9 mm ; Bogandé : 10,4 mm.

Oui, cher cousin, je ne saurais parler de pluies sans me rappeler le déluge du 1er septembre 2009, dont les victimes se comptent encore par centaines dans certains quartiers périphériques de la capitale. Je veux surtout parler des sinistrés, principalement de Zongo dans l’arrondissement de Boulmiougou, qui, après mille et une promesses, s’en ouvrent aujourd’hui au Premier ministre.

Car à Boulmiougou, si les enquêtes avaient abouti, l’on aurait su qu’il y a plus de sinistrés que les vrais sinistrés. “A Son Excellence Monsieur le Premier ministre Nous vous prions de bien vouloir accuser réception de notre lettre par laquelle nous venons attirer votre bienveillante attention sur le sort de certains sinistrés de Boulmiougou (Zongo).

En effet, Monsieur le Premier ministre, depuis le 1er septembre 2009, nous osons rappeler que certains sinistrés ont trouvé refuge chez des amis, des parents, ou se trouvent même en location en attendant des jours meilleurs. Cette catégorie de sinistrés n’a toujours pas bénéficié d’aide de quelque nature que ce soit jusqu’à nos jours. Pourtant nous croyons savoir que tous les sinistrés devraient avoir droit à l’aide.

Depuis le 1er septembre 2009, trois (03) recensements avaient été faits. Le 22 février 2010, tous ceux qui n’étaient pas sur les sites d’hébergement de l’hippodrome ont été convoqués à la Mairie de Boulmiougou pour prendre leurs bons et tirer le numéro de leur parcelle. A notre grande surprise, Monsieur le Premier ministre, plus des 2/3 des sinistrés de Zongo n’ont pas eu leurs noms sur cette liste. Aussi, il y a lieu de se demander où sont les listes des sinistrés des Zones 11, 12 et 13, qui sont les plus touchés de Zongo.

Le 1er septembre, les conseillers des secteurs 18 et 19 étaient avec nous dans la boue, sous la pluie, et ils connaissent tous les sinistrés de ces zones. Dans notre zone, nous nous connaissons tous, puisque nous sommes ensemble depuis des années. Depuis plus de deux ans, Zongo est parcellé. Monsieur le Premier ministre, aujourd’hui désespérés, certains sinistrés sont obligés d’aller” reconstruire sur les ruines pour y habiter, priant le bon Dieu de nous épargner d’un autre 1er-Septembre.

Si nos noms ne figurent sur aucune liste de sinistrés, cela voudrait dire que nous ne sommes pas sinistrés ; pourtant nous sommes de vrais sinistrés. Le 26 avril 2010, il vous a été donné de visiter la trame d’accueil de Yagma, où vous avez touché la réalité du doigt. Pendant que près de 4000 personnes ne répondent pas à l’appel, de vrais sinistrés croupissent dans la misère et ne savent où aller. Aussi, Monsieur le Premier ministre, nous vous prions de bien vouloir toucher cette réalité du doigt en envoyant des gens sur le terrain pour la constater.

Excellence Monsieur le Premier ministre, vous luttez contre l’injustice ; alors, voilà des sinistrés délaissés et marginalisés. Aujourd’hui, vous demeurez notre seul recours, et nous comptons sur votre bonne diligence pour rester dans nos droits. Rassurés quant à votre grand souci de justice et d’équité, nous vous prions, Monsieur le Premier ministre, de croire à l’expression de notre très haute considération.

Ont signé :
Les représentants des sinistrés délaissés et marginalisés

1er : TRAORE Brahima : 76 25 27 29
2e : SAWADOGO Lassané : 70 64 88 64
3e : Madame YAMEOGO Elise : 76 41 73 81
4e : ILBOUDO Evelyne : 70 53 98 71
5e : DIARA Saïdou : 70 14 20 60

Fait à Ouagadougou, le 20 mai 2010”

Cher Wambi, c’est un secret de polichinelle que le chômage, après le paludisme et la pandémie du Sida, est le plus grand fléau de notre temps. S’il en est qui ont fait le choix de sombrer dans le désespoir, ils sont nombreux aussi qui ne tarissent pas d’idées pour changer le cours des choses.
Tel ce chômeur inspiré par la manne alimentaire servie dernièrement au “Pays des hommes intègres” par le Japon : “S’il devait y avoir un partage juste et équitable de ce cadeau tombé du ciel de l’empire du Soleil-Levant, quelle part aurait-on réservée aux chômeurs ? Le Burkina est divisé en 13 régions où sévit la pauvreté avec pour corollaire un chômage endémique.

Ne peut-on pas s’organiser pour recruter par région des chômeurs qui se chargeront de la vente au comptant de ce blé, particulièrement aux boulangeries de la place ? Le produit des ventes serait immédiatement reversé à l’autorité responsable pour un suivi minutieux. Cette manne inattendue pourrait faire connaître un bonheur éphémère à celui qui ne connaît pas la joie d’avoir du travail, d’une part, et, d’autre part, la joie de palper des billets de banque, fussent-ils le produit de la vente de farine.

Un chômeur impatient”

Après l’opération d’inscription sur les listes électorales, en prélude au scrutin présidentiel de novembre 2010, c’est un véritable langage de sourds qui s’est installé entre le Comité des opérateurs de remplissage et la Commission électorale nationale indépendant (CENI). Mais qu’est-ce qui oppose donc le Comité des opérateurs de remplissage à l’institution de Moussa Michel Tapsoba ?

Lisons plutôt : “Monsieur le Président,
suite à notre recrutement en qualité d’opérateurs de remplissage par votre institution, nous avons l’honneur de venir très respectueusement auprès de vous, vous faire part de nos préoccupations, qui avaient été déjà portées à la connaissance des représentants de la CENI sur le site de travail. Il se pourrait que vous n’ayez pas eu connaissance de ces préoccupations ; c’est la raison pour laquelle nous avons estimé nécessaire de vous rencontrer. Ces préoccupations concernent quatre points :

1 - l’affichage du bilan de validation des fiches de remplissage, comme nous l’avait promis la Direction de l’informatique et du fichier électoral (DIFE) ;

2 - autoriser le comité des opérateurs à avoir connaissance des fiches de remplissage invalidées, et permettre aux opérateurs leurs correction ;

3 - compte tenu de nos conditions de travail, nous avions souhaité une avance ;

4 -donner une échéance raisonnable d’une semaine au plus pour le paiement à la fin de l’opération. Sans doute, vous avez appris que nous avions observé un arrêt de travail de 24 heures en date du jeudi 20 mai 2010. Cependant cette cessation se justifie par l’échec de nos multiples tentatives de rencontrer qui de droit. Toutefois nous saluons les efforts de la CENI pour la prise en charge du parking, survenue au cours de la troisième semaine du début de l’opération, et de l’avance qui nous a été accordée le 21 mai 2010. Par ailleurs, le comité reste disponible pour tout dialogue. Tout en espérant que nos préoccupations trouvent des solutions auprès de vous, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération”.

Fait à Ouagadougou, le 21/05/2010

Le Comité

Nul doute, cher cousin, que dans cette guéguerre, chaque protagoniste saura mettre un peu d’eau dans son vin pour l’heureux aboutissement de leur noble mission, l’intérêt national devant prévaloir.

Mais, en attendant et avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, j’aurais omis l’essentiel si je ne te rappelais pas que le mercredi 26 mai 2010 marquait le cinquième anniversaire du décès du président Sangoulé Lamizana. L’on en retiendra le “doa” organisé à l’occasion au domicile de l’illustre disparu, tôt dans la matinée, à la zone du Bois. L’après-midi fut marqué par l’hommage de la France au général Lamizana, à travers la découverte d’une stèle dédiée à sa mémoire, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée au Carré militaire du cimetière de Gounghin.

 ? Ce vendredi 28 mai 2010, nos honorables élus passeront aux urnes. Car, ce matin, à partir de 10 h 00, il y aura l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, suivie à 16 h 00 du renouvellement des commissions générales. Le grand chamboulement tant annoncé aura-t-il effectivement lieu ? Wait and see !

 ? Après l’obtention de son récépissé de reconnaissance le 12 mai dernier, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré se prépare à la mise en place de ses structures. Rendez-vous avec la province du Kadiogo, à cet effet, le 12 juin 2010 à partir de 16 h 00 au CBC.

 ? Ce n’est pas encore gagné pour T. Paul Sawadogo de GPL Service dans son différend avec le tandem SONABHY-TOTAL BURKINA : certes le tribunal de grande instance a condamné le 05 mai dernier collégialement la SONABHY et TOTAL BURKINA à lui payer quelque 47 millions de FCFA (contre le 390 millions demandés), mais TOTAL BURKINA aurait décidé de faire appel contre GPL Service et la SONABHY. Si, pour l’instant, on en ignore les motifs, l’on peut se réjouir du fait que, même si les paroles se sont envolées, des écrits sont restés qui peuvent édifier davantage le tribunal. Rendez-vous donc à la Cour d’appel le 03 juin.

 ? Quand existait le centre “Une vie meilleure” du côté de Somgandé, les patients souffrant de pieds-bots retrouvaient la joie de vivre grâce aux interventions chirurgicales de spécialistes venus de Suisse, de Norvège, etc. Ceux-ci étaient appuyés par un personnel local dont le plus éminent est le Dr Innocent Nacoulma, lui aussi spécialisé dans le domaine, et qui assurait le suivi postopération. Jusqu’à une date récente, responsable du service de traumatologie du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, où il recevait les malades souffrants de ces malformations, il aurait rendu le tablier à l’Administration pour se consacrer à ses propres affaires, ce qui laisse un grand vide au niveau de cette section, parce qu’il était l’un des rares nationaux opérant les pieds-bots. A ce qu’on dit, il serait du côté du secteur 17 (Pissy), dans une clinique qu’il a montée avec d’autres médecins...

 ? On les connaissait seulement grands lutteurs devant l’Eternel ; alors quand les Samos s’intéressent au football, ça doit être marrant. Ce samedi 29 mai 2010 pourtant, le député Bonanet lancera la 2e édition de la coupe du député du Nayala (CODEN 2010) à Toma. Elle opposera les équipes des différentes communes de la province. Parions que le gnontorô coulera comme de coutume chez les San, au risque, bien sûr, que certains ne voient plus le ballon ou la cage du gardien.

 ? L’Eglise-famille du Burkina sera en fête ce samedi 29 mai 2010, car porté à la tête du diocèse de Ouahigouya après le départ de Mgr Philippe Ouédraogo pour l’archidiocèse de Ouagadougou, Mgr Justin Kientéga sera ordonné et intronisé ce samedi à partir de 8 h 00 à la cathédrale Christ-Roi de l’Univers de Ouahigouya. Le nouvel et cinquième évêque de la cité de Naaba Kango célébrera une messe solennelle d’action de grâce le lendemain 30 mai à partir de 8 h 00 à la cathédrale. Du beau monde en perspective.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être.?Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même.?Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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