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Vu et entendu au Palais de justice de Banfora : Son sexe a été atteint

Publié le lundi 17 mai 2010 à 00h28min

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Un contrebandier transportant 3 bidons de 120 litres d’essence sur une moto entre en collision avec un vélomoteur et vite un incendie se produisit. Les habits du conducteur du vélomoteur prennent feu et plusieurs parties de son corps sont touchées par le feu ; notamment le sexe a-t-on appris.

Le contrebandier à savoir le sieur Aïdara qui n’a eu que quelques bobos, s’est plutôt occupé de ses deux bidons d’essence restant qu’il a sauvé à tout prix. Aux dires de la partie civile, ce dernier ne s’est jamais préoccupé de son état de santé.

Appelé à s’expliquer devant la barre pour contrebande et défaut de maîtrise, le sieur Aïdara ancien pensionnaire de la Maison d’Arrêt de Banfora où il a séjourné pendant 12 mois pour abus de confiance et escroquerie, reconnaît les faits. Il dit avoir débuté cette fraude il y a un mois. Quand au mobile de l’incendie, c’est la fermeture de l’un des bidons déposé devant la moto qui aurait cédé avec le choc.

Et l’essence qui est versée, a embrasé le vélomoteur et son propriétaire. Visiblement en comparaissant à l’audience, on pourrait dire que la victime semble avoir retrouvé la santé. Il a demandé des dommage et intérêt pour ses frais de soins médicaux, sa moto L2 et des produits vétérinaires qu’il détenait ; le tout estimé à 303 495 FCFA. Dans son verdict, le tribunal a condamné le Sieur Haïdara à 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience et 303 495 FCFA au titre des dommage et intérêts.


Pour 2 portes isoplènes, il écope de 12 mois avec sursis

Aux environs de 23 heures, il s’introduit frauduleusement dans une des villas non habitée de la SN-SOSUCO à Bérégadougou et démonte 2 portes hisoplènes. Pris en flagrant délit par un autre habitant de la cité, le sieur Hébié puisque c’est de lui qu’il s’agit, a comparu à la barre ce mardi 11 mai 2010. Il a déclaré avoir soulevé le toit pour s’introduire frauduleusement dans la villa.

Le butin était destiné à être fixé dans son habitation qui n’en disposait pas t-il soutenu. Le sieur Hébié qui est employé à la SN-SOSUCO en qualité d’Aide-Laborantin ; a été condamné par le tribunal à 12 mois d’emprisonnement assortis de sursis à exécution.


« Je fume pour bien travailler »

Le sieur Coulibaly a comparu à la barre pour détention et cession illicite de chanvre indien. Récidiviste, il venait d’écoper une peine de 4 mois pour le même chef de prévention. Appeler à expliquer les faits, le sieur Coulibaly a déclarer qu’il fume afin d’avoir plus d’énergie pour travailler. De quelle énergie s’agit-il, pour un cordonnier de ton état ; lui a lancé le Président du tribunal.

« Vous êtes dangereux au même titre qu’un voleur armé » ; a-t-il ajouté. Au regard de la sentence qu’il sentait venir, le pauvre Coulibaly a éclaté en sanglots à la barre. Et au Commissaire du Gouvernement de dire « le tribunal ne travaille pas avec les larmes ». Comme 4 mois ne t’on pas permis de prendre conscience, tu iras cette fois-ci purger 12 fermes ; a conclu le président du tribunal.


Que de chefs de prévention !

Défaut de permis de conduire, défaut de certificat d’assurance, défaut de visite technique, défaut de carte grise, homicide involontaire, détérioration involontaire de biens mobilier … « On pourrait même ajouter d’autres chefs de prévention ; c’est parce qu’il n y a plus de place sur la feuille » a déclaré le Président du tribunal indigné.

« Si vous aviez envi de vous suicidez, prenez une corde » ; a lancé le Président du tribunal avant d’ajouter que le prévenu Soro Adama était un danger public. Soro Adama qui conduisait un véhicule STARLET qu’il venait d’acheter seulement la veille à Bobo-Dioulasso à 350 000 FCFA, serait rentré en collision avec un vélomoteur X1 dont le conducteur aurait trouvé la mort et la deuxième personne qui était remorquée aurait était gravement blessée.

Il faut signaler que tous participaient à une même cérémonie de mariage dans la ville frontalière de Niangoloko. Dans ses moyens de défense, le prévenu a juré de ne plus recommencer un tel acte jusqu’à sa mort. Cela ne lui a pas permis d’échapper à la loi. Il a écopé 8 mois de prison et 50 000 FCFA d’amende ; le tout ferme.


Un « pinteur » sous les verrous

C’est une réjouissance populaire et les liqueurs frelatées coulaient à flot. Une bagarre éclata entre le sieur Poda et un ami. Une autre connaissance s’interposa pour mettre fin à cette dispute.

Mécontent, le sieur Poda alla se munir d’un poignard et administra quelques coups à celui-là qui s’est interposé pour mettre fin à dispute au moment où ce dernier donnant dos et courbé, s’affairait à chercher ses lunettes tombées. Après son forfait et pris de peur, Poda prit la clé des champs pendant 3 ans.

En comparaissant devant la barre mardi dernier, le sieur Poda soutient qu’il a agi sous l’emprise de l’alcool. A la question de savoir pourquoi a-t-il poignardé celui-là qui a voulu le tirer d’affaire ; il a simplement répondu qu’il était inconscient au moment des faits. Il a été condamné à 6 mois fermes avec mandat de dépôt et 95 150 FCFA au titre des dommages et intérêts.
Monsieur le Président ; ne vous faut-il pas encore d’interprètes ?

L’idéal serait que le prévenu s’exprime à défaut du français, dans la langue nationale de son choix. Même s’il y a une multitude de langues nationales parlées au Burkina, on pourrait affirmer que chaque citoyen s’exprime « bien » dans l’une de ces 3 langues ; à savoir le Moré, le Dioula et le fulfuldé.

En audience au Palais de justice de Banfora ; on « n’interprète que le Dioula » parmi ces 3 langues. Souvent lors des audiences, on n’est pas surpris de voir des prévenus dirent qu’ils ne parlent que le Moré ou le fulfuldé.

Et conformément aux dispositions de la loi, souvent l’interprète trouvé dans l’assemblée et qui prête serment d’interprèter avec fidélité, semble ne pas être fidèle dans son interprétation. Il est même arrivé que le Président du Tribunal lui-même redresse par moment certaines incorrections.

Au regard de ce qui précède monsieur le Président, et dans le but de vous permettre de mieux cerner les propos du justiciable pour dire le droit, ne serait-il pas opportun de renforcer vos ressources humaines avec au moins deux autres interprètes (Moré et Fulfuldé) ?

Par Mamadou Yéré (AIB Comoé)

Sidwaya

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