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TDC A KOUDOUGOU : Les syndicalistes promettent une résistance farouche

Publié le vendredi 2 avril 2010 à 04h48min

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Les travailleurs des secteurs public et privé, les élèves, étudiants et commerçants de Koudougou comme ceux de bien d’autres localités du pays, ont battu le pavé à travers les artères de la ville le mercredi 31 mars 2010 pour dire non à l’application de la Taxe de développement communal (TDC). Pour ce 1er jour, les syndicalistes se disent déterminés à poursuivre la lutte.

Comme le 24 février dernier, c’est au Théâtre populaire (TP) de Koudougou que les Koudougoulais ont démarré la marche en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. Sur les pancartes, on pouvait lire ‘’Non à la TDC, non aux taxes injustes, non à l’impunité’’, etc. Très déterminés, les marcheurs, après avoir parcouru une certaine distance, ont mis le cap sur la mairie de Koudougou où un groupe d’hommes et de femmes s’acquittaient de la même TDC. Mais ils ont vite rompu les rangs avant l’arrivée des marcheurs. Les guichets sont cependant restés fermés. Mais les marcheurs ont demandé leur réouverture. « Si ce que vous faites est normal pourquoi fermer alors ? Ouvrez, nous voulons payer la TDC », ont-ils martelé ironiquement. Un agent de sécurité qui arrivait au moment de leur départ des lieux, a dû rebrousser chemin avec une grosse frayeur à cause de la réaction de la foule.

De retour au TP, les marcheurs ont eu droit à des explications sur la loi de la TDC et écouté deux messages. Le premier a été livré par Kisito Dakio, président du mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) section de Koudougou. « Nous voici encore dans la rue pour traduire notre ras-le-bol de la politique économique et sociale que nous impose le pouvoir de la IVe République », a-t-il déclaré. Il a fait savoir que malgré leur message adressé à « ceux qui nous gouvernent » lors de la journée de protestation contre l’application de la TDC le 24 février 2010, le pouvoir, plutôt que de prendre au sérieux les justes et légitimes revendications des citoyens, s’entête à appliquer la loi, une loi autoritaire, a-t-il dit.

Selon le président du MBDHP, l’intervention du Premier ministre et celle du ministre de l’Economie sur la TDC ne rassurent pas les populations quant à la prise en charge réelle de leurs préoccupations dans les communes. « Ceux qui veulent nous imposer la TDC ne se sentent nullement liés au destin de notre peuple, lorsqu’on voit leur style de vie par rapport au niveau réel de vie des populations dont le lot quotidien est maladie, famine, etc., » a-t-il relevé. M. Dakio a soutenu que les syndicalistes ne sont pas contre le développement des communes. Mais leur souhait est que l’Etat prenne l’argent chez ceux qui en ont, notamment ceux qui « ont pillé les richesses du pays ».

A son avis, la TDC est sans conteste une double taxation qu’on ne peut accepter, car il y a déjà trop de taxes. Il a cité, entre autres, la taxe d’assainissement sur la facture d’eau, la taxe de soutien au développement des activités audiovisuelles sur la facture d’électricité, l’IUTS au niveau des salaires, sans oublier la TVA, la taxe de jouissance et la taxe de résidence, etc. Il a invité ceux qui paient la TDC par ignorance ou par peur des tracasseries policières à les rejoindre, car « ceux qui nous dirigent travaillent pour développer leurs propres intérêts et non ceux du pays ».

A en croire le président du MBDHP, la lutte ne s’arrêtera pas en de simples manifestations de rue, car il arrivera un moment où elle va prendre une autre forme si l’Etat reste sur sa position. Le porte-parole de l’organisation démocratique de la jeunesse du Boulkiemdé, Sorgho Mamadou, a aussi invité les jeunes à se mobiliser contre la TDC, à sensibiliser ceux qui s’en acquittent, car beaucoup le font par ignorance. Les syndicalistes ont aussi dénoncé l’assassinat crapuleux de l’étudiant Inoussa Kazienga dans la nuit du 13 février 2010 et dont le corps a été retrouvé dans un état de putréfaction très avancée le 15 février. Ils ont par ailleurs demandé aux autorités judiciaires en charge du dossier de ne négliger aucune piste pour que les auteurs et les commanditaires soient démasqués, jugés et punis conformément à la loi.

Dabadi ZOUMBARAré

Le Pays

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