Les travailleurs des secteurs public et privé de la province de la Comoé, à l’appel de leurs organisations syndicales, ont entamé le mercredi 31 mars 2010, une grève de 48 heures contre l’insistance du gouvernement à vouloir appliquer la Taxe de développement communal (TDC). Selon eux, les raisons qui ont prévalu à la suppression des plaques et vignettes en 1994 et à la suspension de l’application de la TDC en 2008 sont plus que jamais d’actualité avec la vie chère et la paupérisation qui prennent de l’ampleur. Réunis au siège du comité provincial de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), leur nombre était estimé par un délégué syndical de la SN-GMB à environ 150 vers 8 heures et demie, quelque temps avant le début de la marche.

Evoluant en direction du haut-commissariat, les manifestants, pour dire qu’ils ont faim, tenaient des sacs de céréales vides, des casseroles trouées et des marmites percées. Sur les pancartes qu’ils brandissaient, on pouvait lire « La taxe de développement communal, une véritable escroquerie nationale ». A la hauteur du grand marché, tous les magasins, boutiques et hangars qui jouxtent la nationale N°7, axe emprunté par les marcheurs, étaient fermés. Les commerçants ont abandonné leurs étals pour grossir à partir de là, le nombre des marcheurs. Ce qui a amené les responsables syndicaux à leur faire une mention spéciale à la fin de la marche.

Au Haut-commissariat de la Comoé, c’est le premier responsable, Alhassane Sinaré, qui a accueilli les marcheurs. Il avait à ses côtés la secrétaire générale de la province, le directeur régional de la police et le commandant de la compagnie de gendarmerie. Le haut-commissaire a reçu la lettre de protestation tout en promettant la transmettre à qui de droit. Il a en outre salué le calme dans lequel la marche s’est déroulée. Pour les grévistes, la TDC qui sera une double taxation au profit des communes, viendra allonger la liste des impôts qui pèsent lourdement sur les maigres ressources des populations. Dans leur lettre de protestation, ils s’interrogent sur la destination des taxes déjà perçues sur le citoyen dans la commune. « Nous assistons et subissons la gestion calamiteuse des lotissements, l’insalubrité et l’insuffisance criarde des infrastructures sociales de base », a laissé entendre le secrétaire général de la CGT-B, Oumar Soma, qui a lu la lettre avant sa remise au haut-commissaire.

Par Mamoudou Traoré

Le Pays