Selon le lieutenant Léonid Diabri, le réseau qui vient d’être démantelé par ses hommes de la brigade de recherche de Banfora est celui- là même qui empêchait plus d’un habitant de la cité du paysan noir de dormir et surtout de voyager en toute tranquillité. « Dès que les premiers cas de vols nous ont été signalés, nous avons patrouillé toutes les nuits. Ce qui nous a permis d’identifier le chef de la file et de remonter le reste de la bande ». Selon le lieutenant Diabri qui s’est exprimé ainsi, ces délinquants ne sont pas à leurs premiers actes même si c’est la première fois qu’ils sont épinglés.

Plusieurs personnes et même des autorités de la place ont reçu la visite de ces indésirables dont les derniers forfaits remontent au 16 février 2010. Au cours de cette nuit, les quatre malfrats ont opéré au domicile du président du Tribunal de grande instance de Banfora qu’ils avaient blessé à l’épaule avec un canif et chez Cyrille Bayala, inspecteur de l’enseignement secondaire en poste à la direction régionale des enseignements secondaires à Banfora. C’est un réseau constitué d’un maçon du nom de Gnanou Souaré dit Soualo qui passe pour être le chef de gang, d’un chauffeur du nom de Simporé Karim, d’un cordonnier qui s’appelle Souleymane Ouattara dit Solo. Le quatrième qui est sans profession se nomme Madou Sako dit Moudou.

De par son métier, le chef de gang, Gnanou Souaré, identifiait les victimes et organisait le reste de la bande. Souaré Gnanou prenait le soin de s’approprier le plan de la maison ainsi que la présentation physique des ouvertures (portes et fenêtres). Le programme des victimes ne leur était pas non plus méconnu. Le plus souvent, Souaré Gnanou et ses acolytes opéraient pendant la nuit lorsque la victime est absente. Ils se rendaient dans la cour ciblée et s’organisaient de sorte que deux jouent à la sentinelle et les deux autres se mettent en action. Ils réussissaient sans trop de difficultés à pénétrer dans la maison grâce à leurs outils de cambriolage parmi lesquels figurent une pince-tenaille, une barre de fer, un couteau et un pistolet Beretta qui est, en fait, un jouet de fabrication chinoise que seuls les habitués des armes pourraient reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une vraie arme.

Ce jouet qui ressemble fortement à un vrai « P.A » permettait à la bande de tenir les victimes en respect pendant l’opération. Le butin de leurs derniers forfaits est composé de deux téléphones portables, d’une montre, d’un bracelet en or et de la somme de 23.000 F CFA. La gendarmerie qui a sollicité une fois de plus la collaboration de la population pour assurer sa sécurité entend poursuivre la surveillance afin d’anéantir les autres réseaux.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays