Il n’est pas donné à toutes les écoles de fêter leur cinquantenaire et d’avoir leur premier directeur en vie. Piéla A a eu cette chance-là. Quand le projet a été lancé il y a deux ans le comité d’organisation avait informé le premier directeur Fidèle Djingri Lankoandé. « Votre initiative est noble mes enfants, j’ai 78 ans aujourd’hui, priez Dieu afin que je voie ce jour », lui avait-il répondu.

Eh bien Dieu a exaucé le vœu, à 80 ans cette année, Fidèle Lankoandé assiste aux 50 ans de l’école dont il a ouvert les portes le 1er octobre 1959. Autant dire qu’il y avait de l’événement dans l’événement. Le tout-Piéla qui, en uniforme pagne, qui, en T-shirt des 50 ans, des anciens élèves non natifs, des anciens maîtres ont envahi le site de l’école A.

De nombreuses interventions ont eu lieu. Le président du comité d’organisation (PCO), Timbéni Lankoandé a fait l’historique de l’école. Il a fallu faire des prélèvements sur les cultures de rente auprès des populations pour financer le démarrage des travaux, a-t-il fait savoir. Quant au premier maître Fidèle Lankoandé, il lui a fallu faire du porte à porte pour convaincre les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Tout ce labeur n’aura pas été vain car aujourd’hui on voit les fruits.

« En plus du savoir qu’elle a donné à plus de deux mille élèves, Piéla A a été le précurseur du développement socio-économique (…), a formé des élèves qui sont des cadres aujourd’hui qui servent dans les secteurs public et privé de notre pays », relève le PCO. Piéla A de 3 classes est passée aujourd’hui à 6 avec un effectif de 393 élèves l’année 2009-2010.

La MEBA Odile Bonkoungou a laissé entendre que 50 ans dans la vie d’une institution mérite d’être marquée d’une pierre blanche et elle a rendu hommage à tous les maîtres qui sont passés dans l’école de même que ceux actuels. Sur la problématique de scolarisation des filles, « Piéla a réussi à inverser les tendances, elle compte 215 filles contre 178 garçons », s’est-elle réjouie. La représentante des élèves a demandé au MEBA une bibliothèque, une doléance accordée séance tenante. La MEBA a fait don de fournitures à l’école.

Pour le parrain T. Vincent Dabilgou, l’école A de Piéla a été à la base de tout ce qu’il y a à Piéla. Deux enseignants ont été décorés par la MEBA, le premier directeur et M. Yagué Baba 3e directeur, un coopérant allemand qui n’était pas présent Ulrich Reich devait aussi être décoré. Il y a eu d’autres activités tels le sport, des soirées culturelles, la pose de la première pierre de l’école de Folgumbu, le quartier peul noir de Piéla, une conférence sur la décentralisation et l’éducation. Dans les perspectives, Piéla A nourrit des projets pour compléter ses infrastructures.

Barthélemy KABORE

Sidwaya