Trois minutes après, un agent de sécurité du marché attaque le feu à l’aide d’un extincteur. Débordé, il abandonne son extincteur et court alerter à son tour les sapeurs-pompiers.

A son retour, le feu a pris de l’ampleur et son extincteur est inopérant face à l’incendie. Les sapeurs-pompiers débarquent quelques temps après et installent promptement leur dispositif pour faire face au sinistre. Ils sont suivis par la police qui prend possession des lieux, éloigne les badauds du site et organise l’évacuation des personnes et des biens. C’était la simulation d’une intervention des sapeurs-pompiers dans le marché central de Bobo-Dioulasso.

"Cette manœuvre entre dans le cadre de la lutte contre l’incendie et les risques de panique dans les établissements recevant du public" a précisé le Capitaine Ibrahim Compaoré, commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Bobo-Dioulasso. Devant cette scène, des commerçants ont été paniqués et des curieux se sont agglutinés sur les lieux. En dehors de l’absence du feu, tout paraissait vrai.

A la fin de l’exercice, il est ressorti que les agents de sécurité du marché qui ont été formés pour ces cas de figure n’ont pas réagi promptement. Sur la cinquantaine d’agents formés, un seul était sur le terrain et a été vite débordé par l’incendie. En outre, la participation des commerçants n’a pas été effective. Ils étaient là à regarder en spectateurs et certains ont été des obstacles au bon déroulement de l’opération.

La simulation du jeudi 12 août est le début d’une série d’interventions des sapeurs-pompiers sur ce site qui, en plus des 7500 personnes ( commerçants et employés) qui s’y trouvent, reçoit en moyenne 20 000 usagers pendant les heures de grande affluence c’est-à-dire entre 10 h et 12 h. Le stock de marchandises au niveau du marché de Bobo est évalué à environ10 milliards de francs CFA. C’est donc "un outil de développement et un poumon économique à préserver" a dit Frédéric Sidibé, directeur de la Structure de gestion du marché (SGM). Il a demandé l’aide des sapeurs-pompiers pour l’équipement de ce marché en matériels de lutte contre l’incendie. Ce d’autant plus que les "soldats du feu" affirment qu’il faut miser en priorité sur un système d’autodéfense du marché avant leur arrivée sur le lieu du sinistre.

Les différentes défaillances constatées seront corrigées au fur et à mesure afin d’atteindre un niveau de sécurité et d’intervention approprié. Du côté de la SGM, l’on pense déjà à la mise en place d’un comité de sécurité-incendie et à l’affichage de consignes à l’intention des commerçants. A cela, on envisage des moyens d’alerte rapides et efficaces.

Urbain KABORE
Sidwaya