Pour soutenir Léo dans son action de grâce, des délégations sont venues des contrées les plus proches comme des plus lointaines de Léo. Elles sont venues de provinces voisines relevant du diocèse de Koudougou comme, Sapouy, Fara, Réo… et de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, du Ghana voisin. La délégation qui a le plus retenu l’attention est celle venue du Doyenné de Confolens, dans le diocèse d’Angoulême, en France, diocèse jumelé à celui de Koudougou.

Une mobilisation témoin, pour Mgr Basile Tapsoba, de l’intérêt accordé à la communauté paroissiale de Léo et à l’ensemble des catholiques du Burkina. Le père évêque du diocèse de Koudougou a surtout salué la présence de Madame Chantal Compaoré qui, en acceptant d’être marraine du jubilé d’or, a fait la preuve de l’intérêt majeur qu’elle accorde à l’église, au bien-être de l’homme.

Il a noté avec intérêt la présence de responsables des autres confessions religieuses (les protestants, les musulmans et les adeptes de la religion traditionnelle). Mgr Tapsoba n’a pas manqué de rendre hommage à ses prédécesseurs à l’évêché de Koudougou, nommant ainsi leurs excellences Mgr Joseph Bretault et Mgr Anthyme Bayala.

En retour, la marraine a elle aussi témoigné sa gratitude au père évêque, pour « l’invitation et la délicatesse envers ma personne. » « Sa démarche, non seulement m’honore, mais aussi m’engage, en tant que chrétienne, à accompagner la paroisse de Léo dans son action de grâce », a-t-elle dit. Tout en félicitant les paroissiens pour la lutte menée afin de garder leur foi vivante, elle les a exhortés à davantage s’engager dans la vie de leur communauté. « Que Dieu vous donne de fêter avec plus d’enthousiasme le jubilé des 75 ans à venir de votre paroisse », leur a-t-elle souhaité.

Le chemin parcouru est impressionnant, mais beaucoup reste à faire C’est le 25 janvier 1960 que naît la paroisse de Léo, sous l’impulsion de Monseigneur Joseph Bretault. Les premières tentatives missionnaires dans cette zone remontent à l’année 1900, mais la mission catholique n’est arrivée à s’implanter à Léo que dans les années 1930. Une fois créée, la jeune paroisse se révèle la plus vaste du diocèse de Koudougou, dont elle relève.

Elle s’étend sur plus de la moitié de la superficie du diocèse, et ce fut là, la plus grande des difficultés rencontrées par les pionniers (Père Forg, Nicolas et Grégoire) confrontés aux longues distances à parcourir pour rallier les différentes localités, par ailleurs inaccessibles.

Selon l’un des témoins d’époque, en une semaine de tournée, les prêtres parcouraient 700 km sans même avoir couvert une portion significative de la superficie à couvrir. Mais somme toute, l’effort a payé et à l’heure du bilan, la paroisse de Léo compte 15 186 baptisés sur une population de 152 350.

Elle a produit 2 prêtres, 3 sœurs, 1 frère, 17 catéchistes. Elle compte 15 jeunes dans les maisons de formation et quatre élèves catéchistes. Deux paroisses sont nées de ce vaste territoire : Fara en 1978 et Sapouy en 2005. Prêtres, sœurs religieuses, catéchistes peuvent s’enorgueillir de l’énorme travail abattu à travers un apostolat de proximité, l’animation rurale, l’éducation en matière de population, mais pour les différents intervenants, le chemin reste long.

Hortense ZIDA

Sidwaya