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BOUGOURIBA : Des populations saccagent la maison d’un orpailleur

Publié le jeudi 28 janvier 2010 à 00h48min

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Des populations de la commune rurale de Bondigui située à 35 km de Diébougou dans la province de la Bougouriba (région du Sud-Ouest) ont saccagé la maison de Moumouni P. Sankara, orpailleur résidant dans ladite commune. Les faits, qui se sont déroulés le 17 janvier 2010, seraient partis d’une polémique liée à la gestion d’un projet destiné aux enfants et des femmes d’orpailleurs.

Sur les sites d’orpaillage, la cohabitation entre orpailleurs et populations autochtones est parfois difficile. Les événements du 17 janvier dernier à Bondigui viennent corroborer cette assertion. Mais cette fois, le conflit s’est déporté dans un centre, Bissongo, entre Moumouni P. Sankara, orpailleur de son état, et les populations. En effet, et selon M. Sankara, il a été mandaté par une ONG pour la représenter au sein des orpailleurs afin de faciliter le recrutement des enfants et des femmes des orpailleurs. L’objectif est de former les enfants aux petits métiers et permettre aux femmes d’initier des activités génératrices de revenus afin de les soustraire des sites d’orpaillage. L’orpailleur aurait donc construit un hangar pour accueillir les 40 nouveaux pensionnaires.

Tout allait bien jusqu’au jour où le premier adjoint au maire de Bondigui, Broué Togué Sou, selon l’orpailleur, lui aurait proposé des enfants qui ne seraient pas des enfants d’orpailleurs. Les tractations commencent et les positions se radicalisent, mais M. Sankara finit par accepter recruter 20 enfants d’orpailleurs et 20 autres de non d’orpailleurs. Les autres orpailleurs crient à la trahison, car le projet est destiné exclusivement à leurs enfants.

Pour eux, il comploterait avec l’édile. Pour prouver sa bonne foi, M. Sankara retire ses propres enfants et enlève les secco du hangar. Cela n’empêche pas le dialogue de sourds de s’installer. "Je l’ai appelé, il a refusé, je suis passé par son frère ; même résultat", a déclaré le maire de Bondigui . Selon ce dernier, il le cherchait parce que l’animatrice du centre lui a dit que M. Sankara perturbait les activités du centre. "Après cela, je suis rentré me reposer et c’est peu après que j’ai été informé d’une manifestation. Sur les lieux, j’ai essayé vainement de calmer les populations qui avaient décidé que l’orpailleur quitte le village", a ajouté le maire. Mais, selon l’orpailleur, c’est plutôt le maire qui lui aurait dit de quitter le village avant les manifestations.

"Peu après, mon frère est venu me dire qu’il y avait des mouvements au village et il m’a dit qu’il serait préférable que je parte", nous a confié M. Sankara qui ajoute aussitôt : C’est ainsi que je suis parti. C’est sur la route qu’il aurait appris que sa maison et son magasin ont été saccagés. Après le passage de la gendarmerie aux environs de 19 h, il est reparti et aurait constaté les dégâts. Selon l’intéressé, il aurait perdu en sus 4 675 000 F CFA dont une partie était destinée aux activités du projet. La somme, dit-il, était enveloppée dans un sachet et cachée dans un bidon qui servait de cage à pigeon. En attendant, le premier adjoint au maire a appelé les populations au calme et invité l’orpailleur à regagner sa famille. Quand nous quittions Bondigui, le 18 janvier 2010, tout était calme et les populations vaquaient à leurs occupations.

Par François SOME (Collaborateur)

Le Pays

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