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Arrondissement de Dafra : La colère monte chez les déguerpis

Publié le jeudi 12 août 2004 à 08h10min

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Plus rien ne va entre le maire de l’arrondissement de Dafra Souleymane Sanou, et les ex résidants de la zone non lotie de Sarfalao. Ces derniers qui s’estiment brimer dans les attributions de parcelles ont décidé de donner de la voix . Ils envisagent dès lundi prochain organiser une marche de protestation pour exiger du maire le respect des engagements qu’il aurait pris lors du déguerpissement forcé dont ils disent avoir fait l’objet.

La tension monte au secteur 17 (ex-Sarfalao) et plus précisément chez les ex- résidants de la zone non lotie. Les jours à venir s’annoncent en tout cas difficiles pour les autorités de l’arrondissement de Dafra qui pourraient faire face à une fronde des ex-résidants de la zone non lotie.

Ces déguerpis semblent en effet décidés à descendre dans les rues la semaine prochaine pour manifester leur indignation face à ce qu’ils qualifient de mépris des autorités à leur égard. « Nous avons été priés de libérer la zone depuis le 2 janvier 2001 avec la promesse ferme de nous dédommager dans les jours à venir ; et cela fait plus de trois ans aujourd’hui que nous attendons nos parcelles et toujours rien », nous a confié un déguerpis visiblement irrité.

Pour les plaignants, les multiples démarches effectuées depuis lors pour solutionner le problème sont demeurées infructueuses. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à leurs dires est cette lettre datée du 8 mai 2004 et adressée au ministère de l’Administration territoriale et de la sécurité et qui malheureusement est demeurée sans suite.

Dans cette lettre, les ex-résidants demandent en effet au ministre d’intercéder auprès des autorités municipales afin de débloquer la situation. Ce sont au total 650 personnes qui sont concernées par ce problème qui pourrait désormais prendre une autre tournure si rien n’est fait pour calmer les ardeurs de ces déguerpis qui se disent près à aller jusqu’au bout.

Et avec une telle crise, il y’a véritablement lieu de s’inquiéter quand on sait qu’à Bobo-Dioulasso, la moindre étincelle peut aboutir à des conséquences plus ou moins catastrophiques compte tenu le plus souvent de certaines implications qui ont toujours contribué à attiser le feu.

Que nous réserve alors cette journée du lundi 16 août prochain ? Il est encore trop tôt de répondre à cette question même si aucune hypothèse n’est à écarter. Mais ce qui est sûr, c’est qu’à la mairie de Dafra, on est encore loin de paniquer face à cette crise qui, de l’avis des autorités, n’a vraiment pas son sens.

Les déguerpis n’ont pas forcément droit aux parcelles

Se référant aux textes réglementant les attributions de parcelles au Burkina, le maire Souleymane Sanou pense plutôt que les protestataires sont en train de mener une fausse guerre. Pour lui en effet, aucune loi n’autorise la distribution obligatoire de parcelles à des déguerpis d’une zone non lotie.

« Ce n’est pas parce qu’ ils étaient installés dans un non-loti qu’ils ont forcément droit à des parcelles. La terre appartient avant tout à l’Etat. Mais pour ce cas précis, nous avons pris des mesures exceptionnelles en organisant un recensement des déguerpis. Nous savons qu’il existe beaucoup de cas sociaux et nous prévoyons les aider dans la mesure du possible » a affirmé le maire de l’arrondissement.

A écouter les autorités municipales sur cette affaire de la zone non lotie, cette crise n’est en réalité que le fait d’un groupuscule à la solde d’hommes politiques en quête de popularité. Et le maire Souleymane Sanou de dire qu’il n’y a qu’une minorité qui est en train de s’agiter sous l’impulsion de mauvais esprits.

Faut-il alors s’attendre à un bras de fer dans les prochains jours ? Rien n’est moins sûr même si d’aucuns pensent déjà qu’avec les tractations en vue, les deux parties parviendront à un consensus. Ainsi, ils pourraient éviter à la paisible cité de Sya des scènes de vandalisme souvent téléguidées par des responsables politiques comme c’était récemment le cas dans l’affaire du BBDA.

Observateur Paalga

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