2004 – 2005, cela fait 5 ans que Yembiari II occupe le trône à Diabo. Pour célébrer cet anniversaire, la population vêtue de ses habits des grands jours est sortie de la soixante de villages du canton Diabo pour souhaiter joyeux anniversaire et longue vie à sa majesté.

Dans la matinée la cour du chef a connu une effervescence particulière. Chacun tenait à assister à la sortie du chef. Pour y avoir accès, une eau protectrice est versée sur la tête de chaque visiteur.

Sur la route qui mène à l’église pour la messe d’action de grâce, le chef a fait un arrêt sur la tombe de son grand-père, Yembiari I. Cet acte du chef, selon les sages, revêt d’une profonde signification. Yembiari II à l’instar de son grand père n’est pas reconnu par le roi du Gulmu. Certains y voient dans le geste, une façon pour Yembiari II d’implorer son grand-père pour qu’il lui soutienne dans la gestion de son canton où des rivalités subsistent entre Yembiari II et un des ses oncles investi par le roi du Gulmu.

Dans ce contexte et pour prévenir tout affrontement, les services de sécurité s’étaient déployés. Fort heureusement tout s’est bien déroulé et aucun heurt n’a été signalé. Pendant la messe, le curé de Diabo, Abbé Pierre Zongnaba a invité les fidèles à prier « afin que Dieu garde sa majesté et toute sa population de Diabo ».

Il a par ailleurs exhorté le chef à la culture de la paix et de la cohésion sociale. « Revêtez votre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité et d’esprit de justice » s’est-il adressé à Yembiairi II. Après la messe, une foule immense, preuve de la proximité du chef avec ses sujets, a accompagné Yembiari II à son domicile. Sur le trajet, Naaba Sawatba (deuxième nom de Yembiari II) a encore fait une halte sur la tombe de son grand-père où il a reçu des salutations.

A l’issue de quelques rituels, Yembiari II est ressorti de sa cour, vêtu des attributs royaux pour recevoir les salutations des chefs des villages, des couches sociales de Diabo et des autorités administratives et politiques. Au cours de cette cérémonie, les chefs de certains villages ont reçu la confirmation de leur titre. Sa majesté Yembiari II a succédé à son père. A cause des rivalités entre lui et un de ses oncles, le pouvoir est reste vacant jusqu’en 2004 où la population l’a investi et reconnu comme leur chef.

Il est à la tête d’un canton constitué d’une soixantaine de villages. Dans la coutume le chef de Diabo doit avoir un nom gourmatché d’où le nom Yembiari pour respecter cette tradition. Yembiari II répond également à Naaba Sawatba.

Moumini YAMEOGO

Sidwaya