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Jubilé d’or de la commune de Banfora : Un tremplin pour l’unité des fils de la région

Publié le lundi 21 décembre 2009 à 00h33min

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Débutées le 12 septembre 2009, les festivités du cinquantenaire de la commune de Banfora auront eu comme point d’orgue la cérémonie officielle d’ouverture, intervenue le vendredi 18 décembre dernier. En conviant les fils et les partenaires de la commune pour réfléchir sur le thème : « De la cohésion sociale et le développement socioéconomique de Banfora et de son hinterland », les autorités communales ont voulu montrer toutes les facettes de la « Cité du Paysan noir » dotée, et de « charmes mondialement connus ».

C’est sous le signe du développement socioéconomique de la commune de Banfora que s’est déroulé le cinquantenaire. Depuis le 12 septembre, date de lancement des festivités, la mobilisation n’a pas faibli jusqu’à l’ouverture officielle du jubilé le 18 décembre au stade municipal de la ville où elle a connu son paroxysme. Par bus, à vélo ou même à pied, les populations sont venues des 14 communes rurales environnantes pour vivre ces moments historiques de la vie de la commune.

En plus des fils de la localité, les ressortissants de Banfora résidant en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal, aux Etats-Unis et en France, les représentants des partenaires techniques et financiers, ont été de la fête.

Le comité d’organisation s’est donc naturellement réjoui de la grande mobilisation autour de l’événement. Aussi a-t-il exprimé sa joie de constater la présence effective du président de l’Assemblée nationale, Rock Marc Christian Kaboré et du ministre délégué chargé des Collectivités territoriales, Toussaint Abel Coulibaly qui ont respectivement accepté de patronner et de présider les manifestations commémoratives du cinquantenaire de la commune.

Le parrain de l’événement, le président de la commission de l’Union économique monétaire Ouest africaine (UEMOA) Soumaïla Cissé, a été représenté à la cérémonie d’ouverture par sa chargée de mission, Mme Fatoumata Sagnon/Vicens. Les Banforalais ont même eu l’agréable surprise, à l’annonce, en pleine cérémonie, de l’arrivée du représentant du chef de l’Etat en la personne de son directeur de cabinet, le Dr. Assimi Kouanda.

Devant ce qui peut paraître comme la région des Cascades en miniature (les communautés étaient au rendez-vous avec les différentes formes d’expression artistiques, une exposition des potentialités agropastorales et le savoir-faire local), le maire Souleymane Soulama a d’abord rendu un hommage appuyé au dynamisme et à l’ardeur des pionniers-bâtisseurs qui « ont permis à la ville de mieux se positionner parmi les villes-phares du pays ». M. Soulama s’est ensuite appesanti sur la réflexion voulue par le thème des célébrations, manifestement l’aspect le plus important des festivités aux yeux des intervenants.

De l’avis du maire, il permettra aux fils de la commune, à la société civile et aux partenaires au développement de « se pencher sur les acquis pour en ressortir les insuffisances dans la perspective de mieux orienter les actions futures ».

Il a, par ailleurs, réaffirmé les priorités assignées au conseil municipal depuis son arrivée aux affaires en octobre 2006. Il s’agit de la recherche à tout prix de la cohésion sociale, d’une administration publique locale plus efficiente. L’édile a été appuyée dans ce sens par Mme Fatoumata Sagnon/Vicens qui a lu le message du parrain de l’événement, le président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé.

Convaincu de la richesse et de la pertinence du thème, Soumaila Cissé a relevé la portée historique de la commémoration en ce qu’elle « balise le chemin du développement à partir du vécu et des progrès réalisés ».

Mais, fait-il dire par sa représentante, la cohésion sociale s’avère un impératif, car aucun progrès ne peut se réaliser sans paix et adhésion des populations à la base. Dans sa logique, la diversité des groupes ethniques et des communautés vivant à Banfora est plutôt une grande richesse culturelle qui nourrit la dynamique de cette cohésion sociale.

Le co-parrain de l’événement, l’ex directeur général de la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) Léonce Koné a pris la parole au nom des fils de la région « au-delà de tous clivages », précisera t-il. Ceux-ci disent assumer collectivement le passé de la commune avec ses hauts et ses bas. Les fils de Banfora appréhendent les défis qui les attendent (crise que traversent les unités industrielles de la ville) tout en affichant leur « optimisme raisonné vers l’avenir ».

Ils souhaitent surtout « voir leur région abriter les célébrations nationales de la fête de l’indépendance très prochainement ». Ainsi espèrent-ils pouvoir mettre en valeur les potentialités locales. L’idée a fait illico des adeptes, même au-delà de nos frontières. Sont de ceux-là, le maire de Ouangolodougou en Côte d’Ivoire voisine, Tiekorobagnouma Ouattara qui représentait l’ensemble des maires de communes ivoiriennes à la fête.

Pour lui le Nord de la Côte d’Ivoire et le Sud du Burkina sont unis et ce sont les noces de cette union qui sont célébrées lors du cinquantenaire, de sorte que « vous ne pouvez pas toucher à un Soma ou un Héma du Burkina sans faire du mal à un Ouattara de Côte d’Ivoire vice-versa ».

Le président de la cérémonie a tempéré toute cette effusion d’optimisme en invitant les fils à s’unir et à considérer que le cinquantenaire n’est qu’une étape vers le développement de la commune. Il se doit donc selon lui d’avoir une double ambition : poser un diagnostic sans complaisance de la situation de Banfora, et servir de tremplin vers l’amorce ou la consécration d’une union sacrée des filles et fils.

Témoin de tout cela, le président de l’Assemblée nationale Rock Marc Christian Kaboré soutient qu’« Il faut civiliser, pacifier les relations, car au-delà des divergences politiques, c’est le travail pour le développement qui est primordial. Il y a d’autres domaines dans lesquels on peut faire des confrontations politiques », en conviant le maire et le conseil municipal à poursuivre sur la voie du consensus et les populations à les soutenir dans ce sens.

Les distinctions et la remise de matériels de bureaux à 14 communes rurales par le Projet d’appui au développement local dans les provinces de la Comoé, Léraba et Kénédougou (PADL-CLK) ont constitué les autres temps forts de la cérémonie officielle d’ouverture. Quatre récipiendaires, dont le premier policier municipal de Banfora ont reçu la Médaille d’honneur des collectivités locales. Trois rues ont également été baptisées en l’honneur à d’illustres personnalités de la commune (voir encadré).

Du côté de l’animation, les artistes de la région, sortis tout droit de la Semaine régionale de la culture, ont assuré le spectacle. La musique moderne n’était pas en reste avec les prestations très remarquées de Adji, des sœurs Doga et de Daouda Koné, un fils de la commune. Il a concocté un album spécial de 4 titres à l’occasion du cinquantenaire en hommage à la ville et à ses personnalités qui ne sont plus.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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