Une cabine, celle du car, totalement défoncée, la pare-brise et le pare-chocs partis en lambeaux, c’est ce triste spectacle que présentait le car TWLS immatriculé 11 K 7577 après une collision avec un camion qui transportait du sable. A la vue de l’état du car, on n’hésitait pas à parier sur une catastrophe humaine. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal.

Par miracle, seuls deux blessés, dont un grièvement, (en occurrence le convoyeur du car) ont été transportés au bloc opératoire de Banfora par les sapeurs-pompiers. Sur les lieux de l’accident, des voyageurs déboussolés, se demandant certainement comment poursuivre le reste du trajet, après avoir ainsi frôlé la mort de la sorte. Comment en est-on arrivé là ?

L’accident qui s’est produit sur le pont de Kossara, juste à l’entrée de Banfora sur la route de Niangoloko, laisse croire qu’il y a eu une imprudence quelque part. Sous le traumatisme, le chauffeur du car, sorti indemne, a du mal à expliquer ce qui lui était arrivé. Il est aidé par un passager qui soutient avoir tout suivi. Selon ces témoins, le conducteur du camion qui aurait été extirpé par les sapeurs-pompiers sous les menaces des voyageurs, aurait dépassé le car en pleine décente de la côte.

C’est après qu’ils ont senti un ralentissement brusque du camion. Pour qui connaît le danger en ces lieux, les tentatives de freinage du car n’ont pas fonctionné comme il fallait. Le danger était imminent et il fallait à la fois éviter et le camion et de se renverser sous le pont. Ce qui relève d’une manœuvre difficile voire impossible en ces lieux et le chauffeur n’a eu d’autres choix que de percuter le camion juste au niveau du pont. Après l’accrochage, le camion a traîné le car sur 150 mètres avant de pouvoir s’immobiliser.

Du ralentissement brusque du camion sur la décente du pont, un témoin nous signale que c’est une des roues arrières qui a éclaté. Ce que nous avons constaté, en effet. Au bout du compte, on peut dire que ces deux véhicules ont eu beaucoup de chance de ne s’être pas retrouvés les roues en l’air dans le creux de la rivière.

Si les passagers disent avoir tout suivi, ils dénoncent l’attitude jugée imprudente du chauffeur du camion, et félicitent leur conducteur qui s’est battu pour éviter le pire. Mais, en attendant que les protagonistes aillent s’expliquer clairement à la police, on peut soutenir que plus de précautions dans la conduite de ces deux véhicules nous aurait évité un tel accrochage mettant la vie des passagers en danger.

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga