Selon le directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques de la région du Centre-Ouest, Alassoun Sori, le ciel n’a pas été du tout clément au mois de juillet pour les cultures de cette partie du pays. Cela a considérablement mis en retard de nombreuses exploitations et semé le doute dans l’esprit des paysans. Heureusement, l’espoir est revenu au mois d’août, car les pluies ont repris leurs cours normal. Le cumul saisonnier à la date du 10 août 2009 dans le Centre-Ouest varie entre 335,8 mm d’eau relevés à Kindi, dans la province du Boulkiemdé, et 512,5 mm recueillis à Bieha, dans la Sissili. Sur les 18 postes pluviométriques que compte la région, 9 sont excédentaires et 9 déficitaires.

« La campagne est assez bonne sur l’ensemble de la région et si les pluies continuent, on peut espérer rattraper le retard accusé par rapport à la campagne écoulée », a rassuré M. Sori. Même réaction du côté du ministre Combari, qui constate que la physionomie des champs donne de l’espoir. Ce constat, il l’a fait, après avoir sillonné deux bas-fonds rizicoles et l’exploitation familiale d’un producteur-modèle. A Kamsé, village situé à 50 kilomètres de Sabou, 177 exploitants travaillent dans un bas-fond de 23 hectares réalisé par le Projet riz pluvial (PRP). Sur ce site aménagé en 2009, la physionomie des plants de riz a émerveillé le ministre et sa délégation. « Vous avez fait le bon choix en prenant d’assaut les bas-fonds », a déclaré Abdoulaye Combari, promettant l’extension du site d’ici à deux ans. Les producteurs ont souhaité de leur côté, la réfection de la voie menant à leur exploitation, ainsi que la réalisation de puits pour l’irrigation.

« Nous avons compris que dans la culture du riz, il est plus difficile d’échouer que de réussir ; si beaucoup d’autres villages font comme Kamsé, le Burkina Faso va assurer la sécurité alimentaire pour tous ses fils », a souligné le représentant des exploitants. Dans le second bas-fond consacré à la production du riz à Poun, dans la province du Sanguié, le ministre a surtout invité les producteurs à faire un effort dans la reconstitution de leur fonds de roulement et dans l’utilisation de la fumure organique. Enfin, Abdoulaye Combari est allé encourager à Sabou, un producteur-modèle de céréales, du nom de Issaka Kaboré. Sur sept hectares et demi, ce septuagénaire et sa famille cultive du maïs, du sorgho, du niébé et de l’arachide. La physionomie actuelle de son champ a tellement émerveillé le ministre et sa suite, qu’il lui a été fait don d’une brouette et de quatre sacs de phosphate.

La visite de Abdoulaye Combari s’est achevée à Koudougou par une séance de travail avec les agents de la direction régionale de l’Agriculture du Centre-Ouest. Après avoir exposé le rapport de la campagne agricole 2009-2010 dans cette région, ces derniers ont souhaité que le ministre trouve une solution à leurs préoccupations qui tournent autour du manque de moyens de déplacement pour les agents d’encadrement et des avancements non constatés. Le Centre-Ouest compte quatre provinces : le Boulkiemdé, le Sanguié, la Sissili et le Ziro. C’est la 8e région visitée, depuis que le ministre délégué à l’Agriculture a entrepris, le 3 août dernier, sa tournée pour prendre le pouls de la campagne sur l’ensemble du territoire

Moustapha SYLLA

« L’avenir de l’agriculture burkinabè se trouve dans les bas-fonds », selon Abdoulaye Combari

A l’issue de la visite qu’il a effectuée dans des périmètres irrigués de la région du Centre-Ouest le jeudi 20 août 2009, le ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combari a estimé que
« l’avenir de l’agriculture au Burkina Faso réside véritablement dans la mise en œuvre de tous les bas-fonds disponibles ». Compte tenu des changements climatiques, a-t-il précisé, il faut aller là où l’eau stagne le plus longtemps possible. M. Combari a aussi déclaré que la promotion des nouvelles filières agricoles (maïs, riz) par le gouvernement, peut permettre au Burkina Faso d’atteindre son autosuffisance alimentaire. Selon lui, les productions de riz et de maïs cette année vont être largement au-dessus de celles de la campagne écoulée. Dans les différents bas-fonds rizicoles qu’il a sillonnés, le ministre a invité les producteurs à vendre une partie de leurs récoltes à l’Etat, qui servirait notamment à nourrir les malades dans les hôpitaux.

MS