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Une lettre pour Laye : Le silence de la radio du Parlement

Publié le vendredi 14 août 2009 à 01h02min

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Cher Wambi,
Je reboise, tu reboises ; il reboise ; nous reboisons ; vous reboisez ; ils reboisent. Oui, cousin, ce verbe sera bel et bien conjugué demain samedi 15 août à Zagtouli, à la sortie ouest de Ouagadougou. En effet, à l’initiative de l’Amicale des résidants de la cité-relais de ladite localité, avec la bénédiction des autorités coutumières et la participation des Zagtouliens, une plantation d’arbres y aura lieu ce jour à partir de 6h30-7h00.

Tu vaudras noter par ailleurs qu’elle est placée sous le parrainage de monsieur Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur paalga. Pour sûr, cher cousin, ils seraient heureux de te compter parmi les leurs, pour planter, toi aussi, ton arbre à la faveur de la saison hivernale, afin qu’ensemble nous puissions réussir le reverdissement du Burkina.

En ce mois d’août, en tout cas, c’est le moment ou jamais de relever le défi. Car cette pluie, qui nous a longtemps boudés, semble revenir à de meilleurs sentiments, comme tu pourras t’en rendre compte avec ces relevés hebdomadaires du 6 au 12 août 2009 que l’ASECNA a bien voulu porter à ta connaissance : Dori = 51,9 mm ; Ouahigouya = 10,1 mm ;

Ouagadougou-aéro = 43,5 mm ; Dédougou = 30,4 mm ; Fada-N’Gourma = 43,2 mm ; Bobo-Dioulasso = 48,1 mm ; Boromo = 26,7 mm ; Pô = 57,1 mm ; Gaoua = 25,4 mm ; Bogandé = 104,5 mm. Pourvu seulement que cette tendance se poursuive, cher cousin, pour le grand bonheur des acteurs du monde rural, même si, du côté du lac Bam, les Kermesses sont en passe de ravir la vedette aux travaux champêtres. C’est, en tout cas, ce que m’a rapporté ta tante Koudnoaga qui y séjournerait ces derniers jours.

Lis plutôt :
“Tout le monde connaît le dassandaaga, ces grandes kermesses au cours desquelles différents mets traditionnels sont vendus. A Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, une autre sorte, depuis les 3 derniers mois, a vu le jour. Elle se déroule le soir au coucher du soleil. Initiée d’abord par les femmes catholiques de la ville, qui avaient trouvé un moyen de renflouer leurs caisses, celle-ci a tout de suite été imitée par les femmes des différents quartiers. Et depuis lors, chaque dassandaaga a des allures de fête.

La dernière a eu lieu le dimanche 2 août 2009 et a regroupé les jeunes des différents quartiers et même des villages environnants de Kongoussi. Il y avait en plus des mets traditionnels qu’on connaît : baabenda ; zamné ; gaonré ; il y avait différentes sortes de viande : du mouton, du cochon, du poulet, mais bien sûr les viandes les plus rares aussi. Le dolo a coulé à flots jusque tard dans la nuit. Un autre dassandaaga se prépare en vue de la fête de l’Assomption le 15 août à Pouni, village situé à une dizaine de km de Kongoussi ; au regard des préparatifs, qui vont bon train, la fête sera sûrement très belle”.

Dans la région de la Boucle du Mouhoun, les populations de Ouarkoye, elles, n’ont pas le cœur à la fête. C’est en effet la tourmente qui s’est emparée de cette bourgade depuis le vol, dans la nuit du 1er au 2 août 2009, d’un masque sacré. Comme il fallait s’y attendre, l’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA), en émoi, à l’instar des coutumiers, a sonné le tocsin pour que ce masque “buffle” soit retrouvé.

C’est la substance de cette lettre adressée au ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication. Point de vacances donc pour Filippe Savadogo :
“Monsieur le Ministre, Nous avons été saisi le 04 août 2009, par les responsables coutumiers de la société de masque du village de Ouarkoye, dans la province du Mouhoun, pour vol d’un masque “buffle” sacré, qui servait aux sacrifices et autres rituels de masque, la nuit du 1er au 2 août 2009.

Parmi les cinq masques détenus par cette société de masque, seul ce masque “buffle” qui servait aux sacrifices, a été soustrait par les malfrats. Il est sans peinture et sort très rarement. La perte de ce bien culturel portera un coup sérieux à la survie de la tradition du masque dans ce village. Ce masque n’a jamais été photographié. Cependant, nous disposons de photos d’un autre masque “buffle” auquel il ressemble, que voici : (Photo masque “buffle”).

Ce dernier est peint et sort généralement pendant les fêtes de réjouissances et le FESTIMA. Par la présente requête, nous sollicitons votre implication afin que tout soit mis en œuvre pour que ce bien culturel soit retrouvé et restitué à ses détenteurs. En vous remerciant pour votre soutien constant, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée”.

Le Secrétaire exécutif : Tankien Dayo

Alors, cher cousin, qu’attends-tu pour passer tout le village au peigne fin ? Osons seulement espérer que la cavale des malfrats ne sera que de courte durée. Mais, en attendant, cher cousin, le tsunami politique soulevé par Salif Diallo depuis sa sortie médiatique le 8 juillet dernier s’est calmé, et dans les différents états-majors, l’on commence à scruter l’horizon de la présidentielle de 2010. Qu’en dire davantage sinon que c’est un rendez-vous électoral très attendu, ici comme ailleurs, au moment où plus d’un Burkinabè rêve d’alternance démocratique ?

Sans doute seront-ils encore nombreux, comme de par le passé récent, ceux qui se voient un destin national ! Déjà, nous assistons à une campagne dans la campagne si j’en crois ton oncle Rayendé, qui jure la main sur le cœur que les campagnes de reboisement, auxquels se livrent ces jours-ci certains partis, et pas des moindres, à travers le Burkina profond, ne sont qu’un avant-goût des joutes à venir. Vrai ou faux ?

Mais, loin de cette ambiance, les refondateurs, qui ont rompu les amarres avec le congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) depuis peu, se font toujours attendre sur la scène politique nationale. Question de jours ou de mois ? Je ne saurais y répondre.

Mais des rumeurs de plus en plus récurrentes m’apprennent que dans cette perspective, Pierre Emmanuel Tapsoba, Moussa Boly, Rakiswiligri Mathieu Ouédraogo, René Emile Kaboré et Cie pourraient donner naissance à la Convention nationale des patriotes du Burkina (CNP-B), que d’aucuns voient déjà comme une tentative de résurrection de l’ex-CNPP (Convention nationale des patriotes progressistes) qui, à une certaine époque, avait mené la vie dure à l’ex-ODP/MT (Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du travail) et suscité tant d’espoirs. Mais, hélas !

Cependant si cette rumeur venait à être confirmée, elle imposerait une recomposition de la scène politique nationale. Et ce n’est pas Tipoko l’Intrigante, la confidente de tous les frustrés du Faso, dont je t’invite à feuilletter maintenant le carnet secret, qui nous dira le contraire.

- Verra-t-elle jamais le jour, cette radio du Parlement ? L’imminence de son avènement dans la grande famille de l’audiovisuel burkinabè avait été chantée sur tous les toits. Et puis, plus rien ! On ne peut pas faire l’injure à notre auguste Assemblée de n’avoir pas les moyens de sa politique, ni la suspecter de n’avoir pas muri son projet. Pourtant, elles sont nombreuses, les mauvaises langues qui avancent sans sourciller que notre Parlement a purement et simplement été roulé dans la farine.

Celui-là même qui aurait encaissé le pognon de l’Assemblée pour l’achat du matos, quelque 80 millions de nos francs, dit-on, aurait disparu dans la toundra sans laisser d’adresse. Et nous qui croyions que ça ne pouvait arriver qu’aux autres ! Voilà, en tout cas, qui va en ajouter au malaise qui y règne depuis que certains y ont appris à manger pendant que les autres regardent. Mais enfin !

- Certainement qu’on n’en dira pas autant à la Cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou, où a lieu, ce samedi 15 août, fête de l’Assomption et à partir de 16h, la bénédiction de la télévision catholique TV MARIA, la voix de l’Eglise catholique émettant sur les fréquences : 799.25 Mhz.

- Le 9 août 2009, le 7e conclave du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) se tenait à Ouaga 2000. Les protagonistes de la crise ivoirienne se sont réunis pour examiner l’état des lieux de certains aspects de l’accord politique de Ouaga, signé sous la facilitation de Blaise Compaoré. Un homme de confiance du facilitateur était dans le nord de la Côte d’Ivoire quelques semaines auparavant : Gilbert Diendéré, colonel chef d’état-major particulier du chef de l’Etat.

“Golf” s’y est rendu pour vraisemblablement évoquer, avec les Forces nouvelles, des questions de désarmement, d’encasernement... bref, tout ce qui relève du sécuritaire, un grand préalable qui conditionnera la bonne tenue de la présidentielle du 29 novembre 2009. Car s’il y a le volet politique, que manage à merveille le représentant spécial du facilitateur (RSF), Boureima Badini, d’autres questions sensibles, notamment relatives aux armes et aux soldats, nécessitent une touche militaire. Et le geste de “Golf” n’a pas été de trop.

- Mais où est passé le Programme de développement intégré de Samandéni ? Ils sont encore nombreux à se poser cette question dans la ville de Sya depuis que la grande enseigne lumineuse avec la mention PDIS, qui trônait majestueusement sur le grand immeuble Balaira, a subitement disparu. Et depuis, les rumeurs vont bon train quant à l’avenir de ce projet si cher et si important pour la région des Hauts-Bassins. Pour les plus sceptiques, le départ de l’ex-ministre Salif Diallo du département de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, aurait véritablement mis du plomb dans l’ail du projet.

Son passage d’un immeuble R+3 sur le boulevard de la révolution, et qui reflétait entièrement les ambitions réelles du PDIS, à deux villas jumelées au secteur 05 est perçu par de nombreux observateurs comme une amorce de la descente aux enfers d’un projet qui, d’ailleurs, tarde encore à se concrétiser. Faut-il voir dans cette délocalisation, une mesure d’austérité visant à réduire les charges du PDIS ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que le contrat de bail concernant l’immeuble R+3 entre Samandéni et Balaira, qui courait jusqu’au 30 avril 2012, a été subitement résilié. Et ce, par lettre datée du 16 février 2009 et signée de l’ex-coordonnateur du projet, Mamadou Kouaté.

Une résiliation jugée arbitraire par certains et qui mettrait en difficulté le propriétaire de l’immeuble, un opérateur économique bien connu à Bobo. Ce dernier, à ce qu’on dit, avait contracté un prêt de 120 millions de francs CFA auprès de la BIB pour accélérer les travaux de construction et d’équipement afin de répondre à la demande pressante du PDIS. Mais le partenariat entre Balaira et le PDIS n’aura duré que 26 mois pour un montant total de 91 millions à raison de 3,5 millions le mois.

- Des victimes collatérales de la crise ivoirienne, on en compte des centaines voire des milliers parmi nos compatriotes. Si certains ont perdu soit la vie ou tous leurs biens, d’autres s’en tirent avec des handicaps indélébiles. Est de ceux-là le septuagénaire Mahama Kabré qui a dû quitter sa plantation de Divo, chassé par les autochtones en son temps avec, de surcroît, des plombs dans la cuisse droite. Depuis, il en porte toujours et souffre actuellement, au moment où ils veulent revenir en surface. Très désemparé, il l’est vraiment, lui qui a tout perdu dans sa fuite et qui ne survit actuellement que grâce à la bienveillance de ses parents et des bonnes volontés. Combien sont-ils comme Mahama Kabré qui ne connaîtront plus des jours heureux après ce triste épisode ivoirien ?

- Me Gilbert Noël Ouédraogo, en tournée à Ouahigouya, rencontrera ce vendredi, 14 août 2009, à 9h, les femmes, jeunes, cadres, opérateurs économiques et anciens de l’ADF/RDA de la région. Cette rencontre sera l’occasion d’échanger sur la saison hivernale, le fonctionnement des structures de son parti, sa vie et surtout sur la situation politique nationale. Assurément, serait-on tenté de croire, la fameuse modification de la Constitution sera le grain à moudre. Quelle position adoptera l’ADF/RDA face à celà ? Wait and see.

- Ce week-end, tous les regards seront tournés vers le Nayala : en effet, demain 15 août, la finale de la coupe du député de la province Dieudonné Bonanet se jouera à Toma sous le coparrainage du chef de Toma, Emile Paré, et du Larlé Naaba. Une finale qui connaîtra, dans la matinée, deux courses cyclistes féminines et masculines et une remise de vivres au CMA. Les vieux samo et mossi laisseront le “yantoro” se reposer quelque temps pour un match de lever de rideaux. En tous les cas, la population du Nayala se réjouit de la reprise de cette compétition, dont elle a souffert du manque durant quelques années.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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