L’affaire traînait depuis lors au parquet et ce n’est que le mercredi 15 juillet 2009 qu’après plusieurs heures de débats, elle a connu son dénouement puisque le délibéré est prévu pour le 12 août 2009. Les faits : suite à l’intronisation de Arouna Kafando comme chef de Dargo, par le Naba Bougoum de Boulsa, les Zidwenba s’y opposent et contestent. Selon les déclarations de Kafando à la barre, autrefois les Zidwemba désignaient leurs chefs parmi les anciens regroupant les huit villages du département. Avec l’arrivée du colon, son grand – père fut imposé. A la mort de son grand père, une élection fut organisée sous l’ère Maurice Yaméogo que son père emporta et alla se faire introniser à Boulsa.

A la mort de son père, ses frères le désignèrent pour aller briguer la succession de son père. Ce qu’il fit et reçu l’onction du Naba Bougouma de Boulsa. A son retour, les Zidwemba le contestent, selon ses déclarations car ils tenaient à recouvrer leur trône et avaient leur candidat en la personne de Daniel Soré. Voilà qu’un jour, selon l’instruction à l’audience, puisque plus d’une vingtaine de personnes comparaissaient, les Kafando ont attaqué des enfants qui se rendaient au champs avec des lance pierres.

Les Zidwemba décidèrent de répliquer puisque selon l’actuel chef, Arouna Kafando, les Kafando sont minoritaires. Sentant le danger, les Kafando se réfugièrent dans la cour royale, des coups de fusils furent tirés et il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour ramener le calme. Depuis lors, ce sont des successions d’incidents et selon l’actuel chef, les Kafando n’ont pas pu cultiver pendant deuxans. Pourtant, comme dit à la barre, avant son intronisation, les deux familles vivaient en parfaite harmonie, en parfaite entente. Mais hélas, « le diable a passé par là » comme dirait l’autre. Ainsi, depuis lors, les deux familles se regardaient en chiens de faïence.

Le 15 juillet dernier, le tribunal se devait de vider ce dossier vieux de neuf ans. La salle d’audience était archi comble. Les prévenus, il y en avait chez les Kafando comme chez les Zidwemba qui étaient les plus nombreux. Pour l’actuel maire de Dargo, Daniel Soré, ce conflit fait que depuis lors, la commune n’arrive pas à se construire. Arouna Kafando n’ayant pas été élu par la population comme son père, même les petits enfants l’appellent par son surnom. Les prévenus à la grande majorité ont reconnu les faits à eux reprochés. Donc pas de contestation. Pour le procureur du Faso, après son installation, il est allé à Dargo pour concilier les deux positions mais cela a été vain. Ces conflits aggravent l’animosité entre les deux familles qui vivaient en parfaite harmonie, ce qui est regrettable.

Pour le maire, Daniel Soré, accusé de complicité et d’incitation à la violence, il n’a jamais été sur les lieux lors des événements et dès qu’il est informé, il se déporte toujours de Ouagadougou à Kaya pour calmer la situation. Pour le parquet, les textes prévoient d’envoyer tout ce bon monde à la maison d’arrêt, mais le rôle du tribunal est aussi de sensibiliser, d’éduquer.

Aussi, pour ce faire, les prévenus ont été condamnés à des amendes de 50. 000 francs et de 100. 000 franc afin de permettre aux deux familles de se réconcilier car il n’y a pas de honte à cela, a dit le procureur, en prenant exemple sur notre voisin ivoirien. Le délibéré est prévu pour le 12 août.

Jacques NONGUIERMA

Sidwaya