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Une lettre pour Laye : 37 [[gourous]] au secours de l’article 37

Publié le vendredi 31 juillet 2009 à 01h58min

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Cher Wambi,
Maintenant que bon Dieu a honoré sa dette, nous gratifiant d’aussi bienfaisantes pluies, nul ne serait excusable d’avoir abandonné les champs de maïs, de mil ou de haricot pour effectuer au quotidien la revue des cabarets. Et pourtant, combien sont-ils encore, en effet, dès le lever du soleil, à se livrer à ce sport favori dans les confins du Zoundwéogo, alors que les semis tardent à amorcer leur croissance ?

Douloureuse, en tout cas, sera la fin de la saison agricole si, jamais, là-bas comme ailleurs dans le Nahouri voisin, on ne leur enlève de la tête que le dolo ne saurait être ce pain liquide bénit des dieux. Bravo ! cependant à vous de Laye qui acceptez de défier et la rosée, et l’astre du jour à son zénith dans l’espoir de réussir l’autosuffisance alimentaire, qui semble bouder le Pays des hommes intègres.

En attendant, cher cousin, nous ne pouvons que nous réjouir de l’optimisme qu’autorise la pluviométrie de la semaine du jeudi 23 au mercredi 29 juillet 2009 : Dori = 9,9 mm ; Ouahigouya = 73,0 mm ; Ouagadougou-aéro = 34,4 mm ; Dédougou = 54,0 mm ; Fada N’Gourma = 52,7 mm ; Bobo-Dioulasso = 89,4 mm ; Boromo = 65,3 mm ; Pô = 41,6 mm ; Gaoua = 48,4 mm ; Bogandé = 2,8 mm.

Ainsi, cher Wambi, les rideaux sont tombés sur le IVe congrès ordinaire du CDP, réuni du 23 au 25 juillet dernier à la maison du Peuple à Ouagadougou. Et c’est un secret de polichinelle, cette grand-messe, qui survient à peine à un an de la présidentielle de 2010, s’est voulue celle de tous les dangers, au regard de la conjoncture qui prévalait.

Salif Diallo, jadis premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès, qu’on disait l’œil et l’oreille du grand sachem, voué aux génomies depuis le feu qu’il a allumé dans l’Observateur paalga du 8 juillet, il s’imposait de toiletter le Bureau politique national (BEN) et d’en extirper les brebis galeuses.

C’est donc fait, et le discours de clôture, débité par l’indéboulonnable Roch au sommet du parti présidentiel, fera sans doute couler beaucoup d’encre et de salive. Effet de mode ou contagion au moment où, au Niger voisin, la modification de la loi fondamentale, dictée par Tandja II, a fini de diviser la chaise politique ? A moins d’un miracle, cher Wambi, notre Constitution à nous aussi pourrait être revisitée.

Et j’entends déjà les contempteurs du mégaparti pousser des cris de détresse, redoutant une éventuelle modification du fameux article 37, victime des pires interventions chirurgicales sous la IVe république. Et si cet article s’est invité au débat, cher cousin, c’est que plus d’un aura remarqué la curieuse coïncidence du chiffre 37 avec le nombre des membres du Bureau politique du CDP. D’où la question ; 37 gourous, pour ne point dire intelligences, au secours de l’article 37 ?

Demain n’étant jamais bien loin, cher Wambi, une éventuelle modification de la Constitution pourrait nous édifier davantage sur la portée réelle de l’interview historique de Salif Diallo. Et qui sait si depuis Kosyam le grand sachem n’a pas encore entamé son éternel jeu d’échec. Une curiosité dans la tourmente sous-régionale, Rome ne brûle pas, et l’infatigable enfant terrible de Ziniaré peut vaquer à ses médiations, entreprises depuis le retour de notre pays à une vie constitutionnelle normale, pour sauver le Niger, la Côte d’Ivoire et le Togo, secoués, tour à tour, par des remous politiques.

Et si entre les deux maîtres de Niamey et de Ouaga les ponts semblent coupés, la Côte d’Ivoire, qui a reconquis une relative stabilité après que les armes se sont tues, rêve d’une élection présidentielle apaisée alors que le Togo, au bord du gouffre comme l’aurait dit le défunt timonier, peine à changer d’époque et à ressouder le Nord et le Sud.

En attendant que l’expertise Compaoré révèle ses compétences, une mission secrète, dépêchée du pays du général Eyadéma, sillonnerait le Burkina profond à l’effet d’inciter la forte communauté togolaise à s’intéresser aux prochaines échéances électorales de février-mars 2010, en s’inscrivant et en votant massivement. Initiative que d’aucuns jugent dépourvue d’innocence, et qui révèle à souhait le message adressé à ses compatriotes, par une véritable pluie de francs CFA toutes les fois que Faure Gnassingbé, l’héritier du père, a séjourné à Ouagadougou.

S’il n’est un secret pour personne que le Togo n’a ni ambassade ni consulat au Faso, qui donc financera le voyage (aller-retour) des éventuels électeurs ? Pour sûr, cher cousin, leurs voix coûteront en tout cas cher, et les observateurs en sont prévenus. Pourront-ils éviter le viol des urnes comme on l’a déjà vu durant la première présidentielle sous Gnassingbé II ?

Dans ma lettre du 17 au 19 juillet 2009, je te citais le cas d’un gendarme qui aurait abusé d’une fille dont on lui aurait confié la garde. Je concluais mes propos en disant que le tribunal militaire en avait été saisi. Renseignements pris, et de sources très bien informées, il ressort que ni le tribunal militaire ni aucune structure de la gendarmerie ou de l’armée n’a jamais été saisie d’une telle affaire.

Par ailleurs, le gendarme en question, contrairement à ce qui avait été dit, n’avait pas rang d’officier. Cher Wambi, à présent, cette histoire des plus cocasses qui s’est passée dans un des quartiers de Simonville et qui alimente la chronique depuis la semaine dernière : oui, c’est connu depuis la nuit des temps, les dents et la langue cohabitent, mais elles ne font pas toujours bon ménage. C’est te dire donc que la vie conjugale est, elle aussi, mise souvent à rude épreuve.

Voici donc l’histoire de ce foyer, polygame, fortement ébranlé la semaine écoulée, par suite d’une dispute entre le mari et sa première femme. Les voix s’élevèrent et, malheureusement, des coups s’ensuivirent, offrant au voisinage un spectacle des plus ignobles. Point besoin de deviner lequel des deux pugilistes a été mis K.-O., puisque la soumission du sexe faible fait le plus souvent la “bravoure” de certains hommes.

Mais le mari, fou de rage, ne s’arrêtera pas à une telle victoire, sans gloire ; il ira jusqu’à mordre à pleines dents sa victime, résignée. N’était-ce pas le comble de l’ignominie, pour ne pas dire de la déchéance masculine ? En tout cas, un acte des plus bestiaux, qui commanda à Madame de rejoindre sa famille, avec bagages et enfants. Par devoir de solidarité, ses deux coépouses désertèrent, elles aussi, le foyer, encouragées par les spectateurs, qui n’en revenaient pas de la forfaiture du mari.

Mais l’histoire ne faisait que commencer, pour cette raison que, selon la coutume moaga, quand une femme est mordue par son mari, elle est en devoir de rendre la monnaie de la pièce, sous peine de rejoindre ses ancêtres. C’est ainsi que les frères, cousins et oncles de Madame entreprirent une battue pour retrouver “l’enragé”, qui avait, lui aussi, déserté sa cour, car se laisser mordre par l’épouse serait sa condamnation à mort à lui. Quel dilemme donc, cher cousin !

Au moment où je traçais ces lignes, j’ignorais toutefois si l’on avait pu enfin mettre la main sur lui, mais combien de temps courra-t-il encore ? Notre bonne vieille, Tipoko l’Intrigante, qui suit le dossier de près, y répondra. En attendant, voici ce que nous révèle cette semaine son carnet secret :

- Promu général de division avant qu’il cède le commandement de l’état-major des armées au général de brigade Dominique Djendjéré, Ali Traoré prendra en principe sa retraite militaire le 1er novembre 2009. Un jour symbolique pour notre armée ; et après la grande muette, voici venue pour lui la diplomatie, à laquelle il serait destiné : avant d’en avoir la confirmation, on annonce, en tout cas, le général de division Ali Traoré au poste d’ambassadeur du Burkina à Ryad, en Arabie Saoudite.

- Les décibels au maquis 2 PAC à “Pag La Yiri” (secteur 16, Ouaga) se sont évanouis l’espace de la semaine dernière. Le maître des lieux a en effet eu la mauvaise surprise de découvrir un coffre vide au moment de faire les comptes. Le caissier se serait endormi, laissant le pognon à la merci des “RATS”, puisqu’il oublia de condamner le coffre.

Conséquence, quelque 800 000 F CFA emportés à l’heure de la vie chère par des voleurs aussi élégants que généreux, qui emportèrent uniquement les billets, abandonnant les pièces. A quelles fins ? En tout cas, les enquêtes sont ouvertes et, à ce que l’on dit, la cavale des rongeurs du 2 PAC pourrait être de courte durée.

- Le staff de l’Office national d’identification (ONI) s’apprête à s’envoler pour le Canada pour une mission de grande importance, sous certainement la supervision du ministre Emile Ouédraogo de la Sécurité. Ainsi, hormis les échanges d’expériences en matière d’identification, une séance de travail va réunir, dans la deuxième quinzaine du mois d’août, une délégation des Burkinabè et celle des responsables de la “Canadian Bank Notes” (CBN) au Canada.

Cette rencontre entre ces deux parties vise à s’accorder sur certaines modalités pratiques en vue de permettre la confection d’au moins six millions de cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) d’ici à juin 2010. La délégation burkinabè mettra à profit son séjour canadien pour s’inspirer de l’expérience de la Gendarmerie royale du Canada (l’équivalent de la Police nationale au Burkina Faso) en matière de police communautaire, dont le pendant national est la Police de proximité.

- Après Ouahigouya en 2008, ce sera le tour de la capitale économique du Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, d’abriter, du 1er au 3 août 2009, la 2e édition de l’Université d’été de l’ADF/RDA. Ainsi, le comité des sages, les cadres de la jeunesse estudiantine vont se pencher 48 heures durant sur le thème : “Jeunesse, engagement politique et lutte contre la pauvreté”.

Pour donner une orientation plus incisive à cette problématique, des communications sur “le combat politique : conseils et encouragements à la jeunesse du parti par un homme d’expérience” ; “Structuration et orientation politique, réformes politiques, vision du parti et préoccupations des jeunes de l’ADF/RDA” ; “La participation citoyenne et politique des jeunes”, seront animées par des personnalités comme Gérard Kango Ouédraogo, Me Gilbert Noël Ouédraogo, Zakaria Tiemtoré et des spécialistes des questions d’emploi.

- Ambiance garantie ce week-end à Dawanziri Gampèla, où l’on commémorera le Xe anniversaire du rappel à Dieu d’Ilboudo Goama Ambroise, dit “Miami”. Les Ouagalais d’une certaine génération se souviennent qu’il fut le fondateur du Bar MIAMI et du fameux maquis le Dawanziri à Gampèla, aux légendaires poulets, dont la réputation n’est plus à faire. A l’issue de la veillée de prière au domicile familial à Ouidi, secteur 11 de Ouaga, de 20 à 21 heures ce vendredi 31 juillet, une messe sera dite en sa mémoire le samedi 1er août 2009 à partir de 10h30 à Dawanziri Gampèla.

- Tous les militants et sympathisants de l’Union Catholique Africaine de la Presse, section du Burkina (UCAP-BURKINA), sont conviés à une assemblée générale extraordinaire le samedi 1er août 2009 à partir de 9h à l’ancien siège du Conseil économique et social (CES), face au siège d’ECOBANK. Ordre du jour :
- Informations ;
- préparatifs du Congrès mondial de l’UCIP, Burkina 2010 ;
- divers. La présence et la ponctualité de tous sont requises. « Ensemble, restons unis pour relever le défi de 2010 ! ».

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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