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SOULEYMANE SOULAMA, MAIRE DE BANFORA : "Tous les demandeurs auront une parcelle"

Publié le mercredi 6 mai 2009 à 02h31min

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Suite aux multiples interrogations suscitées par la publication de la liste des demandeurs de parcelles, nous avons approché le maire Soulama. De l’entretien qu’il nous a accordé, on peut retenir que tous ceux qui ont leur nom sur la liste, qu’elle porte l’inscription Régie ou "Hors Régie", seront satisfaits.

"Le Pays" : Comment vous vous y êtes pris pour élaborer la liste qui se trouve affichée en ville ?

Souleymane Soulama : Merci à vous aussi d’être venu chercher l’information à la source, c’est du reste ce que nous demandons aux hommes de presse. Pour revenir à votre question, il faut dire que la liste qui a été affichée émane d’une structure d’une haute institution de notre pays. C’est la Cour des comptes qui, après l’investigation qu’elle a faite et que vous avez tous suivie, a élaboré cette liste. Mais avant elle, il y a l’inspection du MATD qui est passée et qui a scellé un certain nombre de documents, à savoir les fiches et les quittances qui existaient à propos de ce lotissement. Lorsque la Cour des comptes est arrivée, elle a dépouillé la caisse, pièce par pièce. C’est donc ce travail de fourmi qui a permis à la Cour des comptes de produire cette liste. Si vous avez remarqué, on peut apercevoir sur la liste le nom, le prénom et le numéro de la quittance ainsi que sa date d’établissement. C’est dire que pour produire cette liste, les membres de la Cour des comptes se sont basés uniquement sur ce qui est financier.

Que doit-on comprendre par les inscriptions « Régie » et « Hors Régie » placées en en-tête des listes ?

Souleymane Soulama : Lorsque vous avez une quittance trésor, ça veut dire que vous avez payé votre contribution à la régie qui, elle-même, est une structure qui dépend à la fois du trésor et de la mairie. La liste « Hors Régie » comporte donc le nom de ceux qui n’ont pas payé leurs fiches d’inscription à la régie. Comme vous le savez, dans notre pays, les pouvoirs sont séparés par les textes au niveau des collectivités. D’un côté, il y a l’ordonnateur et de l’autre le financier. Et en aucun cas l’argent ne devait transiter en dehors de la régie. C’est ce qui explique cette liste "hors régie".

Cela veut-il dire que les inscrits de la liste "hors régie" n’auront pas de parcelle ?

Cela ne veut pas dire que ces gens n’auront pas de parcelle. Ils auront des parcelles, mais, seulement, nous voulons vérifier certaines choses et faire des comparaisons. Il y a deux versements d’un montant total de 12 millions (ndlr : dix millions et deux millions) qui ont été faits à la régie par des agents de la mairie. On ne peut pas comparer ces versements à une personne qui paie 50 000 F. Dans la collecte des fonds, il s’agit de 30 000 et 50 000 F ; donc un versement de 2 millions ou de 10 millions correspond à quoi ? C’est dire que c’est l’argent de plusieurs personnes qui a été rassemblé et versé à la régie. C’est pour avoir une idée sur ces deux quittances que la liste hors régie a été dressée. Nous voulons savoir ceux qui ont leur argent dans les 12 millions. C’est l’explication que nous pouvons donner en attendant que la commission puisse statuer.

Comment allez-vous procéder ?

Nous avons fait un communiqué pour dire à ceux qui sont sur la liste hors régie de se présenter à la mairie et de justifier. On pourra faire des confrontations, puisque la Cour des comptes est partie de quelque chose. C’est dire qu’il existe un document dans les papiers scellés. Alors nous allons demander l’autorisation à la Cour pour desceller et vérifier l’effectivité des noms affichés hors régie.

Peut-on dire qu’avec cette publication l’opération de lotissement affiche un regain d’activité ?

Absolument, c’est tout à fait juste parce que, lorsque la Cour des comptes faisait son travail, le bureau topographique aussi évoluait sur le terrain. A la date d’aujourd’hui, il a fini de borner plus de 7 000 parcelles et il en reste une centaine qui attendent de l’être. Le travail est à 97% fini. Ce qui fait qu’à la deuxième étape, nous allons mettre devant chaque nom qui figure sur la liste les références de la parcelle attribuée.

Quand est-ce que les demandeurs pourront disposer de leur lopin ?

Il faut dire que le travail n’est pas tout à fait fini. Nous avons reçu des recommandations de la Cour des comptes que nous suivons. C’est la Cour des comptes qui nous a, par exemple, recommandé la mise en place d’une équipe qui va recenser les terriens. Je crois que si en son temps l’opération de lotissement a connu des difficultés, c’est à cause de la révolte des terriens. Les mêmes recommandations nous ont dit de rencontrer les terriens, chose que nous avons faite il y a plus d’un an, et c’est d’ailleurs ce qui a permis la reprise de l’activité.

La mairie était redevable du bureau d’études chargé au bornage de plus de 150 millions. Comment avez- vous trouvé ce montant pour le payer ?

Dans les recommandations faites par la Cour des comptes, il nous a été demandé de discuter avec le bureau d’études pour échelonner cette dette sur plusieurs exercices budgétaires. Ce que le bureau d’études a accepté, et depuis trois ans, nous versons quelque chose chaque année. L’année surpassée, nous avons payé 15 millions au bureau d’études. Il en était de même pour l’an passé, et pour le présent exercice budgétaire, nous avons versé en début d’année 15 autres millions. Dans les semaines qui suivent, nous nous apprêtons à verser encore 10 millions de F CFA. Il faut signaler que le bureau d’études est tout à fait partant pour ce mode de règlement.

Quel est le nombre de demandeurs de parcelle ?

Selon la liste de la Cour des comptes, nous avons en gros 6 150 personnes inscrites.

Etes-vous sûr de pouvoir satisfaire ce beau monde, aussi bien ceux inscrits en régie que ceux en hors régie ?

Nous avons fait le point. En principe, il ne devrait pas y avoir de problème. Vous savez, il y a beaucoup aussi qui n’ont pas vu leur nom même en hors régie. Pour cette catégorie de personnes, nous pensons que ce n’est pas la peine de venir à la mairie pour une quelconque réclamation. Mais pour ceux qui ont leur nom sur les listes, que ce soit en régie ou en hors régie, nous allons tout faire pour les satisfaire.

Voilà environ six ans que les demandeurs attendent ; pouvez-vous préciser exactement quand ils seront satisfaits, c’est-à-dire quand ils pourront disposer de leurs parcelles ?

Dans le communiqué, nous avons donné 60 jours à partir de la publication de la liste. Immédiatement après ce délai, tous les demandeurs seront situés. Il se peut que ce soit bien avant ce temps, mais nous avons préféré donner 60 jours pour les réclamations, car tous les demandeurs ne résident pas à Banfora ou même au Burkina Faso. Vous n’ignorez pas que ce lotissement a été autorisé par les premières autorités de ce pays pour faire face aux besoins qu’a engendré le retour de nos compatriotes de la Côte d’Ivoire.

Propos recueillis par Mamoudou Traoré

Le Pays

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