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Redéploiement d’enseignants dans le Zoundwéogo : Une mesure qui divise les acteurs du système éducatif local

Publié le mardi 20 janvier 2009 à 04h19min

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M. Ablassé Kiemdé, porte-parole des mouvements syndicaux

Les acteurs du système éducatif dans la province du Zoundwéogo sont à couteau tiré depuis la semaine dernière. Et pour cause, une mesure portant redéploiement de personnel en vue de combler des postes vacants. C’est pour faire la lumière sur cette crise qu’une équipe de reportage a rencontré en fin de semaine dernière les principaux acteurs.

Tout est parti de la tentative de résolution de la situation déficitaire en enseignants de la CEB de Gomboussougou qui totalise à elle seule une vingtaine de classes vacantes, c’est-à-dire sans maître. Selon les statistiques de la direction provinciale de l’enseignement de base et de l’alphabétisation du Zoundwéogo, les 7 circonscriptions d’éducation de base (CEB) ont entamé l’année scolaire avec un besoin non comblé. Cette situation, a relevé le directeur provincial, a été transmise aux autorités éducatives et promesse avait été faite. Après un trimestre d’attente, les responsables locaux ont été instruits de trouver des solutions locales. D’où l’idée du redéploiement qui a fait l’objet d’une rencontre de travail entre acteurs du système éducatif à savoir les chefs de circonscription, les responsables syndicaux, et les chefs de service, le 9 janvier dernier sous la présidence du directeur provincial, M. Pibacoba Zoré. Selon le directeur provincial, la mesure du redéploiement a été prise à l’issue des débats.

« Les syndicats nous ont trahi »

La plus importante décision prise à cette rencontre était d’amener les instituteurs principaux généralement déchargés à tenir des classes afin de dégager des enseignants titulaires à redéployer aux CEB de Gomboussougou, Gogo et Guiba. Car, selon M. Zoré, le nombre de suppléants ne permet pas de juguler la situation. Soixante douze heures après cette rencontre, les syndicats ont, par une déclaration, protesté contre la mesure. Pour le porte-parole des syndicats, M. Ablassé Kiemdé, c’est après consultation de la base que les trois mouvements syndicaux ont pris cette position. « Nous sommes favorables au redéploiement des suppléants, puisque des textes existent en la matière. Mais nous sommes contre le redéploiement illégal d’enseignants.

Et si ce redéploiement venait à voir le jour, nous allons réagir et promptement », a déclaré M. Kiemdé. Pour le directeur provincial, cette position des syndicats est une trahison du conseil. « Nous pensions que tout était acquis et c’est avec surprise que nous avons reçu la déclaration des syndicats qui avaient marqué leur accord tout en exigeant que nous déplacions les redéployés et que nous les ramenions à leur poste d’origine à la fin de l’année scolaire. Nous avons même déjà reçu des noms d’enseignants de certaines CEB », a déclaré M. Pibacoba Zoré soulignant avoir reçu du responsable de la CEB de Manga, un rapport par lequel il explique les difficultés pour lui de proposer des enseignants à redéployer.

« De deux maux, il faut choisir le moindre »

Pour les syndicats, cette situation est la conséquence d’une « mauvaise planification ». La mesure qui consiste à charger les instituteurs principaux, est selon eux contraire aux dispositions des textes réglementaires. Tout en louant l’initiative des responsables de combler le déficit par le redéploiement, M. Théophile Yaméogo, instituteur principal et directeur de l’école de Louré, dit émettre des inquiétudes.

« En mon sens, il faut savoir choisir le moindre mal ». Selon lui, un redéploiement d’enseignants de la CEB de Manga qui, suite aux mauvais résultats aux examens passés a mis en branle un dispositif pour de meilleurs rendements constituerait des motifs de découragement pour les enseignants. « Je n’ai pas connaissance d’un texte qui autorise le redéploiement d’enseignants titulaires de classes. Et lorsqu’on demande à un directeur d’école de proposer des adjoints titulaires à redéployer, c’est créer une situation conflictuelle au sein de l’équipe », a ajouté M. Yaméogo.

Les taches dévolues à l’Instituteur principal (IP) déchargé, sont selon lui, mal appréhendées. Comme solution, l’instituteur principal pense comme les syndicats que les classes vacantes étant des CP1, « leur scolarité pourrait être retardée d’une année au lieu de créer un problème sans en résoudre aucun ». Ce déficit, a expliqué le haut-commissaire de la province, M. Joanny Kaboré, est liée non seulement aux différents mouvements du personnel, mais aussi à la normalisation et aux ouvertures d’écoles. « Nous allons poursuivre les concertations et négociations pour résoudre cette situation », a indiqué M. Kaboré.

Zackaria BAKOUAN

Sidwaya

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