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Une Lettre pour Laye : Salif Kossoka ce matin devant le juge

Publié le vendredi 16 janvier 2009 à 13h59min

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Après le locataire du palais de Kosyam, le Premier ministre a sacrifié vendredi dernier à la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du nouvel an. Ainsi, le maître des lieux, Tertius Zongo, était face à son personnel pour prôner bonne gouvernance ; transparence ; assiduité au travail ; rigueur et dévouement au cours de l’année 2009. Le cachet particulier de cette communion premier-ministérielle aura été l’austérité qu’affichait le menu du jour. Oui, Tertius avait prévenu, désormais plus rien ne sera comme avant en matière de dépenses publiques.

Si bien que tous ceux des convives qui s’attendaient à manger doublement gras croyaient s’être trompés d’adresse. Si une telle mesure, cher cousin, peut contribuer à assainir nos maigres économies, à nous aller. Last but not least, l’on ne saurait passer sous silence la révélation, par le Premier ministre, qu’une institution de la place, pour les vœux 2008, se serait retrouvée avec une facture de 26 millions de nos francs, rien que pour la boisson.

Après investigation, il se serait avéré que pas plus de 3 millions avaient été alloués à la même dépense. Mais, ce que « Monsieur propre » n’a pas dit, et que je cherche, comme toi à savoir, c’est quelle est la main qui a ordonné de signer cet exploit d’un genre nouveau, et quel sort elle a subi. Car c’est bien beau de dénoncer, mais ce serait encore mieux si les rigueurs de la loi s’appliquaient à ces prédateurs de la République. A moins qu’ils n’aient cette caution suprême qui leur ouvre les portes de l’impunité.


En attendant, les cérémonies de vœux se poursuivent et ne se ressemblent pas, comme tu pourras t’en rendre compte dès ce soir dans les jardins de la Télévision nationale du Burkina (TNB), où le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communicaiton, Filippe Sawadogo, sera face au personnel de son département à partir de 16h00.

Plus tard, à partir de 18h00 dans la caserne de Ouaga 2000, ce sera au tour du chef d’état-major particulier de la présidence du Faso, le colonel Gilbert Diendéré, de recevoir les vœux du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Pour sûr, cher cousin, vœux de kodos ne riment pas avec vœux de citoyens lambdas, et il faudra y être pour s’en convaincre. En tous les cas, n’est point aux côtés du prince qui veut.


Cela dit, cher Wambi, passé la Saint-Sylvestre et le nouvel an, le premier Conseil des ministres s’est réuni mercredi dernier autour du grand sachem à Kosyam. Qu’en retenir pour ta gouverne si ce n’est, entre autres, la promotion du journaliste Baba Hama à la tête de la presse présidentielle, au terme de sa riche expérience à la délégation du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) et au cabinet du ministre de la Santé ? Tu me demanderas certainement à quelle sauce son prédécesseur, lui, sera mangé.

Le grand sachem, dit-on, n’oublie jamais les siens. La preuve, l’aimable et dévoué Saïdou Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, après une dizaine d’années de bons et loyaux services, vient d’être propulsé au cœur du beurre à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), dont le siège est à Lomé.

Par des sources dignes de foi, en effet, je me suis laissé dire que le bienheureux s’y serait déjà rendu le mercredi 14 janvier pour une prise de contact, et devrait en être de retour ce samedi avant son départ « définitif » au pays de Faure Gnassingbé.


Dans ma dernière lettre, cher cousin, je me faisais l’écho de la soutenance d’une thèse de doctorat unique en sciences de l’information et de la communication, que notre ancien ministre en charge de la Communication et de la Culture, Mahamoudou Ouédraogo, devait faire le 9 janvier à l’université Michel-de-Montaigne de Bordeaux en France.

Aujourd’hui, je suis très heureux de t’apprendre, par la présente, que le doctorant y a réussi, haut la main, avec la mention très honorable. En attendant qu’il revienne nous éclairer sur l’économie des médias, qui était l’intitulé de sa thèse, tu voudras joindre ta voix à la mienne, cher cousin, pour lui présenter nos félicitations anticipées.


C’est un secret de polichinelle, cher Wambi, que le grand banditisme est devenu, hélas, le lot quotidien des citadins à Simonville, où les attaques à main armée sonnent comme un avertissement. En plus de cette mort suspecte de Francis Ouédraogo à l’aéroport international de Ouagadougou dans la nuit du 30 au 31 décembre 2008 alors qu’il était de service, il y a cet autre assassinat survenu à Ouaga 2000, et un coffre fort inviolable retrouvé dans ce quartier huppé de la capitale.

Et, comme s’il fallait en ajouté à ce chapelet, Simonville bruit actuellement au sujet d’un lingot d’or disparu de la cour d’une tête couronnée à Koulouba. A ce qu’on dit, malgré les investigations, menées aussi bien par les pandores que par les poulets, le métal précieux du « Naaba » demeure introuvable.

Dans l’attente que les jours à venir nous en disent davantage, je me convainc que l’envoi de ce numéro vert du ministère de la Sécurité, le 1010, dans les messageries des téléphones portables et invitant tout citoyen à dénoncer tout suspect, n’est certainement pas fortuit. Mais peut-on s’empêcher de croire que, tant que les bandits avérés resteront sous la protection de qui l’on sait, la lutte restera vaine ? Ils sont nombreux, en tout cas, qui, à peine deux jour passés à la MACO, en ressortent en toute quiétude pour narguer les honnêtes citoyens. D’où cette question : à quoi bon risquer sa vie si...


Cher Wambi, ce n’est pas seulement sur le plan politique que la succession du « Vieux », entend par là Félix Houphouët-Boigny, posera problème.

Ces temps-ci, en effet, et selon la bien-informée « La lettre du continent » du 14 janvier 2009, il est également question de sa succession au niveau patrimonial. Selon ce bulletin confidentiel bien au fait des secrets des dieux, et surtout des palais présidentiels : « Me Monique Agueh-Tahou, notaire à Abidjan et chargée - depuis 2000 ! - de la succession de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny, a reçu, le 15 janvier 2009, la visite d’un huissier au sujet de ce dossier sensible. A la demande d’Hélène Houphouët-Boigny, cohéritière du « Vieux », l’avocate Isabelle Coutant-Peyre a lancé depuis Paris une « sommation interpellative » en Côte d’Ivoire pour avoir des nouvelles de cette succession, jamais bouclée...

L’inventaire le plus à jour des biens en France de l’ancien président a été établi le 23 octobre par le Trésor public français. Il comporte une dizaine d’appartements et des pavillons, sans oublier l’hôtel particulier de la rue Masseran dont la propriété par l’Etat ivoirien est toujours contestée. Les autres cohéritiers sont Augustin, François, Guillaume, Marie et Olivier Houphouët-Boigny. Cette nouvelle procédure judiciaire va peut-être permettre de lever l’omerta sur les biens de Félix Houphouët-Boigny, dont des comptes en Suisse ont été activés des mois après sa mort, le 7 décembre 1993.


Cher Wambi, s’il y a une personne qui a passé la fin de l’année 2008 dans des conditions des moins enviables et qu’elle-même n’aurait jamais imaginées, c’est bien Mme Nana/Kyélèm Perpétue, enseignante de la classe de CM1, à l’école de Kougsin, dans la commune rurale de Sourgou, située à une quinzaine de kilomètres de Koudougou. En effet, celle-ci, depuis le 17 décembre, croupit dans les cellules de la maison d’arrêt et de correction de Koudougou (MACK) pour, semble-t-il, avoir été à l’origine du décès d’une de ses élèves, en l’occurrence Ouili Rasmata.

Selon des sources proches de l’accusée, l’affaire remonterait à début novembre avec le décès de la jeune élève, qui aurait succombé, selon la conviction de ses parents, à l’hôpital de l’Amitié de Koudougou par suite des coups qu’elle aurait reçus en fin octobre de sa maîtresse. C’est, du reste, sur la base de ces accusations que la dame a été arrêtée et déférée à la MACK en attendant son jugement.

Naturellement, la présumée coupable nie en bloc les faits et soutient n’avoir pas battu la regrettée Ouili Rasmata. On attend ce qui sortira du procès, mais, déjà, on déplore le fait que les démarches entreprises par l’avocat de la mise en cause, les structures syndicales, les autorités éducatives locales et bien d’autres personnes n’aient pas permis à l’enseignante de bénéficier d’une liberté provisoire, surtout que l’intéressée, mariée, serait porteuse d’une grossesse.

Faut-il croire alors ceux-là qui soutiennent que si la situation s’est corsée autour de l’enseignante, c’est du fait de certaines personnes influentes de Sourgou, qui se seraient invitées dans ce dossier, entraînant une radicalisation des positions ? Car on apprend que du côté de Kougsin, les parents de la pauvre victime ne tiendraient plus Dame Perpétue Kyélèm pour responsable du décès de leur fille. Affaire donc à suivre.


Oui, cher Wambi, tu me demandes ce qu’il en sera cette année du marathon Ouaga-Laye, initié par l’Observateur paalga l’année dernière à la faveur de son 35e anniversaire. On se rappelle, en effet, que l’évènement, couru le 24 mai 2008, avait unanimement été salué, si bien que Nakibeugo avait fait la promesse ferme de l’instituer.

En attendant que la date de sa 2e édition soit arrêtée lors des conciliabules du Comité technique créé à cet effet, je t’invite à porter l’information partout où besoin sera que le marathon Ouaga-Laye se courra cette année encore. Une participation d’athlètes des pays voisins n’est pas exclue, pour peu que les partenaires adhèrent nombreux à cette initiative.

Et si tu l’ignorais encore, sache que tes oncles Aboubacar Zida « Sidnaaba » et Yacouba Jacob Barry de la célèbre station radiophonique Savane FM prendront le départ, et ne manqueront pas de créer l’évènement dans l’évènement si toutefois ils parvenaient à atteindre le rond-point du 2-Octobre. Avec de tels ventres coloniaux, sait-on jamais !


Notre bonne vieille, Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, attend de les voir à l’œuvre :

- Cela fait maintenant 12 jours que Salif Kossouka Ouédraogo, patron du holding NESKO, a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), où il est allé rejoindre les six autres personnes incarcérées dans le cadre de la tentative présumée d’assassinat de Travaly Bandja, représentant au Burkina de British American Tobbaco (BAT). Pour certains, le jeune opérateur économique, de 36 ans, qui détient le monopole de la distribution des produits BAT au Faso, ne serait autre que le commanditaire de ce qui se serait tramé dans la nuit du 8 au 9 octobre 2008. Rentré au pays début novembre après un séjour long de plusieurs semaines à l’étranger, l’incriminé se défend depuis d’être mêlé de près ou de loin à cette ténébreuse affaire.

Il n’empêche, il a fini par être convoqué le lundi 5 janvier 2009 par la juge d’instruction Rose Ouédraogo, qui a aussitôt décerné mandat de dépôt contre lui. Mais ce n’est que le mardi 13 janvier dernier qu’il a vraiment été entendu, pendant au moins trois heures dans l’après-midi. A ce qu’on dit, la juge devrait revoir ce matin même son client, défendu par maîtres Issouf Baadhio et Moussa Sogodogo.

- Il ne fait l’ombre d’un doute que le débat politique sera animé, les prochains jours, dans la région du Centre-Est, avec le retour, de sa mission onusienne, de Hamadou Palguim Sambaré. L’ancien directeur général de la police, qui surfe sur le site de la Convention des forces démocratiques (CFD), à ce que on dit, entendrait reconquérir son fief.

En attendant, deux questions se posent après tant d’années passées en République démocratique du Congo (RDC) : prendra-t-il la direction de l’Assemblée nationale ou celle de l’administration policière ? Alors que Sambaré a regagné le Faso, un fort contingent de gendarmes et de policiers burkinabè s’est enrôlé dans la nuit de mercredi à jeudi pour cette même République démocratique du Congo (RDC), à rude épreuve devant l’insolence des rebelles du général Laurent NKrumah.

- Levée de boucliers au siège de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ? Si ce n’est le cas, ça y ressemble fort depuis que les agences de gardiennage se sont élevées contre cet appel à soumission, taillé sur mesure, dit-on. Avant que ça ne pète, Soumaïla Cissé gagnerait à ouvrir l’œil et le bon sur ce deal, qui sentirait le favoritisme et la magouille dans son institution. Quand même !

- Après la rencontre du 27 décembre dernier, les ministres Joseph Paré de l’Enseignement supérieur et Jérôme Bougouma du Travail ont reçu, par deux fois, soit le 12 janvier et le 14 janvier, le SYNADEC au sujet de sa plate-forme. A ce qu’on dit, la délégation gouvernementale, après avoir constaté la poursuite du paiement des actes académiques, a communiqué au Syndicat le calendrier de travail sur le point relatif à la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur.

Ce calendrier commence le 02 février 2009 avec l’échange des documents produits par les deux parties. Une commission interministérielle sera ensuite mise en place qui exploitera les documents avant la prochaine rencontre, prévue pour le 16 mars 2009 pour le démarrage effectif des négociations sur le statut. La finalisation du document de revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur avec des propositions consensuelles est prévue dans l’agenda communiqué au SYNADEC autour du mois d’avril-mai 2009. Toutefois, les grévistes de l’Université auraient refusé de lever leur mot d’ordre tant que...

- Pour les amateurs de musique religieuse, un rendez-vous à ne pas manquer. En effet, une prestation de chorales, morephone, francophone, grégorienne aura lieu ce samedi 17 janvier 2009 à partir de 20 h à la paroisse Cathédrale de Ouagadougou ? Objet ? Commémoration du 75e anniversaire de la construction de ladite Cathédrale, qui porte d’ailleurs, en relief sur son fronton est, la mention 1934. Elle préfigure également la célébration, en 2011, du centenaire de l’Egilse burkinabè

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur

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