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Une Lettre pour Laye : Du rififi en douane

Publié le jeudi 8 janvier 2009 à 23h46min

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Déjà une année donc que tu es sans nouvelle de la cité. Nous voici, en effet, en 2009, un nouvel an que je souhaite porteur de toutes les grâces aussi bien pour toi que pour tous ceux qui te sont chers. Dieu et les mânes des ancêtres soient loués que la transition se soit passée en douceur, ce qui augure de lendemains meilleurs pour la nation ; pour peu que tous aient à cœur la préservation de la paix. En tous les cas, cher cousin, la conjoncture sous-régionale est là pour vous enseigner que l’homme, à quelque niveau où il se trouve, doit demeurer maître de son destin.

Notre Faso sera donc ce que nous aurons voulu qu’il soit, et, au seuil de cette année nouvelle, je m’en voudrai de ne pas t’inviter sur tous les fronts de bataille, car le Burkina a bien besoin de toutes nos énergies et de nos compétences pour se faire une place sous le soleil du développement.

Ce faisant, cher Wambi, cet appel n’est autre que l’hymne déjà entonné par les politiques, les religieux, les coutumier et tous les hommes de bonne volonté. J’ose seulement espérer n’avoir pas prêché dans le désert ; mais de quoi l’actualité est-elle faite en ce premier mois de l’année ?

Oui, cher Wambi, Simonville pourrait-être sevrée de viande à partir du 30 janvier si jamais... Car, à peine la tempête passée, les bouchers chevillards et les bouchers détaillant des marchés et yaars du Kadiogo recommencent à donner de la voix. Je n’en veux pour preuve que cette déclaration de leur association, qui m’est parvenue en début de semaine, interpellant les autorités face à la détérioration de leurs conditions de travail et à l’amère pilule des taxes d’abattage.

« Suite à notre rencontre avec les responsables de l’Abattoir frigorifique de Ouagadougou, du ministère de l’Elevage et du ministère du Commerce sur la situation actuelle que vivent les bouchers, nous, Association des bouchers chevillards du Kadiogo (ABCK), Mutuelle des bouchers, venons par la présente plaider pour un changement le plus vite possible pour éviter tout désagrément.

Face à la situation difficile que nous vivons au sein de la SOGEAO, nous revendiquons les changements suivants : • une révision des frais d’abattage à la baisse pour le bœuf de 2 500 F CFA au lieu de 5 000 F CFA ; • pour le porc de 1000 F au lieu de 1 500 F CFA ; • pour le petit ruminant 350 F CFA au lieu de 600 F CFA ; • l’aire d’abattage.

Nous souhaitons que les responsables hiérarchiques prennent leurs responsabilités afin de trouver des solutions positives à nos revendications au plus tard le 30 janvier 2009, si non, nous quitterons l’aire d’abattage de l’abattoir. Nous rangerons nos outils de travail jusqu’à ce que notre plate-forme revendicative soit satisfaite ».

Les signataires

Ousmane Kaboré
Président de l’Association des bouchers chevillards du Kadiogo

Saïdou Ilboudo
Président des détaillants des marchés et yaars

La menace des bouchers sera-t-elle suivie d’effets ? En tous les cas, cher Wambi, notre souhait demeure que les clients, pour ne pas dire les consommateurs, par la faute de Koudbi ou de Ranini, ne se voient invités à la table de l’abattage clandestin, comme c’est la règle dans nos marchés environnants, ou contraints de se délecter de la vache folle.

Il y a exactement deux semaines, cher Wambi, que je m’en ouvrais à toi de cet appel à candidatures du ministère de la Santé, relativement au Programme d’appui au développement sanitaire (PADS), dont certains soumissionnaires commençaient à douter de la transparence. A travers le droit de réponse que je t’invite à lire ci-après, le directeur de la Communication et de la presse ministère de la Santé, René Sebgo en l’occurrence, apporte sa part de vérité :

« Monsieur le directeur, C’est dans le but d’apporter des éclairages nécessaires et de lever des doutes que nous avons décidé de réagir à votre écrit paru dans le numéro 7288 du 26 au 28 décembre 2008 dans la rubrique « Une lettre pour Laye ». L’écrit avait trait au recrutement des ONG et associations dans le cadre de l’approche contractuelle.

Pour l’histoire, on retiendra qu’après Ouagadougou et Tenkodogo, c’est Bobo-Dioulasso qui a accueilli, le 17 octobre 2008, la dernière session d’explication et de lancement du processus de contractualisation entre le ministère de la Santé, à travers le Programme d’appui au développement sanitaire (PADS), et les ONG et associations.

Chaque session, qui a connu des débats ouverts, a permis à tous, ONG/Associations, ministère de la Santé, autres départements ministériels et partenaires techniques et financiers de bien camper le contenu et les contours du processus. A l’époque, des inquiétudes avaient été émises.

Certains partenaires, qui n’avaient pas encore cerné l’idée, sont même allés jusqu’à se demander si les ONG et associations ne travaillant pas dans le cadre de la promotion de la santé des populations ne pouvaient pas postuler. Aujourd’hui, les craintes et les suspicions soulevées sont tout à fait inexpliquées. Ainsi, l’introduction frauduleuse de dossiers dont vous parlez va contre toute logique du processus.

Pour garantir la transparence dans le recrutement des ONG et associations, il a été mis sur pied un comité technique national de suivi de l’approche. Ce comité, composé de représentants des structures du ministère de la Santé, des partenaires techniques et financiers et d’autres départements ministériels, examine les différents dossiers sur la base de critères de sélection mis en place pour le processus.

A notre connaissance, il n’y a pas eu de manipulation de dossiers. Il ne saurait en être ainsi pour des questions aussi importantes que la santé des populations. Si la preuve de toute manipulation existe, nous nous tenons prêts à en prendre connaissance et à prendre des décisions qui s’imposent.

Il est également important que ce soit dans le cadre de la mise en œuvre des activités ciblées en vue de l’accélération de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement liés à la santé que des changements qualitatifs aient été opérés. Le gouvernement et les adhérents au panier commun ont voulu, il y a plus de quatre ans, que le Programme d’appui au développement sanitaire (PADS) ne soit plus un projet d’appui aux districts sanitaires mais un programme d’appui au développement sanitaire.

Aujourd’hui, les fonds, jadis reversés aux districts pour l’appui-accompagnement, seront étendus aux ONG/Associations en vue d’une amélioration des indicateurs de santé. L’opinion doit donc savoir que les fonds ne sont pas nouveaux. C’est la méthode et le couloir d’octroi qui ont changé.

D’autres acteurs nationaux et internationaux interviennent également dans le même chapitre appui des ONG et associations. Et tout cela concourt à la promotion de la santé des populations. A ce jour, des ONG et associations ont été présélectionnées en vue d’une évaluation de leurs capacités sur le terrain, et les résultats seront publiés prochainement. Bonne année 2009 à vous, à votre famille et à votre équipe ».

Bien reçu, monsieur le directeur de la Communication et de la presse ministérielle. Il reste à espérer que l’avenir ne nous démentira pas, car, sait-on jamais ! Cela dit, cher cousin, je t’invite maintenant en douane, où, la rumeur, qui se répand telle une traînée de poudre, nous renvoie inéluctablement à l’épopée des deals juteux, comme savait le faire une certaine race de gabelous. Cette fois-ci, il s’agirait d’un grand patron de bérets noirs exerçant en province qui aurait été rappelé d’urgence dans la capitale pour faute lourde. L’intéressé, qui rêvait, semble-t-il, d’embrasser une carrière politique, se serait rendu coupable de malversation d’une dizaines de millions de nos francs.

En attendant l’aboutissement des investigations, ce sont les marabouts et les tapeurs de sable qui auraient pris service dans sa cour. Mais pourra-t-il se tirer d’affaire vu que le directeur général de la Douane, Ousmane Guiro, à ce qu’on dit, se serait lui-même saisi du dossier, et voudrait en faire un exemple dans sa lutte contre la corruption, en dépit des nombreuses interventions tendant à étouffer le scandale ? Difficile d’y répondre, cher cousin, car cette affaire pourrait bien en rappeler une autre.

Et avant de t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, qui te présente elle aussi ses vœux de nouvel an, je te prie, cher Wambi, de noter, pour t’en réjouir, ce qui suit :

- Soutenance de thèse de doctorat unique en Sciences de l’information et de la communication de l’ancien ministre en charge de la Communication et de la Culture Mahamoudou Ouédraogo aujourd’hui 9 janvier 2009 à 14 h 30 à l’université Michel de Montaigne de Bordeaux en France.

Cette thèse, intitulée Economie des médias : le cas burkinabè (2000-2006), est, à ma connaissance, la première d’un Burkinabè en Economie de l’Information, une discipline récente et méconnue. Cette soutenance, qui se tient sous la direction du professeur Annie Lenoble-Bart, comporte dans son jury de grands noms comme celui du professeur émérite Jean-André Tudesq.

Parmi les personnalités et confrères du doctorant qui auront la chance de l’entourer à cette soutenance, on compte l’ancien ministre de la Communication et de la Culture, son ami de toujours, Joseph Kahoun, conseiller à la présidence du Faso. Puissent nos ancêtres inspirer et assister Mahamoudou cet après-midi en terre d’Aquitaine.

- L’un des maux qui rongent le sport roi au Faso et qui compromettent dangereusement son avenir est sans conteste la mal gouvernance avec cette race de dirigeants égoïstes qui ne pensent qu’à se servir du football pour bâtir leur empire et se faire une place au soleil. Les batailles rangées qui se mènent à chaque renouvellement des structures dirigeantes sont assez révélatrices des ambitions inavouées et inavouables de certains présidents de club, de ligue ou de fédération.

Ceux-là qu’on présente souvent comme des messies à chaque élection et qui se révèlent par la suite être de véritables fossoyeurs du sport roi au Faso. Pour preuve, ces rumeurs persistantes de détournement de fonds au niveau de la ligue de football de l’Ouest. Une situation embarrassante pour la nouvelle équipe dirigeante, mise en place en novembre dernier et qui semble décidée à assainir le milieu du football à Bobo-Dioulasso. De quoi s’agit-il ?

Durant la saison 2007-2008, la Ligue de l’Ouest bénéficierait chaque week-end d’une subvention de la fédération à hauteur de 138.000f pour l’organisation des matches de championnat. Mais cette somme n’aurait jamais été déclarée par les organisateurs, qui puiseraient de nouveau dans les recettes des matchs pour, disent-ils, faire face aux dépenses. Le pot aux roses a été découvert par le nouveau bureau, qui entend faire la lumière sur cette affaire.

Toujours est-il qu’à Bobo Dioulasso, les matchs de championnat sont toujours déclarés déficitaires, même quand les tribunes sont bondées de monde. Et cela, au détriment des équipes qui sont sans sponsor et qui ne misent que sur les ventes des tickets d’entrée pour assurer leur survie en D1.

Une gestion laxiste qui aurait même permis à l’ancienne équipe dirigeante de grossir inutilement le nombre des organisateurs avec des amis ou des parents, invités eux aussi à passer à la caisse après chaque match de championnat. Et tant pis pour les équipes qui se contentent des miettes en attendant les prochaines journées. Faut-il, dans ces conditions, espérer un réel décollage du football burkinabè ? Assurément non.

- A Dano, le torchon brûlerait entre le maire et ses administrés, et à ce qu’on dit, les problèmes se situeraient au niveau de la gestion des parcelles. Il est reproché à l’édile de la commune, madame Somé, une expropriation de terre appartenant à la chefferie coutumière dans le cadre d’un projet de construction d’école. L’affaire semble faire grand bruit à Dano, et des lettres de protestations auraient été adressées aux autorités politiques et particulièrement au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Affaire donc à suivre.

- 1958 - 2008 ; cinquante ans déjà que le juvénat Saint-Joseph de Sâaba s’inscrit dans la lignée des précurseurs de l’enseignement au « Pays des hommes intègres ». Ils se comptent, en effet, par milliers ceux qui y ont vécu leur jeunesse ; par centaines les postulants qui y ont fait vœux ou qui demeurent religieux. Que dire alors des autres élites déployés dans différents secteurs de la vie de la nation burkinabè ?

Question qui trouvera, certainement, réponse à la faveur de la célébration du jubilé d’or du juvénat Saint-Joseph de Sâaba le 24 janvier 2009. Déjà, le comité d’organisation ne s’attelle-t-elle pas à mettre les petits plats dans les grands afin que belle soit la fête ? L’un des patrons n’est autre qu’un certain François de Salle Compaoré, conseiller à la présidence du Faso et ancien de la maison, qui n’aurait d’yeux que pour la viabilisation de la voie reliant la capitale à Sâaba.

Ce jubilé d’or, un cadre fédérateur, qui sera rehaussé du parrainage de Mgr Wenceslas Compaoré, et salué de vives voix par d’anciens juvenistes tels l’abbé Albert Kaboré, le journaliste Missom Jean-Pierre Sawadogo et le commissaire de police Paul Sondo, lequel préside le comité d’organisation.

- Du côté de l’Association burkinabè des anciens parlementaires (ABAP), les choses bougent en ce début d’année. L’association tiendra le 16 janvier 2009 son conseil d’administration statutaire. Elle n’a pu le tenir en 2008 par manque de moyens financiers, les députés retraités étant de mauvais payeurs des frais de cotisation de leur association. D’importantes décisions relatives à la vie de l’association et à la situation des anciens parlementaires sortiront de ce conseil d’administration. A ce qu’on dit, la présidente, Mme Marie-Madeleine Ouédraogo, fera tout pour le succès de la rencontre.

- A en croire certaines sources d’informations, l’hôpital national Yalgado-Ouédraogo n’est plus à même d’effectuer des examens d’autopsie sur des cadavres, car le bloc chirurgical affecté à ce type d’opération a été démoli par l’ancienne direction il y a plus d’un an. Démoli pour être réaménagé, le bloc, jusqu’à ce jour attend. A plus de 3 reprises, des autopsies sollicitées par les services de la justice seraient restées sans suite. Ainsi, l’équipe du professeur Soudré perd des clients.

Pourquoi un tel comportement de la direction de l’hôpital ? Le Burkina, aimant les comparaisons et se réjouissant d’être chaque fois le meilleur, sait-il qu’à l’heure d’aujourd’hui le Centre hospitalier universitaire de Ouagadougou est le seul à ne pas effectuer des examens d’autopsie ?

- Ce samedi 10 janvier à partir de 8 h 30, la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) refusera du monde. C’est par cars entiers que les fils et filles de la commune de Saponé s’y retrouveront pour parler développement. Initiative du maire François Konseiga, cette rencontre vise à rassembler toutes les forces vives de ladite commune, et sera l’occasion de marquer un nouveau départ, en sonnant la mobilisation pour l’exécution des projets à venir. Allons, tous en chapeau ou en « luili péendé » ce samedi au CBC.

- Les anciens élèves de la promotion 1978 du Zinda se préparent à fêter le 30e anniversaire de leurs retrouvailles en sixième. De mémoire certaine, c’est l’année où la lutte a été âprement disputée pour la délégation générale de cet établissement entre Jean-Claude Bouda (J-C) du SIAO et Lassané Sawadogo, ex-ministre de la Fonction publique. Le premier l’avait finalement emporté. Une rencontre préparatoire est prévue ce samedi 10 janvier à 15 heures au secteur 27, Wayalghin, à l’Espace vert et de Loisirs sis du côté du camp CRS, ex-DCIR, derrière la résidence des sœurs en face de l’entrée du camp.

- Hélas, la route nationale 6, comprenez celle reliant la capitale à la frontière du Ghana, passant par Saponé-Léo, s’invite négativement dans l’actualité régionale. Les travaux de bitumage de cette voie datent seulement d’hier mais cette route moderne, espérée depuis des lustres, brille déjà par ses nids d’éléphants. A qui jeter la pierre quand on sait que les camions de transport de bois de chauffe, les légendaires « wanbraodo », y prennent leur retraite, alors que l’épaisseur du bitume est sujette à commentaires ? En tous les cas, il y a lieu d’agir au plus vite pour sauver ce qui peut encore l’être. Bienvenue donc aux agents des infrastructures et du désenclavement.

- Enfin ! Plusieurs fois annoncée mais chaque fois reportée pour être mieux peaufinée, l’assemblée générale de l’ADREMA (Association pour le développement de la région de Mané) se tiendra ce samedi 10 janvier à son siège. C’est les locaux de l’ADRK qui serviront de cadre à cette rencontre, au cours de laquelle il sera procédé au remplacement du bureau, que préside Léopold S. Ouédraogo. Heure d’ouverture des travaux : 10 heures. Après quoi rendez-vous au marché pour les emplettes. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Mané est à 32 km de Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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