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5 millions du 11-Décembre 2008 à Gourcy : La réponse du haut commissaire du Zondoma

Publié le dimanche 28 décembre 2008 à 23h00min

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La province du Zondoma a abrité cette année la commémoration régionale du 11-Décembre pour le compte de la région du Nord. L’événement a été plutôt mal couvert par la presse régionale pour des raisons dites financières. Dans l’interview suivante, le haut commissaire du Zondoma, M. Abel Lompo, donne des éclaircissements en rapport à certaines allégations parues dans la presse, de même que sur l’affaire de détournement de perdiems dont il s’est senti interpellé.

Question (Q) : Monsieur le haut commissaire, Gourcy, chef-lieu de la province du Zondoma, a eu l’honneur d’abriter les manifestations du 11-Décembre pour la région du Nord ; au niveau de la commission presse, il semble qu’il y a eu de petits problèmes et même au niveau de l’organisation en général. Est-ce que vous pouvez nous donner votre point de vue par rapport à cela.

Haut commissaire du Zondoma (H Com/Z) : Merci, je voudrait tout d’abord remercier les responsables de Sidwaya et de l’AIB qui me donnent l’occasion de donner plus de lumière sur ce qui s’est passé le 11 décembre à Gourcy. Je pense que de l’avis de nos autorités régionales et de l’avis de nombreux observateurs, ce fut une très belle fête, avec une forte mobilisation.

Nous avons accueilli près de 300 corps habillés qui ont été hébergés pendant trois jours à Gourcy et nous avons reçu des félicitations de tout le monde. En ce qui concerne le problème lié à la presse et à certaines informations qui ont été ventilées et traitent un peu le 11- Décembre d’une manière que nous ne comprenons pas très bien, je voudrais pouvoir dire par rapport à l’écrit de l’AIB /Ouahigouya paru dans les pages Les Régionales sous le titre « Où sont passés les 5 millions » que nous ne nous reconnaissons pas du tout dans ce qui a été écrit. En ce qui nous concerne, un journaliste a été associé, notamment l’AIB / Zondoma, puisque nous en avons un, qui a reçu un budget de deux cent soixante dix mille (270 000) francs au compte de ladite commission.

C’est ce budget qui devrait prendre en charge la retransmission en direct par la radio Voix du paysan et d’autres frais. Nous avons également pu lire que la commission matériel n’a pas pu mobiliser plus de cent chaises et le budget qu’on lui donne, neuf cent cinquante un mille (951 000) francs CFA, n’est pas la réalité parce que le journaliste parle du premier budget qui été élaboré ; et le budget définitif qui été adopté est de deux cent quarante deux mille cinq cent (242 500) francs et ce budget-là a été utilisé par le président de la commission et nous avions près de mille (1 000) chaises pour ceux qui sont venus au lieu de la cérémonie.

En ce qui concerne les chambres, il dit qu’il n’y a pas d’hôtels à Gourcy. Il y a bel et bien la cité qui est une infrastructure d’hébergement de l’ancien ministre Antoine Sawadogo. Il y a des chambres climatisées, des chambres ventilées doubles et des chambres simples. Dans la situation que nous avons faite, nous n’avons pas parlé d’hôtel à étoile. Il dit également que nous avons choisi des femmes pour assurer la restauration.

A ce niveau, nous avons simplement responsabilisé la coordination provinciale des femmes du Zondoma légalement installée ; et cette coordination a été appuyée pendant deux jours par la directrice régionale de la Promotion de la femme qui est venue aider les femmes ; et la prise en charge des corps habillés, près de trois cent personnes, nous n’avons pas eu de problème. Quand l’AIB / Ouahigouya dit que nous n’avons pas dépensé plus de cinq cents milles francs, nous disons tout simplement qu’il faut se référer au budget définitif qui a été mis en place (voir document). Voilà, je précise que tous les présidents de commission ont émargé (voir document) ; véritablement, à ce niveau-là, nous n’avons rien à nous reprocher. Nous ne nous reconnaissons pas du tout dans ce qui a été écrit.

Si l’AIB / Ouahigouya avait des preuves, peut-être qu’il les produirait, sinon, en ce qui me concerne, quand nous avons reçu l’enveloppe, tout de suite il y a eu une décharge produite par le lieutenant Kinda, qui devait s’occuper du transport des troupes, trois cent quatre vingt onze mille quatre cent quatre vingt treize (391 493) francs et concernant les quatre millions six cent mille (4 600 000), une décharge du percepteur de Gourcy et toutes les décharges sont disponibles auprès de la perception de Gourcy ; n’importe qui peut vérifier. Moi-même, j’ai à mon niveau les décharges dont je parle, donc véritablement, nous ne comprenons pas le sens de cet écrit. Cependant, je voudrais, en terminant, dire que je prie pour M. Jean Victor Ouédraogo. Je le prie de se renseigner à la source pour la prochaine fois.

Comme nous sommes en fin d’année, je le remercie de m’avoir donné l’occasion certainement de donner l’information à la population et que le petit Jésus de Noël puisse lui accorder toutes les grâces dont il a besoin. Mais véritablement, nous n’avons rien à nous reprocher.
Je voudrais également préciser qu’il y a même des factures en instance de règlement qui ont été transmises à madame le gouverneur du Nord avec le rapport financier provisoire du 11-Décembre 2008 à Gourcy.

Q : M. le haut commissaire, nous allons profiter de votre présence également pour évoquer ce qui a paru dans Les Régionales concernant une situation où un haut commissaire aurait détourné les perdiems de son chauffeur. Evidemment, on n’a pas cité nommément quelqu’un, mais est-ce que vous avez quand même la possibilité de nous en parler ?

H Com/Z : Là également, je voudrais remercier les responsables de l’organe pour cette possibilité qui me permet de pouvoir m’expliquer. Je crois qu’à ce sujet, il y a eu véritablement une déformation des faits. Je crois me reconnaître dans l’écrit, pas dans le montant de soixante milles (60 000) francs parce que je n’ai jamais touché 60 000 francs et pas dans l’esprit également, où il est dit que le haut commissaire aurait eu l’intention de détourner ou aurait détourné les perdiems destinés à son chauffeur. Effectivement, en début décembre, nous étions invités à un atelier du Réseau MARP Burkina qui a son siège à Ouagadougou et qui a sa représentation à Gourcy. Chaque fois qu’une structure de ce genre basée en province a un atelier, en qualité de tutelle, nous sommes invités et nous apportons notre contribution. Alors, ce jour, pour venir, j’ai prévenu mon chauffeur que nous partions à 15 heures. Je lui ai dit que s’il était en retard, je partirai sans lui. Nous l’avons attendu de 15 heures à 17 heures.

J’ai même envoyé le cuisinier de la résidence, M. Désiré, qui est allé dans sa famille et ne l’a pas trouvé ; son portable était éteint, lui-même était absent. A 17 heures, nous avons reçu la visite de Mme le gouverneur de la région du Nord qui venait déposer les pagnes du 11- Décembre. Nous sommes allés ensemble à la résidence du secrétaire général de la province et nous avons déposé les pagnes auprès lui. Donc le secrétaire général, le cuisinier et le gouverneur peuvent témoigner qu’en aucun moment, il ne s’est présenté à la résidence, de 15 heures jusqu’à 17 heures.

C’est ainsi que nous avons pris la route ; je suis arrivé à Ouagadougou sans le chauffeur et effectivement, à l’atelier, il nous a été donné les conditions administratives (moi, je ne connaissais pas les conditions administratives avant de venir) ; les documents qui m’avaient été transmis ne donnaient aucune information par rapport à cela. Arrivé, effectivement, ils ont appelé les chauffeurs ; moi, j’ai dit que mon chauffeur n’est pas venu, peut-être qu’il a des problèmes de santé, je ne sais pas pourquoi il n’est pas venu. Si vous estimez que vous pouvez lui donner quelque chose, ok ; sinon, il n’est pas venu.

Et c’est ainsi qu’ils m’ont dit que comme il n’est pas venu, il n’a droit à rien. Mais le dernier jour, quand je partais, le comptable du réseau MARP, qui s’appelle Sékou Dissa, m’a appelé et m’a dit : « On va quand même donner quelque chose à votre chauffeur ». Et voilà, c’est bien dix sept mille cent (17 500) francs (voir reçu de prise en charge). Alors, effectivement, ce qui a fait que je me suis retrouvé sur ce dossier et pour qu’on ne jette pas l’opprobre sur mes collègues hauts commissaires de la région du Nord ; je ne reconnais pas avoir reçu 60 000 F, je ne reconnais pas avoir détourné, donc il faut que je puisse expliquer ce qui s’est passé.

Ce chauffeur, non seulement il n’a pas fait la mission, en plus, il a fait toute la semaine, il n’a pas mis les pieds au service. Le secrétaire général et tout le monde au service peuvent témoigner qu’il ne l’a pas fait. Je lui ai dit : « Tu n’as pas fait la mission, tu n’es pas venu au service pendant une semaine. Le Réseau MARP a donné une indemnité pour toi qui est de 17 500 francs. Je te donnerai ça après que tu te sois expliqué en présence du secrétaire général ». On aurait pu lui envoyer une demande écrite pour lui dire de s’expliquer. On n’a pas voulu aller jusqu’à cela, en se disant qu’on allait le convoquer à une rencontre où il va s’expliquer pour qu’on puisse lui donner les conseils nécessaires pour les prochaines fois.

Et comme on est rentré dans les préparatifs du 11-Décembre, la veille de la Tabaski, je lui ai dit : « Comme tu as une famille, en attendant que tu viennes t’expliquer, je te donne dix milles (10 000) francs pour que tu puisse faire ta fête mais il faut que tu viennes devant le secrétaire général et moi t’expliquer avant de recevoir les 7 500 F qui restent ». Et cela a été fait. Alors, donc je ne sais pas de quoi il parle. Et de plus, quand on dit que le courant ne passe pas entre le chauffeur et son patron, le jour de la Tabaski, j’étais à son domicile pour saluer sa femme, les mamans. Nous sommes en très bon accord, moi je n’ai pas de problème avec lui.

Pendant un an, je suis venu en mission à Ouagadougou, il a toujours logé chez moi, il a dormi chez moi, à mes frais, je ne lui ai jamais rien demandé. Donc dire que j’ai demandé à emprunter 7 500 F avec le chauffeur, je crois que c’est une déformation des faits. C’est vrai que j’ai été blessé de le lire mais je pardonne Jean Victor parce que je suppose qu’il a été mal informé, soit intentionnellement, en tout cas moi je ne lui en veux pas, je n’en veux pas non plus à mon chauffeur ; je pense que dans la vie, cela peut arriver. Je voulais faire du bien et c’est mal interprété. Donc, en ce début de nouvelle année, je leur souhaite bonne fête et je prie Dieu de les bénir et de bénir leurs familles.

nterview réalisée par Sana Victor YABRE et Boureima LANKOANDE

Sidwaya

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