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Association des jeunes de Blaise Compaoré : Paramanga Ernest Yonli, parrain national

Publié le vendredi 26 décembre 2008 à 00h23min

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Cher Wambi,

Au lendemain de Noël et à quelques jours du nouvel an, les premiers mots de la présente missive devraient porter sur les vœux de santé, de paix, de prospérité et de longévité pour chacun de nous, mais, hélas, l’agenda du Tout-Puissant me commande de t’annoncer le retour à lui d’un des derniers rescapés de la coloniale : tu l’auras déjà deviné, puisque c’était l’événement au Pays des hommes intègres ces derniers jours,...

il s’agit du décès du Dr Issoufou Joseph Conombo, ce patriarche de Tampinko dans le Bazèga, dont le curriculum vitae s’étend d’ici au pays du grand chef blanc. Oui, le Dr Conombo, décédé le samedi 20 décembre dans sa 91e année à bord de l’avion qui le ramenait de France.

Notre ancien Premier ministre a eu des obsèques grandioses depuis la capitale jusqu’à son village natal, suffisantes alors pour vaincre la douleur des siens, qui retiendront de leur étoile polaire sa sagesse légendaire et sa foi à toute épreuve.

Au moment où la nation entière s’apprêtait à l’accompagner à sa dernière demeure de Nazougma, plus loin de nous en Guinée, le sort décapitait l’Etat : le président Lansana Conté, qu’on savait depuis longtemps très malade, s’en est en effet allé en fin de soirée le lundi 22 décembre 2008, au terme de 24 longues années de règne sans partage, à l’exemple de son prédécesseur de dictateur, Ahmed Sékou Touré.

Et pour te dire que là-bas, du Fouta Djalon, ils ne sont pas nombreux qui regrettent ce décès, une frange de la grande muette avait entamé dès le lendemain la conquête de son fauteuil avant même qu’il soit inhumé. La mort du président Conté sonne-t-elle comme une délivrance, du pain bénit ?

Je ne saurais y répondre, mais, en attendant, les fêtes de fin d’année, que j’avais espérées paisibles au Faso, ont, quelque peu, été entachées par la nouvelle grogne des travailleurs de l’Office national des télécommunications (ONATEL), et cette grève illimitée déclenchée par le Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC) depuis le lundi 22 décembre dernier.

Dans ma dernière lettre, ne m’étais-je pas réjoui du fait que le gouvernement ne soit pas resté sourd aux revendications du SYNADEC, lui qui a débloqué quelque 170 millions de nos francs pour régler le contentieux qui les opposait ?

Très tôt, peut-être, car les enseignants-chercheurs du Burkina refusent de se faire prendre pour des poussins d’hivernage. Tertius a, certes, débloqué quelque 170 briques, mais seulement pour éponger une dette vieille d’une dizaine d’années, en ignorant la mère des revendications : "La revalorisation du statut des enseignants-chercheurs". Voilà donc l’os qui a suscité la réaction immédiate et vigoureuse du SYNADEC.

Lis donc, cher cousin : "Suite au dépôt de sa plate-forme revendicative auprès des autorités universitaires et face au constat que ses revendications sont loin d’être satisfaites, le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs du Burkina Faso (SYNADEC) a décidé d’engager un mouvement social. Un préavis a été déposé pour une grève à partir du 21 décembre 2008 jusqu’à satisfaction de la plate-forme revendicative.

Les revendications portent sur la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur, la liquidation de la dette sociale et la convocation d’assises pour un aggiornamento des universités.

Le gouvernement a décidé unilatéralement de ramener les préoccupations des enseignants-chercheurs au seul règlement de la question de la dette sociale, dont, au demeurant, l’apurement se fait avec une mauvaise volonté manifeste, nécessitant une vigilance et une pression constantes du syndicat. L’attitude du gouvernement consistant à trouver des semblants de solutions sans même associer le partenaire social, qu’est le syndicat, est une démonstration supplémentaire du mépris affiché à l’endroit de l’enseignant-chercheur.

Celui-ci est ravalé au statut d’un garibou devant compter sur la bienveillante générosité d’un Etat-bienfaiteur. Les enseignants-chercheurs ont été choqués de constater qu’après avoir unilatéralement pris des décisions insatisfaisantes dans la forme comme dans le fond, le gouvernement mène une campagne d’information qui focalise l’attention du public sur ce qu’il présente comme des efforts consentis et la preuve de son souci de résoudre les problèmes de l’enseignement supérieur.

Dans les faits, il ne s’agit ni plus ni moins que de la régularisation d’un problème entre un débiteur (l’Etat) et un créancier qui,. jusque-là, n’a été que trop patient et compréhensif.

Par conséquent, le problème reste entier : la stratégie gouvernementale consiste à ne même pas évoquer le point essentiel de la revendication, à savoir la revalorisation du statut des enseignants-chercheurs. Autant de comportements et d’attitudes qui démentent de façon flagrante que « le gouvernement (soit) préoccupé par les problèmes de l’enseignement au Burkina Faso et plus particulièrement par ceux de l’enseignement supérieur », (dixit le service de presse et de communication de l’Université de Ouagadougou).

L’Assemblée générale du SYNADEC en date du 20 décembre 2008 a désapprouvé la manière dont le gouvernement prétend régler le problème, regretté l’insuffisance des mesures et moyens mis en œuvre et souligné l’indélicatesse d’une certaine campagne de désinformation, consistant, entre autres, à publier des sommes qui éblouissent mais qui, mises en relation avec les réalités universitaires, se révèlent ridiculement insuffisantes.

Elle a par conséquent décidé de poursuivre le mouvement et a confirmé l’entrée en vigueur du mot d’ordre de grève pour compter du 21 décembre 2008 jusqu’à la satisfaction de la plate-forme. La grève consiste en l’arrêt de toutes les activités académiques (enseignement, évaluations, délibérations, soutenances de travaux de recherches, missions d’enseignement à l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) et à l’Université de Koudougou)".

Le Secrétaire à l’Information Jean-Claude Naba

Le Secrétaire général Magloire Somé

Tu comprends maintenant pourquoi ni Joseph Paré, le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), ni Jean Coulidiaty, le président de l’Université de Ouagadougou, n’ont pas du tout le cœur à la fête. Mais à qui la faute, cher Wambi ?

En tous les cas, au sommet de l’Etat, face aux problèmes cruciaux, on gagnerait plus à prescrire des soins curatifs que de miser sur des calmants, car, sait-on jamais. Vivement donc que les pourparlers, initiés çà et là, aboutissent à l’effet de libérer les copies de l’année académique 2007-2008, en otage, et d’entamer celle 2008-2009 dans la sérénité.

On dira que je vais trop vite en besogne, mais, depuis le campus de Zogona, on m’apprend que les "feuilles" y sont encore tombées aux premières heures du mercredi 24 décembre, dans l’attente d’un tête-à-tête entre le ministre Joseph Paré et les premiers responsables du SYNADEC le lundi 29 décembre 2008. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Oui, cher cousin, je m’étonne que la grogne, qui monte aussi au cœur du ministère de la Santé, te soit déjà parvenue dans les profondeurs de Laye.

Mais, puisque tu cherches à comprendre, je me suis fait le devoir de frapper à certaines portes. Selon des sources concordantes, tout serait parti de cet appel à candidatures lancé par le Programme d’appui au développement sanitaire (PADS) le 18 novembre 2008 pour le recrutement d’Organisations non gouvernementales (ONG) de renforcement des capacités, aux fins de l’appui-accompagnement des organisations à base communautaire d’exécution (OBC-E) chargées de la mise en œuvre des activités de santé définies dans le cadre de l’approche contractuelle.

Si tout s’est bien passé jusqu’au deadline du dépôt des offres le 9 décembre 2008 à 9h00, il se trouve, cher Wambi, que depuis le début du dépouillement, certains soumissionnaires, comme par miracle, auraient réussi l’exploit d’y introduire des compléments de dossier. N’est-ce donc pas que les règles du jeu commenceraient à être faussées, cher cousin ?

Les résultats de cet appel à candidatures ne sont pas encore connus que des voix s’élèvent pour dénoncer la fraude et le favoritisme. Si, en tout cas, de telles récriminations sont avérées, Seydou Bouda, le ministre de la Santé, n’aurait pas tort d’ouvrir l’œil et le bon sur ces multiples programmes et projets qui commencent à sentir la corruption dans son département.

A moins que les appels d’offres ou de candidatures, quotidiennement relayés par les médias, ne soient faits pour berner ceux qui, comme toi, cher Wambi à Laye croient encore à la transparence et à l’égalité des chances.

Quelque deux semaines se sont déjà écoulées depuis la commémoration du 48e anniversaire de notre Indépendance, mais l’on n’oubliera pas de si tôt ce crash de l’aéronef de l’Armée de l’air le 10 décembre à Fada N’Gourma, qui endeuilla la nation entière.

Le commandant Seydou Sawadogo et l’adjudant Zakaria Sanou du détachement de Bobo-Dioulasso y laissaient en effet la vie, alors qu’ils réalisaient des figures aériennes à l’occasion de l’inauguration de l’aéroport régional de Fada.

Depuis, cher cousin, c’est seulement le lundi 22 décembre que les autorités militaires et aussi celles de l’aviation civile y ont effectué un retour pour le constat d’usage et en déterminer les causes probables. En attendant d’en savoir davantage sur la question, ceux qui se disent dans le secret des dieux n’hésitent pas à pointer un doigt accusateur sur cet aéronef de type SIA Marchetti, qui serait d’un certain âge, acquis par le "Pays des hommes intègres" depuis ... 1985.

Serai-je seulement démenti ? Rendez-vous dans ma prochaine lettre, c’est-à-dire le vendredi 09 janvier 2009, pour en savoir plus.

En tous les cas, cher cousin, Tipoko l’Intrigante dont je t’ouvre ci-après le carnet secret a toujours l’oreille tendue vers la capitale du Gourma au cas où le sable viendrait à faire des révélations dignes d’intérêt.

A tout Seigneur tout honneur. Ce samedi 27 décembre, le palais impérial du Moogho Naaba refusera certainement du monde. C’est en effet ce jour, béni de Dieu et des ancêtres, que Sa Majesté Naaba Baongo a choisi pour la célébration de sa traditionnelle fête coutumière. On comprend, aisément, ce pourquoi la colonie des Samos défie les intempéries, depuis des lunes, pour rallier la capitale, après avoir fêté leur nouveau mil dans l’enfer du pays San. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement ?

A plus d’un an de la présidentielle 2010, la cour du grand sachem ne cesse de s’agrandir. Nous n’en voulons pour preuve que la récente mise sur orbite de l’Association des jeunes de Blaise Compaoré (AJBC), tout juste après celle de la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC).

Ces deux trouvailles, qui viennent rivaliser avec, et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti présidentiel, et les mouvanciers, passés maîtres dans l’art de voler au secours de la victoire. Et, bien sûr, sans oublier les Tontons et les Tanties de Blaise Compaoré qui, en temps opportun, se découvriront une nouvelle jeunesse.

En attendant, l’Association des jeunes de Blaise Compaoré (AJBC) organisait le week-end écoulé à Ouagadougou son premier congrès ordinaire, sous la présidence de son parrain national, Paramanga Ernest Yonli.

Notre ancien Premier ministre et actuel ambassadeur du Burkina Faso chez l’Oncle Sam a-t-il pu effectivement honorer ce grand jamboree ? Mystère et boule de gomme. Toutefois, à ce qu’on dit, ce fameux congrès n’aurait été qu’un feu de paille.

Pour sûr, à la lecture de la carte d’invitation, on ne pouvait que s’attendre à une telle débâcle prématurée. Jugez-en vous-mêmes, bonnes gens :

- cérémonie d’ouverture : samedi 20 décembre 2008 à 9h30 mn ;

- cérémonie de clôture : dimanche 21 décembre 2008 à 9h30 mn.

Heure limite d’arrivée : 9h45 mn

Qui dit mieux ? Qui veut aller loin ménage sa monture certes, mais attention à ne pas ouvrir la voie au culte de la personnalité. Car un timonier est vite né.

Si la termitière vit, qu’elle ajoute de la terre à la terre, nous enseigne l’éminent précurseur de la bendrologie, le fondateur du musée de Manèga, Me Titinga Frédéric Pacéré, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina Faso, aujourd’hui au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en Tanzanie.

Une sagesse bien africaine que cet auteur émérite partagera encore le 28 décembre à Manèga, où il commémorera le 35e anniversaire de sa prestation de serment d’avocat.

C’est, en effet, le 9 novembre 1973 que Me Titinga Frédéric Pacéré prêtait serment devant la cour d’Appel de Haute-Volta, ouvrant la voie de cette profession dans notre pays.

Le devancier a donc choisi de commémorer ses 35 ans d’avocat le 28 décembre prochain à Manèga, qui ouvrira grandes ses portes pour accueillir les nombreux invités, au nombre desquels les autorités publiques, civiles, religieuses et coutumières burkinabè.

A l’affiche : l’inauguration de nouveaux pavillons, un lancement de livre, suivis d’une grande cérémonie sur l’esplanade du Musée. A Manèga, il faudra être dès 9h00 ce dimanche 28 décembre-là. En attendant, joyeux anniversaire, Maître.

Dans le cadre de ses activités, le Bureau provincial du CERFI du Kadiogo organise une journée de l’’enfant au Parc animalier de Ziniaré ce dimanche 28 décembre. Pour être de cette excursion dans le patelin présidentiel, il est demandé à chaque enfant une participation de 3 000 FCFA, condition sine qua non pour prendre le départ, à 7 h 00, au siège du CERFI, sis au 1200-Logements derrière le CIJEF, et dont les numéros de contact téléphoniques sont : 50 36 87 95 / 76 11 93 65.

Avis aux lecteurs et annonceurs L’Observateur Paalga informe ses fidèles lecteurs et annonceurs qu’en raison de la féerie du nouvel an, le journal ne paraîtra pas le vendredi 2 janvier 2009. Il saisit l’occasion pour adresser à tous et à toutes ses sincères vœux et souhaits pour la nouvelle année.

L’Observateur Paalga

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