La ville de Poa a connu ce samedi 20 décembre 2008 une ferveur toute particulière. Et cela, du fait du lancement de la IXe édition de la fête du poulet. A l’occasion, la localité de Poa a été le pôle d’attraction de nombre de Burkinabè friands de gallinacés et des acteurs œuvrant dans la filière volaille. Une cinquantaine de stands d’exposition contenant essentiellement des poulets, des pintades et des dindons sont dressés sur le site.

Plus de 30 000 volailles passeront à la casserole dans bon nombre de familles pendant que près de 250 ont été consommées sur place par les inconditionnels amateurs du PP (Poulet de Poa). Sur le site, les prix oscillent entre 1000 et 2000 F CFA. La fête du poulet de Poa de l’édition 2008 est placée sous le thème : “L’aviculture villageoise, une alternative à la vie chère”.

Cette problématique, selon les organisateurs, rappelle la place de choix qu’occupe la volaille dans l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. “La volaille engendre des devises substantielles servant très souvent de fonds de démarrage pour beaucoup de jeunes ruraux”, a souligné le président de Action vitale, Saïdou Zoubga. Mieux, l’aviculture villageoise contribue pour beaucoup à la réduction de la pauvreté. “C’est un secteur qui génère des emplois qui participe à l’atteinte de la sécurité et à l’équilibre alimentaires donc une activité économique”, a soutenu le secrétaire général de la région du Centre-Ouest, Jean Gustave Tapsoba.

Au-delà de son aspect économique, l’aviculture villageoise reste “un enjeu social et culturel très important car elle intervient au quotidien dans les faits et gestes de plusieurs de nos sociétés. Dons et sacrifices sont des fonctions sociales très importantes pour lesquelles on a recourt aux volailles,” a indiqué le premier responsable de Action vitale, Saïdou Zoubga. Fort de ces atouts, “la professionnalisation de la filière doit être inscrite au cœur des préoccupations”, a relevé le représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédégo, parrain de la IXe édition des journées du 2P (poulet de Poa), Boniface Bationo, conseiller technique audit ministère.

Pour M. Bationo, cette professionnalisation passe par l’encadrement des aviculteurs, la couverture sanitaire et alimentaire de la volaille, l’introduction de races à cycle court à l’image des poulets de chair et la mise en place de structures de commercialisation et d’écoulement des produits dérivés. “L’aviculture villageoise a l’avantage de conserver son caractère bio (naturel). Elle mérite de ce fait toute l’attention qui sied”, a ajouté le représentant du parrain.

La fête du 2P, c’est aussi la célébration de l’excellence. En effet, les meilleurs vaccinateurs villageois et les meilleurs aviculteurs de la province et de chacun des dix (10) villages de la commune de Poa ont été récompensés pour leurs efforts consentis pour la promotion de la filière. Charrettes, brouettes, vélos, produits vétérinaires (...) leur ont été remis.

Lassané YAMEOGO (collaborateur)

Sidwaya