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Une lettre pour Laye : Le CDP en précampagne

Publié le vendredi 19 décembre 2008 à 01h30min

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Cher Wambi,
La commémoration du 48e anniversaire de notre pays le 11 décembre appartient déjà à l’histoire. Inutile de revenir sur ce qui aura constitué l’événement de la semaine écoulée, tant l’opinion reste partagée entre la joie d’avoir renoué avec cette tradition ancestrale et la tristesse qui en fut la fausse note consécutivement au crash de l’aéronef de la Base aérienne, dont le bilan humain fait état de deux morts, le commandant Seydou Sawadogo et l’adjudant Zakaria Sanou.

Leurs proches demeurent inconsolables, certes, mais tournons la page pour rêver de lendemains bien meilleurs.

Ainsi, cher cousin, en cette fin d’année, aux quatre coins du Faso, personne ne veut s’en laisser conter. Je n’en veux pour preuve que ces mini foires qui rythment depuis peu le quotidien des producteurs, ces bras valides de la nation. Rendez-vous d’abord à Poa, dans la province du Boulkiemdé, du 20 au 24 décembre où a lieu la 9e édition de la fête du poulet, placée sous le thème de « L’aviculture villageoise, une alternative à la vie chère ».

Et munis maintenant des gallinacés, faisons un tour à Kombissiri, province du Bazèga, ce samedi 20 décembre où l’on célèbre la journée de la patate, comme c’est la coutume depuis huit bonnes années. N’est-ce donc pas que le menu est tout trouvé, et à moindre frais, pour joindre l’utile à l’agréable lors de la Noël, de la Saint-Sylvestre et le jour du nouvel an ?

En tous les cas, vie chère oblige, adieu la dinde farcie et autre saumon, à moins que, entre-temps, les chevaux de Zambendé vous aient convoyé le pactole du père Noël. Cela dit, cher Wambi, une année nous sépare encore de la présidentielle 2010, mais, déjà, au sommet du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti majoritaire bien entendu, on affûte les armes comme je n’ai cessé de te le rappeler.

Ainsi, passée l’étape des rencontres secrètes et nocturnes entre gourous, l’heure semble être à l’invasion des provinces, si ce n’est à l’occupation du terrain avant la grande date. Et, tu l’auras d’ailleurs remarqué, depuis peu, des missions, conduites par des ministres, sillonnent monts et vallées du Burkina ; normal, puisqu’au CDP ce sont les moyens qui manquent le moins.

Reste, seulement, à souhaiter que ne s’installe au cœur de la mauvaise gouvernance, tant décriée, cette inévitable confusion entre les moyens de l’Etat et ceux du parti. Pour sûr, ces véhicules de fonction suspectement banalisés, tout comme ces fûts inépuisables de carburant dont ils s’abreuvent à longueur de missions précursseuses ou de remobilisation, font partie naturellement du patrimoine national.

A bon entendeur donc, salut !
Bien sûr, nous n’y sommes pas encore, cher cousin, mais le Conseil constitutionnel de son côté, lui, s’enrichit déjà de nouvelles têtes. Au nombre desquelles, Salif Nébié, rappelé de Cuba où il dirigeait la représentation diplomatique burkinabè. J’ai appris que leur installation est prévue pour le mardi 23 décembre dans la salle des banquets de Ouaga 2000 sous la présidence du grand sachem. Peut-être y reviendrai-je avec la liste complète des nouveaux élus dans ma prochaine livraison.

En attendant, cher cousin, bonne nouvelle du côté de l’Université de Ouagadougou, où les enseignants chercheurs, qui avaient commencé à élever la voix pour le paiement du reliquat de leurs indemnités de logement et de la prime de rendement, viennent d’avoir gain de cause.

C’est ce que m’apprend ce communiqué du service de presse et de communication de l’Université, que je t’invite à parcourir : « Le président de l’Université de Ouagadougou, M. Koulidiaty Jean, a reçu les syndicats des enseignants de l’Université de Ouagadougou le mardi 16 décembre 2008.

Cette rencontre a permis de faire le point sur un certain nombre de questions dont celle relative aux dernières décisions prises par le gouvernement concernant la dette sociale et la prime de rendement des enseignants-chercheurs. A ce sujet, M. Koulidiaty a indiqué que le gouvernement a décidé d’apurer le reliquat de l’indemnité de logement et de la prime de rendement des enseignants-chercheurs.

En effet, suite à une réunion convoquée par le Premier ministre à laquelle étaient présents le ministre des Enseignements secondaire supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre de l’Economie et des Finances, les président des Conseils d’administration et les présidents des Universités publiques du Burkina Faso, il a été décidé de résoudre définitivement la question des dettes des enseignants-chercheurs.

Un chèque de cent soixante-treize millions (173 000 000) F CFA a été émis à cet effet. Cette somme devrait permettre incessamment le payement des reliquats de 2005, de 2006, et de 2007 de l’indemnité de logement, étant entendu que ceux de 2008, soit treize millions deux cent mille (13 200 000) F CFA, ont déjà été payés.

Ce chèque permettra également de payer la prime de rendement 2007 de l’ensemble de la communauté universitaire. En plus du payement de l’indemnité de logement et de la prime de rendement, le gouvernement s’est engagé à éponger toutes les autres dettes sociales des enseignants-chercheurs. Une mission d’inspecteurs du ministère des Finances, dépêchée le mercredi 10 décembre, a permis de faire le point sur l’état des actes académiques non payés, qui s’élèvent à près de trois cents millions (300 000 000) F CFA.

Ces actes académiques non payés jusque-là sont présentement traités par les services de la comptabilité de l’université et feront l’objet d’une programmation de payement. Par son geste, le gouvernement satisfait ainsi aux attentes des enseignants-chercheurs tout en inscrivant la revalorisation de la fonction enseignante parmi ses priorités ».

Autre nouvelle, très bonne nouvelle vraiment, cher Wambi, avant de t’ouvrir le Carnet secret de Tipoko l’Intrigante :
J’entends déjà les youyous des travailleurs, même si le gouvernement pouvait encore mieux faire. La lutte des syndicats n’a pas du tout été vaine, puisqu’au terme des négociations entamées le 4 décembre dernier avec l’équipe de Tertius Zongo, ils ont pu décrocher des concessions inespérées, rendues publiques dans la nuit du mercredi 17 décembre.

A compter du 1er janvier 2009, un nouvel avenir sera tracé pour les travailleurs du public et du privé grâce aux augmentations salariales, au taux d’abattement de l’IUTS, et aussi à la baisse du prix des hydrocarbures.

A la lecture du communiqué final, voici les points qui retiendront l’attention des travailleurs. Il s’agit notamment de l’augmentation de : • 4% sur la valeur du point indiciaire ; • 4% sur les pensions et retraites ; • 4% sur les salaires des agents qui ne sont pas payés sur la base du point indiciaire.

Il y a aussi l’augmentation du taux d’abattement de l’IUTS pour les travailleurs du public et du privé de : • 15 à 20% pour les cadres supérieurs ; • 15 à 25% pour les autres catégories .

Enfin, les négociations ont abouti à la baisse du prix des hydrocarbures à concurrence de : • 30 F pour le super ; • 20 F pour le gazol ; • 20 F pour le pétrole ; • 10 F pour l’essence-mélange.

- De nouvelles perspectives dans les relations diplomatiques entre le Japon et le Burkina Faso :
Selon des sources bien informées, à partir de janvier 2009, la capitale burkinabè abritera une ambassade nippone. En attendant l’arrivée du nouvel ambassadeur, c’est le Premier secrétaire, Yukuo Murata, qui assumera l’exécution des affaires courantes.

- La reprise des cours après la semaine de suspension décrétée par le gouvernement n’a pas été sans incidents à Banfora, plus précisément au lycée privé Louis-Querbes. Dans ce lycée catholique, en l’absence du premier responsable de l’établissement, l’éducateur principal n’y est pas allé du dos de la cuillère, en suspendant 25 de ses élèves pour violation du caractère privé et catholique de l’établissement. Ceux-ci se sont vus suspendre des cours pour une période de 48 h, c’est-à-dire les 15 et 16 décembre 2008.

Si les responsables de l’établissement reconnaissent avoir été informés de la décision du gouvernement, la présence considérable des élèves le mardi 9 décembre 2008 nécessitait une concertation entre les membres du conseil de direction. Alors que ceux-ci s’apprêtaient à se concerter afin de dégager la conduite à tenir, certains élèves, qualifiés d’agités, ont conduit les autres hors des classes, d’où ces sanctions ce 15 décembre à la grande surprise des élèves. Les parents de ces élèves étaient convoqués à l’établissement.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer la perturbation des cours, qui s’est étendue aux autres établissements de la ville sous la houlette de l’association des scolaires de la Comoé, laquelle avait déjà dans ses cartables d’autres griefs. Les élèves qui exigeaient la levée des sanctions ont été reçus par le directeur régional de l’enseignement secondaire des Cascades le 17 décembre 2008 dans la soirée. Aux dernières nouvelles, ce dernier leur aurait assuré que les sanctions ont été levées.

- Y a-t-il lieu de paniquer à la Maison d’arrêt et de correction de Fada (MACFA) ?
C’est, en tout cas, la question à l’ordre du jour dans la capitale du Gourma après la révélation d’une épidémie de rougeole. A ce qu’on dit, une vingtaine de détenus en seraient, de nos jours, victimes. Espérons que l’autorité a déjà pris les mesures qui s’imposent en pareilles circonstances.

- Le 27 décembre prochain, la Fédération burkinabè de boxe (FBB) procèdera, en principe, au renouvellement de son bureau.
Qui succédera au colonel Sidiki Daniel Traoré ? Pour l’heure, la seule candidature révélée est celle de Joseph Nazaire Tapsoba, patron d’Assurance-Parking, un vieux de la vieille qui avait déjà, de par le passé, présidé aux destinées du noble art burkinabè. A quelque une semaine du renouvellement du bureau, bien d’autres candidatures pourraient surgir. Mais l’essentiel est que la boxe burkinabè en sorte grandie.

- On reproche souvent à nos dirigeants de manquer de prévisions.
L’honorable Mahama Sawadogo, qui dirige le groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale, veut apporter un démenti à cette assertion. Ainsi, les députés de son groupe, le Congrès la démocratie et le progrès, savent déjà de quoi seront faits leurs prochaines journées parlementaires, qui se tiendront en... février 2009.

En effet, les dispositions sont d’ores et déjà prises pour que les députés CDP se retrouvent à Kaya dans le Sanmatenga les 27 et 28 février 2009 autour du thème : « La question agraire et foncière au Burkina Faso dans le contexte de la crise alimentaire mondiale ». Un thème d’une actualité brûlante.

- S’il est un milieu où il faudrait essayer de voir un peu plus clair, c’est bien celui des ONG dites humanitaires chez nous. Non pas qu’il n’en est pas de nobles et crédibles, mais parce que d’autres, sous le couvert de la défense des orphelins, enfants en difficulté et veuves, sont plutôt devenues, au fil du temps, de véritables opérateurs économiques transnationaux. A preuve, celle-ci, dont le siège est au secteur 30 de la capitale. La structure, fondée par une famille française (une mère et ses deux filles) en partenariat avec des Burkinabè, avait pour objectifs premiers l’encadrement des femmes en alphabétisation en français, le parrainage des orphelins, etc.

Les nationaux, chargés de la gestion du centre en contrepartie d’un salaire, percevaient alors une indemnité, avec pourtant toutes les tâches y relatives. Convaincus néanmoins de la noblesse de la mission, ils s’y attelèrent jusqu’à ce que, ces derniers temps, leur partenaire français montre en fait quel est son vrai visage : plutôt que les intérêts des femmes et des orphelins, c’est les siens qui le préoccupent.

A preuve, si ses valises sont vides à l’arrivée, c’est des caisses d’objets d’art qui le raccompagnent à l’aéroport, non pour aller garnir sa galerie, mais pour être écoulés à prix d’or pour son propre compte. Sans que les conditions de vie des locaux ne changent positivement pour autant. Et ce qui choque, c’est ces photos de pensionnés du centre, qu’on fait parcourir le monde pour émouvoir d’éventuels cœurs sensibles. C’est las de négocier en vain que des travailleurs de l’ONG ont saisi les autorités compétentes. Un dossier qui est suivi avec un réel intérêt au regard de ce qu’il pourrait apporter comme lumière aux yeux des vrais humanitaires.

- C’est désormais officiel : depuis le mardi 16 décembre 2008, c’est Naaba Boulga qui préside aux destinées des populations de Zinkimzougou. Comme promis dans le n°7280 du lundi 15 décembre 2008 de l’Observateur paalga (cf. les bruits de la ville), voici ce qui s’est passé après la destitution de Naaba Sonré le samedi 13 décembre (un 13 vraiment maudit pour le pauvre) : suite à ses vaines visites auprès des certaines autorités coutumières de premier rang pour qu’elles intercèdent auprès du Goungha aux fins de recouvrer son bonnet, le destitué s’est résolu à la triste réalité : il est ravalé au rang de simple citoyen. Cela se confirmera le lundi, où Idrissa Bélem, parqueur de son état, sera reçu par le chef de Gounghin qui, dès le lendemain, l’intronisera à son palais sous le nom de Naaba Boulga (Wend boulg lal saaga, ta koom tont saabo : le puits divin s’est allié la pluie et ne peut donc tarir).

En tout cas, ceux qui étaient à la cérémonie, et ils étaient fort nombreux, ont promis d’accompagner le nouveau chef dans sa mission. Il reste à espérer que ces nouvelles responsabilités n’amèneront pas l’homme à changer de personnalité, lui que l’on dit ouvert et toujours disponible quand il faut écouter quelqu’un qui le sollicite. En un mot, qu’il reste ce qu’il est, et qu’il travaille au bien-être de ses gouvernés.

- Le bangui va couler à grands flots ce week-end à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou (MJCO). La cause de cela, l’Association d’Entraide Soupi (fraternité en langue toussian) y organise le samedi 20 et le dimanche 21 décembre 2008 la Journée culturelle du terroir toussian. C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication Filippe Savadogo, qui présidera cette journée culturelle, dont le parrainage est assuré par Jean Hubert Yaméogo, Directeur général de la SONABHY.

Au menu de ces retrouvailles de la famille toussian, il est prévu pour le samedi à 1 1 heures 30 mn une conférence sur le thème « La société toussian : quelques caractéristiques sur les plans matrimonial et musical », qui sera donnée par Sirré Christophe Barro ; un match de football à 16 heures au stade René Monory ; une soirée culturelle à partir de 19 heures. Le dimanche, on aura droit à partir de 9 heures à une autre conférence, qui sera donnée par Jean Baptiste Coulibaly sous le thème « La société toussian : quelques caractéristiques sur les plans éducationnel et funéraire ».

La cérémonie d’ouverture de ce jamboree est prévue pour le samedi 20 décembre à 10 heures. Elle sera suivie d’une visite de stands, qui sera, entre autres, une occasion de faire découvrir la variété et la richesse de l’art culinaire toussian. Avis donc aux Lobis, Djans, Birifors, Dagari et Pougouli, qui sont si friands des mets de leurs maîtres...

- El Hadj Yacouba Fofana !

Il faut remonter dans l’histoire coloniale du Burkina Faso pour découvrir ce grand homme qui a tant fait la fierté de la province des Balé et de la communauté musulmane de ce pays. Né à Siou en 1905, il tracera son chemin à partir de l’école régionale de Dédougou d’où il sortira nanti d’un certificat d’études indigènes. Infirmier de 5e classe de l’assistance médicale indigène en 1927, il prendra sa retraite en 1964 avec le grade d’agent technique de santé principal de 3e échelon.

A sa progéniture il léguera un curriculum vitae enrichi des fonctions de conseiller municipal de Ouagadougou et d’assesseur des Cours d’assises. El Hadj Yacouba Fofana compte parmi les principaux fondateurs de la communauté musulmane de la Haute-Volta en 1952, et se révèle le principal artisan de l’obtention, auprès des autorités coloniales, de l’emplacement actuel de la grande mosquée de Ouagadougou. C’est naturellement qu’il occupa le poste de secrétaire général de la communauté musulmane en 1953 et de vice-président en 1960. Souffrez du peu de ses distinctions honorifiques :

- Chevalier de l’Ordre national en 1961 ;
- Médaille Epidemie argent en 1942 ;
- Chevalier de la santé publique en 1955 ;
- Chevalier de l’Ordre national de la légion d’honneur française en 1951 ;
- Témoignage officiel de satisfaction du lieutenant-gouverneur de la Haute-Volta pour son travail et son dévouement au cours de l’année en 1931.

Simon, le bourgmestre de la capitale, pouvait-il ignorer un si illustre citoyen ? Ce ne sera donc que justice rendue à El Hadj Yacouba Fofana quand, le vendredi 26 décembre à 9h, une rue du secteur 4 sera baptisée à son nom. Fils des Balés, qu’attendez-vous pour être de l’hommage à ce précurseur ?

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’observateur Paalga

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