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COUPURES DE SALAIRE OU CLOCHARDISATION PROGRAMMEE : Coup de gueule d’un enseignant

Publié le jeudi 20 novembre 2008 à 01h38min

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Cet enseignant n’apprécie pas le désordre actuel dans les coupures de salaire pour fait de grève.

S’il y a un problème que les agents de la fonction publique vivent aujourd’hui, c’est bien celui des coupures abusives qui opères sur leurs salaires au moment même où ils sont confrontés au phénomène de la vie chère. En effet, au lieu de répondre favorablement aux légitimes revendications des travailleurs exprimées par les grèves des 8 et 9 avril d’une part et des 13, 14 et 15 mai 2008, d’autre part les gouvernants de la IVe République, depuis le mois de juin 2008, ont décidé plutôt d’effectuer des coupures insensées sur les revenus des agents et ceci sans distinction. Ainsi, depuis quatre ou cinq mois, de nombreux travailleurs de l’éducation de base surtout, subissent des retenues de salaire. Si dans le principe, les grévistes s’attendent à des coupures salariales salaires lorsqu’ils exercent leur droit de grève, il reste que celle avérées actuellement ne répondent à aucune législation. Alors, qu’est-ce qui fonde les coupures en cours ?

Est-il juste de retenir indifféremment la même somme chez tous les travailleurs, toute catégorie confondue ? Si l’on se réfère à certaines informations indiquant que les coupures remontent aux grèves de 2000, 2001, 2002, 2003 et autres, il est à se demander si les salaires des travailleurs étaient identiques ? Pour ce qui me concerne voici le récapitulatif des coupures opérées sur mon salaire
- fin juin : 10 000 F CFA
- fin juillet : 10 OOOF CFA
- fin septembre : 10 000
- fin octobre : 6 309 F CFA L’intermède du mois d’août où il n’y a pas eu de coupure a été visiblement une erreur. Un Etat sérieux peut-il se permettre un tel désordre ? La quête de l’excellence chère a Monsieur le Premier ministre se conjugue-t-elle avec une telle cacophonie ? Ou bien les choses ont été concoctées savamment dans les officines occultes dont ce pouvoir détient seul le secret ?

De toute évidence, cette hypothèse me parait la plus plausible. En effet, ces coupures de salaire sont faites à dessein. On veut décourager et démobiliser les travailleurs qui s’engagent dans la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le régime du Président Blaise Compaoré est habitué a de tels actes de cynisme. Aujourd’hui la stratégie est de se servir de l’expertise de "l’Américain" Tertius Zongo pour affamer et clochardiser les travailleurs afin de les rendre malléables et corvéables. Ce dessein inavoué et inavouable des charlatans des couloirs du pouvoir dont le cynisme le dispute à l’absurdité ne sera pas atteint.

La transformation des travailleurs surtout ceux de l’éducation de base en mendiants est une erreur grossière car de bonnes conditions de vie et de travail dépendront les prestations des enseignant(e)s et la qualité de l’éducation. Pour terminer, je m’en vais adresser mes sincères remerciements à tous nos responsables syndicaux qui ne ménagent aucun effort pour nous permettre de mieux comprendre le malheur qui s’abat sur nous. Quant aux travailleurs de la fonction publique, il faut qu’ils comprennent qu’au regard des reformes libérales imposées par les institutions de Brettons Wood, nous serons de plus en plus soumis a de fortes pressions et la seule issue ne reste et ne sera que la lutte.

Tous mobilisés, la victoire est certaine

Dieudonné OUEDRAOGO Instituteur à l’école de Sakoula, CES Ouaga 09 Militant du SYNATEB

Le Pays

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