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Une Lettre pour Laye : Des amazones burkinabè au Darfour

Publié le vendredi 14 novembre 2008 à 04h36min

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Depuis bien des mois, Fada, la capitale du Gourma et de la région de l’Est, se drape de ses plus beaux atours pour accueillir les manifestations commémoratives du 48e anniversaire de la fête nationale du 11-Décembre. Le Comité national d’organisation met les bouchées doubles afin que les milliers d’invités, d’ici et d’ailleurs, qui y déferleront en repartent avec les meilleurs souvenirs. C’est, en tout cas, le défi que promettent de relever les filles et fils de la région, comblés de savoir leur ville, l’espace d’une journée, muée en capitale nationale.

D’où l’engouement constaté autour des grands chantiers tels le bitumage de certaines artères ; la réalisation de la résidence présidentielle et des villas ministérielles ; la réhabilitation de l’aérodrome ; des hôtels, auberges et autres maquis. Déjà, j’en connais qui se frottent les mains à l’idée de réaliser de bonnes affaires.

Et une fête en appelant une autre, cher cousin, l’ouverture de la saison de chasse 2008/2009 aura lieu ce 11 décembre à Fada, sous le thème de la valorisation des ressources fauniques. Rien que pour cette manifestation, ils sont des milliers qui investiront la capitale du Gourma durant bien de jours avant.

Eléphants, cobas, phacochères, buffles et cobs s’inviteront-ils au défilé grandiose qui sera le temps fort de ce 11-Décembre ? Peut-être que les concessionnaires de zones de chasse, dont Franck Alain Kaboré, Paul Benjamin Traoré, Noufou Compaoré et Toufik, y ont réfléchi. Pour sûr, en tout cas, cher cousin, même Gagnandé le lion, roi de la brousse, n’oserait s’y aventurer.

Car, sait-on jamais !
C’est une saison qui s’ouvre en l’absence d’un des grands acteurs de la chasse que fut Hubert Chelan. Oui, cher Wambi, ce concessionnaire dans la zone du Sahel, est mort accidentellement dimanche dernier dans les environs de Houndé alors qu’il rentrait de Bobo-Dioulasso.

Ses compagnons de voyage, trois pisteurs, plus chanceux, eux, s’en sont tirés avec des blessures. Pour le repos de l’âme du défunt, une messe a été dite à la Rotonde à Ouagadougou, mercredi soir, avant le rapatriement du corps dans sa ville natale de Lyon en France.

Alors que les larmes de ses parents, amis, collaborateurs et connaissances n’ont pas encore séché, l’on peut légitimement se poser la question suivante : qu’est-ce qui a bien pu provoquer ce drame ? Défaillances humaines ou techniques ? Mystère et boule de gomme ! Hélas, cher cousin, la fin de l’année est déjà là avec sa kyrielle d’accidents dont on est maintenant coutumier sur nos routes nationales.

D’où mon appel réitéré à la prudence en tout lieu et en tout temps. D’ailleurs, au moment où je m’attablais pour te rédiger la présente lettre, j’ai appris que la députée Koté/Abou Koritimi de la Kossi a été, elle aussi, victime d’un accident en fin de semaine dernière. Elle a eu la vie sauve, mais est gravement atteinte à la hanche.

A ce qu’on dit, elle pourrait être évacuée dans les prochains jours vers l’Hexagone, si ce n’est déjà fait, pour une éventuelle intervention. Dans l’attente qu’elle se rétablisse promptement pour pouvoir jouer sa partition républicaine à l’Assemblée nationale, je te rappelle que la députée Koté/Abou Koritimi est l’épouse de Zakaria Koté, notre ministre de la Justice, garde des Sceaux.

Cher Wambi, une lettre sans la moindre ligne sur l’arrondissement de Boulmiougou à Simonville, c’est ce dont je rêve, mais hélas. Tant que cette plaie béante des lotissements ne sera pas à jamais éradiquée, impossible d’ignorer ou de négliger le courroux des populations dupées, bernées et expropriées.

D’ailleurs le bourgmestre de la capitale n’était-il pas monté sur ses grands chevaux pour résoudre l’équation Boulmiougou ces derniers jours ? Hélas, cher cousin, mille fois hélas, le pessimisme des uns et la colère grandissante des autres viennent de se vérifier avec l’élargissement des prétendus « dealers » de parcelles de Zongo, qui avaient été exhibés sur la place publique avant d’être mis en lieu sûr.

Cette libération clandestine, qui me rappelle bien d’autres à propos de ce même arrondissement, répond-elle aux règles de la procédure judiciaire. Je ne saurais y répondre, mais, pour sûr, le cinéma se poursuit dans l’empire de Boulmiougou.

Tournons la page maintenant cher Wambi, et allons compatir à la peine de ce père de famille depuis six longs mois. Lis donc : « Mon enfant est de retour ! Je n’ai pas voulu t’en parler, mais ce problème me mine moralement, car le mal gagne du terrain.

Je ne veux pas que des familles vivent le calvaire que nous avons connu, ma femme et moi. Parti le 1er juin pour une semaine de prière à Lomé au Togo, il est revenu le 27 août, soit trois mois d’absence.

Il a bénéficié de mon autorisation parce qu’il devait être de retour pour passer les concours de la Fonction publique au mois d’août. Il a un diplôme universitaire et est en quête de travail. Le guide principal qui l’a orienté vers le Togo est une femme demeurant à Ouaga. Le religieux qui a les dons réside à Lomé.

Au début, on échangeait (l’enfant et moi) par messages et le climat était serein. Mais passé deux semaines, l’enfant ne fait même plus cas du retour, prétextant qu’il n’a pas encore obtenu ce qu’il est parti chercher ; en outre qu’il n’en est qu’à la 1re étape.

C’est alors que l’inquiétude commence à s’installer en nous, parents, ne connaissant pas le nombre d’étapes et quel temps pour chaque étape ! Deux mois plus tard, il me parle d’un séjour au désert quand les dates des différents concours de la Fonction publique lui sont communiquées. J’ai insisté pour son retour, et la réponse fut le silence total. Le succès au concours était devenu son moindre souci.

Nous avons vécu un moment difficile. La famille s’attendait maintenant au pire. Angoisse, insomnies, psychose, bref, un calvaire hors pair que je ne souhaite à personne, pas même à un ennemi. Il a fallu recourir à la pression de personnalités sur ces deux religieux pour parvenir à ce que l’enfant nous appelle. De retour, voici un enfant froid, résigné, sans décision et dénué de tout esprit combatif.

Il est devenu filiforme à force de jeûner. Imagine 3 jours de jeûne sans manger ni boire ; avec le cerveau mal nourri, il n’a plus de repère ; le sujet a des hallucinations, sombre dans le délire et finit par une démence mentale. II devient réceptif à tout ce qu’on lui dicte. Parmi les recrues, on compte des adolescents, des enseignants du primaire, des agents de bureau, des fonctionnaires de haut rang.

Récemment il semble que 60 sont partis à Lomé pour la même prière à la date du 10 août mais que seulement 25 sont revenus le 27 août 2008. Il y en a qui, partis pour 2 semaines de séjour, font 6 mois, un an, voire même plus.

II ne faut pas que d’autres parents connaissent cette amertume. Je te prie d’assurer une large diffusion de la nouvelle à tous tes proches de sorte qu’aucun ne vive le traumatisme que nous avons connu ma femme et moi.

Je demande aussi à tous ceux qui ont connu ou connaissent une telle situation de manifester, d’exprimer leur ressentiment pour qu’à défaut d’endiguer ce fléau, des solutions soient trouvées pour le rendre vivable. » Message reçu.

Cher Wambi, l’instituteur du village me presse de questions depuis quelques semaines sur le « prix du roman paalga » que ton oncle Nakibeugo a lancé le 31 mai 2008 à Kienfangué à la faveur du 35e anniversaire de l’Observateur. Le brave instituteur de brousse (BIB), comme on les surnomme, veut notamment connaître la date limite du dépôt des œuvres.

Eh bien, qu’il sache qu’aux termes de l’article 14 du règlement, d’ailleurs publié au lendemain du lancement officiel il y a six mois, « pour l’édition 2008, les œuvres doivent parvenir à la Direction de l’Observateur paalga au plus tard le lundi 1er décembre 2008 à 18 h 00 ». Plus que deux semaines donc aux éventuels postulants pour faire acte de candidature.

Je lui propose d’ailleurs de lire ou de relire en page 38 de l’Observateur paalga de ce week-end la Justification et le Règlement du concours qui semblent être passés inaperçus au moment de leur diffusion. Quelques personnes m’ont aussi demandé des précisions sur la taille (grosseur) par exemple des caractères, le règlement, qui ne parle que du double interlignage, étant muet sur certains aspects techniques.

Il faut dire que, s’agissant d’un coup d’essai, il s’est voulu pas trop contraignant, de sorte que, comme on dit souvent, ce qui n’est pas interdit par la loi est autorisé par la loi, en l’occurrence le règlement.

Eh bien, cher cousin, à moins d’un mois donc du dead-line, je ne désespère pas de recevoir ton œuvre à toi, aussi, mais, en attendant, que nous a-t-elle réservé cette semaine, notre énigmatique vieille Tipoko l’Intrigante ?

- Selon des sources bien informées, le président du Faso aurait enfin décidé de délier les cordons de la bourse afin de donner une chance de survie à l’hypothétique coupe du parc animalier de Ziniaré, qui sera lancée le 5 décembre à venir.

Si fait que nos volleyeurs, après leur retour victorieux de Yamoussoukro, ont rejoint, chacun, son équipe pour se préparer à cet effet. Pourvu seulement que cette fête des sports de main soit des plus belles et que, par son canal, le Burkina puisse briller de mille feux aux différents rendez-vous internationaux.

- Après les hommes, les femmes militaires burkinabè, pour ne pas dire nos amazones, pourraient intégrer les missions de maintien de la paix en Haïti, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Darfour. Il revient, en effet, que c’est dans la dernière région citée que la première fournée goûtera aux réalités d’une zone de combats.

Et c’est bien là que l’égalité entre l’homme et la femme sera mise à l’épreuve. A ce qu’on dit, pour prendre la route du Darfour, nos amazones devraient être célibataires sans enfant. Pour combien de temps ? Une mission certes alléchante, à en juger par les candidatures, qui pleuvent, mais nous en connaissons qui réfléchiraient par mille fois avant de s’éloigner des fours et maquis de la capitale.

- Le poste de secrétaire général de l’Assemblée nationale, laissé vacant par l’ambassadeur Prosper Vokouma, vient de trouver preneur : K. Alphonse Nombré, qui en assurait l’intérim depuis, vient d’y être confirmé le 11 novembre dernier. Une autre nomination à l’hémicycle à cette date a été celle de K. Bertin Somé au poste de directeur général des Services législatifs.

- La démission de Kassoum Ouédraogo dit Zico de la présidence de la section football de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) a favorablement été accueillie par le président du Conseil d’administration (PCA). En atteste la réponse qui suit , datée du 12 novembre 2008 :

Le président du Conseil d’administration
A
Monsieur Kassoum Ouédraogo Zico
10 BP 13728, Ouagadougou 10

Objet : Votre lettre de démission

Monsieur,

Nous accusons réception de votre lettre de démission en date du 4 novembre 2008 et nous en prenons acte. En mon nom personnel et au nom de toute l’équipe dirigeante de l’Etoile filante de Ouagadougou, je voudrais vous remercier pour les services rendus au club en votre qualité de président de la section football, qui ont permis à cette section de connaître les succès que nous connaissons.

Je voudrais par ailleurs vous demander de vous rendre disponible en vue de la passation de service avec votre successeur. En vous souhaitant plein succès dans vos activités futures, nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos salutations distinguées.

Lazare Banssé
Chevalier de l’Ordre national

Ampl. : Président du comité exécutif
- Président des supporters
- Comité des sages
- Comité des anciens joueurs

- Une délégation de l’Union pour la renaissance/ Mouvement sankariste (UNIR/MS) a séjourné les 11 et 12 novembre derniers à Niamey. Elle est allée témoigner sa solidarité à l’ex-Premier ministre nigérien, Hama Amadou, qui, soupçonné de corruption, est en détention depuis le 26 juin 2008. La raison, selon une correspondance informant le président du Parlement de cette mission, est que l’UNIR/MS coopère avec l’Union des partis africains pour le développement et la démocratie (UPADD), présidé par Hama Amadou.

Forte de quatre membres, cette délégation avait à sa tête le président de l’UNIR/MS lui-même, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, accompagné de Yamba Malick Sawadogo, d’Edwige Bessin Bamouni, tous députés à l’Assemblée nationale, et d’Athanase Boudo.

- En 1932, soit une quinzaine d’années seulement après sa création, la colonie de Haute-Volta a été disloquée et répartie entre ses voisins, notamment la Côte d’Ivoire, le Soudan français (actuel Mali) et le Niger. Cette suppression, des fils et des filles de la colonie ne l’ont pas acceptée, ils ont traversé monts et vallées pour qu’elle soit reconstituée. Quel a été l’apport de la chefferie en particulier ?

Pour que le public en soit édifié, le Centre national des archives organise, le 20 novembre 2008 à 18h, une conférence sur le thème : « Rôle de la chefferie traditionnelle dans la reconstitution de la colonie de Haute-Volta ». Ladite conférence sera animée par le Pr Georges Madiéga, maître-assistant au département d’Histoire et Archéologie de l’université de Ouagadougou.

Précisons que cette conférence entre dans le cadre des activités prévues pour accompagner l’exposition intitulée « Les chefs du Burkina Faso : la chefferie traditionnelle, des origines à l’indépendance », qui se tient au Centre national des archives depuis le 6 novembre 2008 et ce, jusqu’au 6 janvier 2009.

- Les berges du lac Bam vibreront bientôt au rythme des sons des tam-tams et des djimbés. La raison à cela est qu’on se prépare dans cette localité à la commémoration du 25e anniversaire du lycée provincial de Kongoussi. C’est ce qui nous revient de certains produits de cet établissement, conviés, comme tous les anciens élèves qui en sont issus, à une assemblée générale ce samedi 15 novembre à partir de 15 heures au lycée Zinda de Ouagadougou. Certainement que les dates des festivités seront fixées à cette occasion.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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