Ambiance particulière que celle qui a prévalu dans cette matinée-là à la mairie de Gourcy. Ils étaient nombreux, les gens qui ont pris d’assaut le tableau d’affichages situé à l’aile gauche du bâtiment de l’Hôtel de ville.

Y était affichée une liste des non-attributaires de parcelles au dernier recensement. Ils sont environ sept cents (700). A certains angles de cette vaste cour, assis à l’ombre des neems, ou à même le sol sous le soleil, des groupuscules de gens devisaient tranquillement.

Certains, visiblement sur les nerfs, haussaient de temps à autre le ton, et gesticulaient fort. De tous ces gens présents à la mairie ce matin, il y a ceux qui ont des cas de litige à régler, et aussi et surtout ceux-là qui ne sont pas attributaires de terrains. Tous attendaient l’heure de la rencontre.

Chacun voulait comprendre. C’est peu après neuf heures que le bourgmestre, Dominique Ouédraogo, accompagné par son premier adjoint, Seguenam Koma, et le secrétaire général de la mairie, Maurice Konaté, est sorti de son bureau.

« Pour couper court à certaines rumeurs et à des allégations infondées après la publication des listes par le comité d’attribution, nous avons jugé opportun de vous faire publiquement l’état de toute la situation ». C’est par ces mots que le maire de Gourcy a expliqué l’objet de la rencontre.

Et de préciser qu’en 2005 près de cinq mille demandes de parcelles ont été enregistrées, suite à l’annonce du lotissement à l’époque. Après les travaux du comité d’attribution, la demande dépassait l’offre. Il fallait donc trouver les voies et moyens pour satisfaire le reste des demandeurs.

Une demande d’extension a été adressée à l’Etat. C’est en avril 2008 que le gouvernement a donné suite à celle-ci. Après une autre attribution tout dernièrement, environ sept cents personnes devront toujours attendre. Ajoutés à cela des cas de litige.

« On ne peut pas satisfaire tout le monde en même temps », a regretté le maire Dominique Ouédraogo, avant d’inviter les demandeurs non-attributaires à faire preuve de patience.

« Pour le moment, notre seul souci est de répondre aux besoins d’habitation des citoyens. Ceux qui sont à jour du payement des frais de dossier et qui ne sont pas satisfaits sont prioritaires », a promis le premier adjoint, Seguenam Koma.

Après lui, la parole a été donnée aux participants. Le maire et ses collaborateurs ont minutieusement noté les différentes préoccupations. Avant de clore les débats, le patron du conseil municipal de Gourcy a invité les personnes attributaires de terrains litigieux à se présenter dans ses services à partir de mi-novembre 2008 pour la résolution de leurs cas.

Les zones d’ombre levées, les participants sont repartis, les tons moins véhéments comme à leur arrivée.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga