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TENSION DE TRESORERIE A LA CAISSE POPULAIRE DE BANFORA : Les clients grognent, le directeur rassure

Publié le mercredi 5 novembre 2008 à 05h31min

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Depuis quelques mois, une crise caractérisée par une tension secoue la Caisse populaire de Banfora. La conséquence de cette situation est la longue attente des clients dans l’espoir de voir leurs dossiers traités. Exaspérés certains n’hésitent pas à grogner.

La crise que connaît la caisse populaire de Banfora dure depuis quelques mois. Elle s’est fait sentir avec plus d’acuité pendant la rentrée scolaire au moment où les parents d’élèves souhaitaient contracter des prêts scolaires. Cette crise, de l’avis des travailleurs dont le salaire est viré dans cette institution, est vécue de plusieurs manières. La plupart des clients dit avoir monté les dossiers de prêt il y a plusieurs semaines et celui-ci est positionné sur leur carnet.

Lorsqu’ils se rendent au guichet pour toucher l’argent, les agents leur font savoir qu’il n’y a pas de liquidité. Un autre qui a requis l’anonymat, travailleur de la Fonction publique burkinabè, atteste avoir fait quatre mois sans venir toucher son salaire. En cette fin du mois d’octobre, il a été surpris de s’entendre dire que ses quatre mois de salaire ont effectivement été virés à la caisse mais par manque de liquidité, il ne peut retirer que 50.000 F CFA de son compte. Lamien Liéneban Michel est instituteur principal. A la fin du mois, lorsqu’il est allé pour toucher son salaire, les agents du guichet lui annoncent que son compte est au rouge, c’est-à- dire qu’il n’y a pas le moindre sou. "Comment peuvent-ils me dire que j’ai mangé mon blé en herbe" ? S’indigne-t-il.

Il nous relate les difficultés qu’il vit : « Nous sommes des profanes en matière de finances mais toujours est-il que nous sommes confrontés à des difficultés. Par exemple, depuis la fin du mois de septembre, j’ai des difficultés à percevoir mon salaire. J’ai dû faire quatre jours en fin septembre avant de toucher mon salaire. La cause est que mon virement qui se trouve sur leurs états n’était pas fait au niveau des ordinateurs. En fin octobre, lorsque je suis arrivé, on m’a dit que mon compte était rouge. Alors que mon prêt ordinaire et celui scolaire sont loin d’épuiser tout mon salaire. Nous sommes le 31 octobre et le problème n’est toujours pas réglé parce que voir le directeur est devenu impossible. » En effet, il n’était pas facile de rencontrer le chef d’agence. Ce qui a fait dire à certains qu’il fuyait son bureau ou qu’il courait partout à la recherche de fonds.

Le lundi 3 novembre 2008, lorsque nous avons pu avoir un rendez-vous avec lui, les clients agglutinés à sa porte ne nous ont pas facilité l’accès à son bureau. Il a fallu son intervention pour que ces clients dont certains attendent depuis des jours d’être reçus nous laissent entrer. D’emblée, il rassure que la situation de son agence n’est pas celle d’il y a un ou deux mois. Les choses se seraient beaucoup améliorées, dit-il avant d’affirmer que les prêts productifs reprendront d’ailleurs à partir du 11 novembre. Les clients grogneurs de la caisse populaire pensent que le directeur d’agence, dans sa quête de la clientèle a racheté beaucoup de crédits dans d’autres banques surtout ceux des travailleurs de la SOSUCO.

Il a donc débauché un grand nombre de salariés de cette société. Dès que ces derniers ont appris que la caisse populaire a permis à certains de solder leurs prêts dans les banques classiques et de bénéficier d’un peu de sous, ils ont presque tous fermé leurs comptes et demander leur virements dans cette Caisse Cependant, bon nombre de ces agents n’ont vu leurs salaires à la caisse que deux mois plus tard, congé payé oblige. Et c’est, selon les grogneurs, ce qui a engendré la tension de trésorerie. Mais pour le directeur d’agence, cet état de fait n’explique pas la mauvaise passe que la caisse a traversée car tout établissement financier a besoin de clients et même de beaucoup de clients pour fonctionner.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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