LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Campagne cotonnière 2008-2009 : Retour à l’optimisme au Kénédougou

Publié le mercredi 29 octobre 2008 à 00h02min

PARTAGER :                          

La campagne cotonnière se présente assez bien au Kénédougou. Et les producteurs qui avaient fait défection pendant les pires moments de la crise cotonnière reviennent à de meilleurs sentiments. C’est le constat fait au cours du forum qui a regroupé, le samedi 25 octobre dernier à Orodara, les cotonculteurs de cette zone et une équipe de la SOFITEX autour de la commercialisation du coton graine.

Le 1er novembre prochain, la Société burkinabé des fibres et textiles (SOFITEX) procédera au démarrage de ses usines d’égrenage. En prélude à cela, des équipes ont sillonné différentes localités pour échanger avec les producteurs autour des contours de la campagne. Samedi 25 octobre donc, une mission conduite par Paulin Abdul Rouamba, chef de service commercialisation de la SOFITEX était à Orodara.

Les échanges ont porté essentiellement sur le déroulement de la campagne et la commercialisation primaire du coton graine. Comparée à l’année écoulée, la campagne cotonnière va être meilleure dans le Kénédougou. Les pluies ont été abondantes et bien reparties. La pression parasitaire a également été bien maîtrisée. Et comme pour parfaire cette embellie, le cours mondial du coton jusqu’alors en dégringolade, est en hausse actuellement. Toute chose qui a permis à la SOFITEX de revoir le prix d’achat proposé aux producteurs. Le kilogramme du coton graine premier choix sera acheté cette année à 165 FCFA et le deuxième choix à 145 F CFA. Ces prix seront éventuellement assortis d’une ristourne additionnelle dont le montant sera fonction du cours mondial du coton.

Dans le même temps et pour juguler la flambée des prix des intrants, l’Etat a dû mettre la main à la poche à travers une subvention de plus de 6 milliards de F CFA. Si bien que l’urée et le NPK, selon Francis Kam, chef de zone du Kénédougou Sud, qui auraient dû être cédés autour de 17 000 F CFA ont finalement été livrés aux producteurs respectivement à 14 200 F CFA pour l’urée et 13 400 F CFA pour le NPK. En dépit de ces efforts, les producteurs ne semblent pas oublier les adversités de la filière coton des deux dernières années. Les caprices pluviométriques, doublés de la chute du prix d’achat au kilogramme du coton graine et les impayés des Groupements de producteurs de coton (GPC) ont découragé bon nombre de cotonculteurs qui ont préféré jeter l’éponge.

Au Kénédougou et particulièrement à Koloko et Kangala, les défections furent importantes. Cela n’a pas été sans conséquence non seulement sur la production de coton, mais aussi sur la production céréalière qui a pris un sérieux coup. Aujourd’hui, l’heure semble être à l’optimisme. Dans ces deux localités, de nombreux producteurs sont revenus à de meilleurs sentiments et ont repris confiance. Pour cette campagne, 5 000 hectares y ont été emblavés et ce sont 7 500 tonnes de coton graine qui sont attendus contre 3 700 tonnes au cours de la campagne 2007-2008. Et pour la campagne à venir, les expressions en termes de besoins en intrants laissent entrevoir une augmentation des superficies emblavées.

Au Kénédougou, les producteurs ont favorablement accueilli l’introduction du coton génétiquement modifié (OGM). Ce coton, selon les spécialistes, a pour avantage d’économiser quatre traitements chimiques. Par ailleurs, son port capsulaire assez important par rapport au coton conventionnel attire les producteurs. En tout cas, lors du forum de Orodara, les producteurs ont souhaité bénéficier de cette nouvelle technologie. A Orodara, les échanges ont été francs, directs et constructifs.
La question des reconditionnements et de l’ouverture des comptes à la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) et à la Caisse populaire ont été les points d’achoppement.

Les producteurs ont déploré le fait que malgré que les GPC disposent de comptes dans des établissements financiers (BACB et Caisse populaire), ils doivent effectuer de longs parcours jusqu’à Bobo-Dioulasso pour se faire payer. Pour ce qui est des conditionnements, il se trouve que des familiarités entre des conditionneurs et certains producteurs favorisent les pots-de-vin. Et paradoxalement, ce sont les producteurs qui se plaignent du fait que les conditionneurs leur soutirent de l’argent. Pour y mettre fin, la SOFITEX a décidé à partir de cette campagne, de faire tourner les conditionneurs sur différents sites d’enlèvement. Toujours est-il que c’est dans une bonne ambiance que le forum a pris fin. Du côté de la mission, la satisfaction et la mobilisation des producteurs et leur intérêt aux débats ont été bien salués.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km