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Une Lettre pour Laye : Salif Diallo en famille

Publié le vendredi 10 octobre 2008 à 00h37min

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Après la pluie, vient le beau temps, dit-on. L’hivernage tirant à sa fin, je comprends ton empressement d’aller occuper la place qui est la tienne au marché.

Mais fais gaffe, il est de notoriété publique que l’excès nuit, donc l’abondance céréalière, qui se profile à l’horizon, pourrait vous inciter à jeter votre dévolu sur le kiapalo, cette bière de mil rouge tant prisée au village. Honorez, certes, vos traditions, mais songez aussi à la prochaine campagne, car sait-on jamais !

En attendant, cher cousin, des crachins continuent de s’inviter çà et là au détriment de la rosée, qui n’aura vécu que la durée d’un feu de paille. Ainsi, dans la semaine du jeudi 2 au mercredi 8 octobre 2008, il est tombé 4,9 mm d’eau à Ouagadougou-aéro ; 2,4 mm à Dédougou ; 9,5 mm à Fada N’Gourma ; 30,9 mm à Bobo-Dioulasso ; 21,3 mm à Boromo ; 9,5 mm à Pô ; 18,8 mm à Gaoua et 20,1 mm à Bogandé.

N’est-ce donc pas que lentement mais sûrement ce ciel qui a fait preuve d’une extrême générosité cette année est en train de refermer ses vannes ? Tournons maintenant la page, cher cousin, car c’est en principe aujourd’hui vendredi 10 octobre 2008 que Salif Diallo, l’ex-ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, va rencontrer, à Ouahigouya, son fief ou ancien fief politique, c’est selon, les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Selon des sources proches de la section provinciale du parti dans le Yatenga, "le camarade Salif, représentant suprême du CDP dans le Nord", va, avant son départ en Autriche comme ambassadeur du Burkina Faso avec résidence dans ce pays, "rassurer" ses orphelins politiques et, surtout, laisser des consignes.

Lors d’une précédente rencontre, l’enfant terrible du Yatenga a promis à ses ouailles qu’il rentrerait tous les trimestres de Vienne et prêché, à cette même occasion, l’unité et la réconciliation entre les fils du Yatenga.

La question que nombre d’observateurs de la scène politique se posent est de savoir qui succédera à Salif au poste de commissaire politique du CDP dans la région du Nord. Vu l’envergure qui fut celle de l’ex-ministre, nombreux sont les CDPistes de la localité qui flotteront dans la tunique de combattant laissée par le vice-président du parti au pouvoir.

Retour sur les rives du Kadiogo, cher cousin, où les rentrées scolaire et universitaire 2008/2009 s’inscrivent parmi les préoccupations premières des parents.

En effet, au moment où obtenir une bourse pour des études à l’extérieur relève de la magie, il est de plus en plus fait recours aux initiatives privées pour aider nos étudiants à atteindre leur but. Si ce n’est pas le parent "feuillu" qui casque, c’est les relations entre individus ou entre institutions qui sont mises à contribution.

C’est donc tout à l’honneur de l’Institut Aoréma l’inscription de seize (16) étudiants dans des universités du Yémen en cette année académique 2008/2009.

Depuis le mois de septembre, en effet, cher Wambi, onze (11) Burkinabè et cinq (5) Ghanéens, tous issus de cet institut, que dirige Cheick Adama Aoréma Ouédraogo, poursuivent leurs études supérieures dans ce pays, plus précisément à l’université Al-Ahgaff, qui dispense des cours dans plusieurs domaines.

Tu me demandes où se situe le Yemen ? Eh bien, sache seulement que c’est un Etat de l’Asie, situé sur la mer Rouge et le Golfe d’Aden Riche de ses 485 000 km2 et de ses 20 millions d’habitants, il a pour capitale Sanaa. Bien plus et pour l’histoire, cher cousin, tu voudras retenir que le Yemen est le pays de cette mythique reine de Saba, qui fit jadis un voyage chez le roi Salomon.

Bref, Aoréma œuvre aussi dans le soutien des orphelins et des personnes démunies, et cela depuis une vingtaine d’années. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que ce samedi 11 octobre, à partir de 9h00, on procédera à son siège, sis à Nonsin au secteur 19 de Ouagadougou, à une remise de fournitures scolaires à des orphelins et à des enfants en difficulté pour les soulager, un tant soit peu, de ce fardeau que constitue le manque de moyens pour s’acheter le matériel scolaire. Une initiative qui a cours depuis quelques années et qui se voudrait pérenne.

Cela dit, cher Wambi, quelque trois petits mois nous séparent de l’élection présidentielle en Gold Coast, autrement dit au Ghana voisin, à l’issue de laquelle le président John Kuffuor cédera son fauteuil à celui des candidats que l’électorat choisira.

Déjà, s’il est des postulants à la magistrature suprême au Pays de N’Krumah qui se détachent du lot, c’est naturellement Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du parti au pouvoir (Nouveau parti patriotique) du Parti national démocratique (MDC), et l’éternel opposant, John Evans Atta Mills.

Comme qui veut voyager loin ménage sa monture, le dernier cité, qui avait sollicité et obtenu, lors de la dernière présidentielle, l’appui multiforme de l’enfant terrible de Ziniaré, est en train de revenir sur ses pas.

Passage obligé, cher cousin, l’incontournable Salif Diallo, qui aurait, en son temps, introduit le frère cadet du porte-flambeau de l’actuelle opposition ghanéenne, Dr Cadman Atta Mills, auprès du grand sachem. Cette année encore, m’a-t-on dit, John Evans Atta Mills aurait dépêché son frère au palais de Kosyam pour plaider sa cause.

Mais sais-tu, cher cousin, que depuis la dernière élection présidentielle au Ghana, qui s’est soldée par la victoire incontestée de John Kuffuor, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de l’ancienne Haute-Volta, pour ne pas dire du Burkina Faso ?

C’est ainsi, n’est-ce pas, qu’on s’interroge toujours sur le mobile de l’éviction de Salif Diallo, vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), jadis tout-puissant ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, et sa nomination au poste d’ambassadeur du Burkina Faso en Autriche.

D’où cette question : qui a maintenant pu introduire l’envoyé spécial du candidat John Evans Atta Mills au palais présidentiel burkinabè ? Car, d’hommes indispensables, les cimetières en sont pleins, mais peut-on ignorer cette main qui vous a ouvert les portes du palais de Kosyam ? Pas si sûr. Certainement qu’on y reviendra, cher cousin. Dans cette attente, voyons à présent ce que nous réserve Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre tout de suite le carnet secret :

■ Des lotissements, on en parle dans les arrondissements tels que Boulmiougou, Nongr-Massom ou Bogodogo sans mentionner Baskuy, comme s’il n’y avait pas de zone non lotie. Et pourtant : il existe une zone non lotie dans le secteur n°8 à Gounghin. Quand on descend la rue Toul-Gomdé en direction du bas-fond, le dernier lot d’habitations sur la gauche dans le prolongement du trou qui fait jonction avec le canal est une zone non lotie. Elle est restée telle depuis les attributions intervenues au lendemain de la Révolution d’août. C’est dire donc que plus de 25 ans après, la zone est restée intacte parce qu’elle serait litigieuse. Si tel est le cas, elle le deviendra davantage, puisque ceux qui y sont installés sont mariés, et ont des enfants et des petits-enfants bien majeurs.

Ce sont donc des dizaines d’individus qui vivent dans sur une zone où on ne pourra dégager même 10 bonnes parcelles. Je tire donc la sonnette d’alarme, car la situation ne pourrait rester éternelle. Les habitants de cette zone aspirent, eux aussi, à des logements décents. Il est temps de méditer très sérieusement sur la question, car c’est maintenant qu’elle est plus litigieuse, puisque le nombre de "résidents réels" (RR) y a fortement augmenté par rapport à la zone à lotir.

■ Présidents d’institution, directeurs généraux, ouvrez l’œil et le bon. Car, de plus en plus, la preuve est faite que dans votre entourage immédiat se trouvent des prédateurs, prêts à tout pour arrondir leurs fins de mois. Tel cet indélicat qui s’est négativement illustré en troquant les pièces détachées neuves du véhicule de fonction d’un président d’institution de la place contre de vieilles.

Que se serait-il passé si le pot aux roses n’avait pas été découvert ? Certainement un accident inexpliqué, dans lequel on aurait inévitablement vu la main cachée d’un adversaire politique, d’un collègue jaloux ou voulant votre siège, qui a été taillé à votre mesure.

En tout cas, on aurait parlé de wack et de rewack.. Ouvrez donc l’œil et le bon pour vous assurer que toutes ces missions que vous confiez à vos chefs de service et autres collaborateurs subalternes sont exécutées selon les règles de l’art.

■ Il se passerait des choses pas du tout catholiques sur le site de l’université Ouaga II : des vols en grand nombre du ciment et du bois ; les intéressés les charge dans des sacs et disparaissent dans les broussailles. C’est écœurant que les biens de l’Etat s’évaporent, et après, ce sont des travaux infinis, des grèves, et on puise encore dans le budget pour reprendre les mêmes travaux. Prière aux responsables du chantier d’être vigilants et de rechercher ces voleurs s’ils n’en sont pas des complices.

■ La session 2008 des concours directs de la Fonction publique a rendu son verdict depuis le vendredi 3 septembre avec la publication de tous les résultats. Ces résultats sont disponibles dans les lieux habituels d’affichage ainsi que dans tous les 45 hauts-commissariats, les directions des ressources humaines des différents ministères bénéficiaires, les directions régionales du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (MFPRE), etc.

L’innovation majeure de cette session 2008, c’est non seulement l’affichage des résultats dans les 45 hauts-commissariats du pays, mais aussi et surtout la publication de tous les résultats des concours sur le site web du MFPRE dont l’adresse est le www.fonction-publique.gov.bf.

L’Observateur Paalga

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