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Missive à mon oncle : Les membres du parti de Laurent Gbagbo sont en tournée sous-régionale

Publié le mercredi 17 septembre 2008 à 03h29min

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Cher oncle,

Tu avais fait du célèbre adage "ce que femme veut, Dieu le veut" ton refrain, chaque fois que je me plaignais des caprices de ma tante Kabako. Mais je ne sais pas ce que tu penses de la dernière sortie de ta nièce Simone Ehivet Gbagbo qui voudrait que l’Accord politique de Ouagadougou soit revisité. Selon elle, la plupart des solutions proposées sont irréalistes et irréalisables.

Dès que ton neveu Sidgomdé (celui qui dit la vérité) a appris cette énième frasque de la "dame de fer" ivoirienne, il s’est emporté, relevant à raison que c’est grâce à l’accord de Ouagadougou que elle, Simone, peut se rendre aujourd’hui dans le Nord de la Côte d’Ivoire et tenir un discours devant les ex-rebelles. Tu aimes aussi dire que "derrière chaque grand homme se cache une femme". A mon tour, je me demande si derrière les propos de Simone ne se cache pas ... Laurent Gbagbo.

Autant l’accord de Ouagadougou dont le "boulanger" d’Abidjan réclame la paternité à toutes les tribunes, a favorisé la réunification de la patrie du Vieux que les politiciens avaient mise en lambeaux, autant il a empêché ton neveu Gbagbo d’en découdre directement avec les ex-rebelles après qu’il se fut surarmé. Si la première dame ivoirienne n’échappe pas à l’autorité de son époux, comme Sidgomdé l’a conclu de façon péremptoire, elle est alors en mission commandée par celui-ci. Il est temps que Gbagbo ramène de l’ordre dans son foyer, pardon dans son parti, afin que les faucons laissés sur le quai lors des négociations pour la paix, ne remettent pas en cause tous les acquis obtenus grâce à l’accord politique de Ouagadougou que les Ivoiriens et toute la communauté internationale ont salué.

Au fait, penses-tu que le 15 décembre 2008, la nouvelle date proposée par ton neveu Laurent pour la tenue de la présidentielle est raisonnable ? Il y a à peine 15 jours entre l’ancienne date, le 30 novembre, et la nouvelle.

René, ton ami catéchiste, a dit que tout était dans les mains de Dieu et que de toute façon, l’élection se tiendrait bien un jour. En tout cas, l’identification qui durera 45 jours, a commencé le lundi passé, à Yamoussoukro, en présence de Gbagbo lui-même qui affectionne, en cette période de précampagne, chasser sur la terre des Houphouétistes. Tout ceci est rendu possible une fois de plus grâce à l’accord de Ouagadougou, n’en déplaise à Simone Gbagbo. D’ailleurs, dans sa réponse à Mme Gbagbo sur RFI, Sindou Meité, le porte-parole du Premier ministre Guillaume Soro, n’a point cherché à entrer dans le jeu trouble du couple présidentiel. Il a pratiquement banalisé les propos de la première dame ivoirienne.

Pendant que nous discutions politique, ta fille Yah Madeleine Kouadio qui, comme tu le sais, est la présidente de l’ACROPOMA, cette association des commerçants du grand marché, est rentrée tout en sueur. Elle revenait d’une manifestation organisée par les militants de cette structure, contre l’organisateur du Forum du marché d’Adjamé qu’ils accusent de les arnarquer. Cette manif a d’ailleurs dégénéré, occasionnant l’intervention des forces de l’ordre et par ricochet la fermeture du grand marché d’Adjamé. C’était le lundi 15 septembre dernier, au moment où les supporters de l’ASEC Mimosas avaient encore en travers de la gorge la défaite des leurs, le samedi 13 septembre. La gifle était encore plus douloureuse vu que les Mimos ont été défaits à Abidjan ici même par les Dynamos du Zimbabwe, sur le score de 1 à 2. Leur chance de qualification pour les 1/2 finales dans cette ligue des champions est ainsi sérieusement compromise, comme celle pour eux d’accéder à un deuxième sacre dans cette compétition.

Sache cependant que ce ne sont pas seulement les Mimos et ton ami Roger Ouégnin, président des mythiques "Jaunes et noirs" qui sont angoissés. Les acteurs de la filière café-cacao le sont également. Pas tous, car certains auraient accueilli favorablement la réforme que devrait signer bientôt le président de la République dans le cadre de cette filière. Cette réforme, les nostalgiques d’une certaine époque, comme toi, l’associeront sans doute à l’ère de la CAISTAB, la fameuse Caisse de stabilisation et de soutien des prix des produits agricoles.

Avant de te quitter, je voudrais juste te demander si tu as pu voir à Ouaga, notre voisin qui fait partie de la délégation du FPI (Front populaire ivoirien) qui se trouve actuellement au Burkina, en provenance de Bamako au Mali. J’ai appris par ouï-dire que les membres du parti de Laurent Gbagbo sont en tournée sous-régionale. Ils ont rencontré le CDP, le parti au pouvoir chez vous là-bas.

Ton neveu

Le Pays

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