Elles sont les plus promptes à se mobiliser pour telle ou telle cause, et sont devenues de ce fait, la chasse gardée des hommes politiques. Parmi elles, des leaders qui s’échinent nuit et jour à rassembler le maximum de partisanes, souvent au détriment des structures rivales ; et ce, dans l’espoir d’être mieux cotées auprès des décideurs politiques locaux et nationaux.

Dans un tel contexte, on peut d’ores et déjà imaginer le climat délétère qui a toujours prévalu entre les femmes de Bobo, plutôt préoccupées à se crêper le chignon qu’à œuvrer pour le développement de la commune. Et la multitude d’organisations féminines qui pullulent dans la ville de Sya est un signe évident de la bataille rangée que mènent depuis belle lurette les différentes associations féminines avec toujours comme principale cause, le leadership.

Il suffit d’un rien pour les voir étaler au grand jour leur désamour pour ne pas dire leur haine. Voilà qu’avec la mise en place des coordinations communales des organisations féminines, les femmes bobolaises semblent de nouveau déterrer la hache de guerre. Toujours est-il que les bureaux issus des différentes élections ces dernières semaines ne font pas l’unanimité avec de nombreux cas de démission enregistrés aussi bien dans les arrondissements qu’à la commune.

Des membres, en effet, ont décidé de quitter le navire pour la simple raison que les bureaux constitués l’ont été au gré des humeurs de quelques-unes qui ont mis à profit leur statut social pour se tailler la part du lion. « Ces élections n’avaient rien de démocratiques d’autant plus que les postes ont été attribués par affinité. Et c’est dans la salle que j’ai été désignée à un poste sans même que je ne sois au préalable informée.

C’est pour vous dire que le bureau a été concocté à l’avance par des gens qui ont fait les choses à leur guise. Je ne voudrais pas être le dindon de la farce et c’est pourquoi j’ai préféré rendre le tablier », nous dit une des démissionnaires du bureau communal.

Et une autre de déplorer la constitution de ces bureaux en affirmant « qu’il s’agit en réalité d’organisations apolitiques. Mais on ne peut pas comprendre que les premières responsables de ces bureaux et même des membres soient des responsables politiques de la ville. Vous voyez déjà qu’il y a maldonne ».

Le moins que l’on puisse dire est que la crise qui couve depuis quelques jours à Bobo-Dioulasso pourrait compromettre le bon fonctionnement de ces différentes structures dont la mise en place fait suite à un arrêté du ministère de la Promotion de la femme, et portant création, organisation, composition et fonctionnement des coordinations régionales, provinciales et communales des organisations féminines.

La mise en place des bureaux à Bobo-Dioulasso qui continue de faire des vagues dans certains milieux suscite bien des inquiétudes. Il appartient alors aux autorités politiques locales de se mobiliser dès à présent pour débloquer la situation avant que les choses ne dégénèrent.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur