LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Une Lettre pour Laye : Tertius emménage à la Présidence

Publié le vendredi 5 septembre 2008 à 06h41min

PARTAGER :                          

Maintenant que toutes les inquiétudes semblent levées quant à l’aboutissement de la saison des pluies, que nous reste-t-il à faire si ce n’est manifester notre gratitude aux dieux du ciel pour tant d’eaux tombées à travers le Faso ? En tout cas, en ce mois de septembre naissant l’optimisme se lit sur tous ces visages qui ont toujours cru aux promesses de la terre. Bientôt donc, la crise alimentaire appartiendra au passé si tant il est vrai que nous vivons une saison exceptionnelle.

Que de pluies, en effet, sur ce Burkina qui en a bien besoin pour se reverdir ! La semaine du jeudi 28 août au mercredi 03 septembre n’a point échappé à cette règle maintenant établie de la nature, comme nous le révèle le service d’exploitation de la météorologie de l’ASECNA, à travers ces relevés effectués dans nos différentes stations :

Dori : 14,6 mm ; Ouahigouya : 26,5 mm ; Ouagadougou aéro : 92,9 mm ; Dédougou : 58,8 mm ; Fada N’Gourma : 37,7 mm ; Bobo-Dioulasso : 78,4 mm ; Boromo : 66,3 mm ; Pô : 54,4 mm ; Gaoua : 60,0 mm ; Bogandé : 31,9 mm.

Ouf, cher cousin, l’attente fut longue mais pas vaine. Juste le temps de rentrer des vacances annuelles et voici enfin le nouveau gouvernement au sujet duquel nous nous sommes perdus en conjectures. Passé le cap des pronostics, nous avons, à l’arrivée de cette nouvelle équipe, un jeu de chaise musical, avec six novices autour du grand sachem. Ainsi, cher Wambi, retiens pour l’essentiel que :

Aux Affaires étrangers et à la Coopération régionale, le ministre d’Etat Bédouma Alain Yoda succède à Djibrill Bassolé ; A la Sécurité, le colonel Assane Sawadogo cède son fauteuil à Emile Ouédraogo ;

A la Fonction publique et à la Réforme de l’Etat, Soungalo Ouattara succède à Seydou Bouda, qui, lui, prend du galon au département de la Santé, jadis occupé par Bédouma Alain Yoda ; Aux Infrastructures et au Désenclavement, Seydou Kaboré arrive de Faso Baara en remplacement de Hyppolite Lingani ;

Comme on le voyait venir, aux Finances et à l’Economie, Jean-Baptiste Compaoré fait place à Lucien Marie Noël Bembamba, son ancien ministre délégué au Budget, que remplace Marie Thérèse Drabo/Kéïta ; Aux Postes et aux Technologies de l’Information et de la Communication, atterrissage de Noël Kaboré, qui succède à Joachim Tankoano.

Enfin, au ministère délégué à l’Agriculture, bref passage de Issaka Maïga, qui lègue la suite de la saison agricole à Abdoulaye Combary. Tels sont, cher cousin, les changements majeurs intervenus dans l’équipe gouvernementale burkinabè au soir du mercredi 03 septembre 2008 qui, sitôt formée, a effectué sa rentrée dès le lendemain, jeudi 4 septembre, au palais de Kossyam.

Mais de l’avis des proches de l’enfant terrible de Ziniaré, le grand chamboulement reste à venir, pour répondre aux impératifs de la présidentielle de 2010. Devrait donc s’imposer un gouvernement de campagne qui puisse ratisser large en faveur de Manitou.

En attendant, le Premier ministre, Tertius Zongo, lui, s’apprêterait à emménager à la présidence du Faso sise à Koulouba, désormais vacante après que son locataire a intégré le palais de Kossyam avec ses collaborateurs. Et en rappel, cher cousin, la présidence de Koulouba constitue avec son palais, le ministère des Finances et de l’Economie ; le siège de la Télévision nationale, les survivances de l’époque coloniale.

Quand, alors, mûrissait l’idée du palais de Kossyam, d’aucuns avaient pronostiqué que la présidence de Koulouba serait transformée en musée, si ce n’est en Arc de triomphe pour servir de cordon ombilicale entre l’avenue de l’Indépendance et le boulevard Charles-de- Gaulle.

Mais voilà que Tertius Zongo a déjoué les pronostics en décidant d’y installer ses pénates, question de donner plus d’envergure au Premier ministère.

Restons, cher Wambi, dans les sillages de Kossyam pour parler du deuil qui frappe le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) depuis le dimanche 31 août dernier. Deuil survenu sur l’avenue Pascal-Zagré, à Ouaga 2000, des suites d’un accident dont fut victime une escouade de « kodos » se rendant à l’aéroport international de Ouagadougou pour y accueillir le président du Faso, rentrant de vacances en début d’après-midi. On y aurait déploré un mort et une dizaine de blessés sur-le-champ.

C’est sur cette note douloureuse que je m’en vais, cher Wambi, t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intigrante, toujours aux aguets pour te livrer les indiscrétions de la cité :

• Sur les vives du Kadiogo, le palais impérial du Moogho Naaba fait peau neuve. Quoi de plus normal pour l’empereur des Mosse ? Mais l’innovation, c’est sans doute l’érection d’un Musée du sport dans l’enceinte du palais.

Car, c’est un secret de polichinelle, même loin des stades, le Moogho Naaba Baongho demeure un inconditionnel du sport roi. En témoigne l’incessant défilé des stars africaines du ballon rond et du noble art aux portes de son palais, tels le Camerounais Samuel Eto’o Fils et l’Ivoirien Didier Drogba.

• Que devient l’hippodrome de Ouaga 2000 ? C’est l’éternelle question que se posent les turfistes burkinabè, depuis que ce projet a vu le jour après l’avènement au Pays des hommes intègres du Pari mutuel urbain (PMU).

Projet faraonique qui devait avaler quelque 5 milliards de nos francs et dont l’étude de faisabilité avait déjà englouti 100 millions environ. Après l’acquisition du terrain à Ouaga 2000, plus rien donc ! Aux dernières nouvelles, il semble qu’il a purement et simplement été annexé par le domaine présidentiel de Kossyam. La nationale de la chance aurait-elle donc revu ses ambitions à la baisse ?

• Belle initiative que celle de l’ONEA de pourvoir les populations en eau potable à travers des opérations spéciales de branchements. Ainsi, à Ouagadougou par exemple, depuis quelque temps, la paix est revenue au niveau des bornes-fontaines, où, quelques années auparavant, en sus d’y veiller, certaines femmes en venaient aux mains pour se procurer le fameux liquide vital. Bravo donc à cet office qui a su, à travers cette initiative, amoindrir un tant soit peu nos souffrances.

Mais voilà ! Comme on a coutume de le dire chez nous, à force d’être encouragé dans sa manière de labourer, l’enfant finit par déraciner les plants en lieu et place des mauvaises herbes. Et c’est ce que nous sert actuellement notre nationale de l’eau dans certains quartiers : au secteur 17 (Pissy), par exemple, cela fait depuis plus de un mois que ce précieux liquide coule en direction du barrage, sans que le service ne s’en émeuve outre mesure.

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été avisé, réavisé, appelé et rappelé. Même par des agents de l’ONEA. Que se passe-t-il dans cette cellule d’intervention supposée réagir au quart de tuyau ? Est-elle débordée par les pannes ?

Auquel cas, ça pose le problème de la qualité des branchements, ou serait-ce lié à une certaine apathie des agents ? En tout cas, pour l’heure, ceux qui empruntent le nouveau goudron conduisant au domicile du colonel Diendéré n’ont pas besoin d’œillère pour localiser le lieu de la fuite d’eau.

• A l’heure où au Burkina Faso, pris en exemple dans la sous-région, la tendance est à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, cet hymne ne semble pas faire l’unanimité au sein de la grande muette. D’où cette complainte d’un groupe qui se dit “laissé-pour- compte”. “Qu’ont-ils fait les PVIH du ministère de la Défense ? Voilà bientôt trois ans que la prise en charge financière ne s’effectue plus dans les bonnes normes ; l’année dernière, c’est-à-dire en 2007, aucun kopeck n’a été versé à ses “damnés” que nous sommes.

Pourtant, les écrits ne tarissent pas dans les journaux de la place (en l’occurrence l’Observateur Paalga) évoquant à chaque fois la nécessité qu’il y a pour ces personnes (PVIH) d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Peut-être que le comité ministériel ne lit pas les journaux relatant les avis des experts ou soit que ses membres ont eu leur statut changé en devenant PVIH et percevant de ce fait en lieu et place des vrais intéressés lesdites sommes allouées, surtout en ces périodes de vie chère où chacun se cherche”.

Sinon comment comprendre depuis bientôt trois ans le refus ou du moins qu’il y ait blocage pour la mise en place d’une structure de concertation et de coordination (SVP avec statuts et règlement intérieur) des personnes concernées (c’est-à-dire PVIH) ? Ne dit-on pas que l’on est mieux servi que par soi-même ? Question donc au comité ministériel de lutte contre le VIH de la Défense. »

“Un groupe de PVIH” laissé pour compte

• A peine les cours ont-ils repris à l’université de Ouagadougou, après trois mois de suspension, que les différents mouvements associatifs qui rythment la vie du campus sonnent le rassemblement.

A la suite de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), qui a tenu une assemblée générale le mercredi 03 septembre, le Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC) a, lui, réuni les siens le jeudi 04 septembre à l’effet d’apprécier la liquidation des dettes sociales, et de mettre en place un comité chargé de l’assurance maladie. Certainement, les jours à venir nous en diront davantage sur les intentions du SYNADEC, qui devrait donner une conférence de presse à l’issue de son assemblée générale.

• Ambiance garantie ce week-end dans la ville de Sya, où l’on commémore le cinquantenaire du décès de Daniel Ouezzin Coulibaly, vice-président du Conseil de gouvernement de la Haute-Volta.

A jamais on se rappellera, en tout cas, de ce grand homme mort prématurément à 49 ans à l’hôpital Saint-Antione à Paris. Afin de perpétuer sa mémoire, sa famille organise ce week-end à Bobo-Dioulasso : Une exposition de posters et photos, à l’hôtel de ville les 04, 05 et 06 septembre, dont le thème porte sur “Rétrospective sur la carrière politique du président Ouezzin Coulibaly”, “Combattant pour l’Afrique”.

Une conférence donnée par le professeur Samba Diarra le samedi 06 septembre, à la Chambre de commerce à partir de 16 h 00, en guise d’hommage au président Ouezzin Coulibaly. Une messe, à la cathédrale Notre Dame de Lourdes le dimanche 07 septembre à partir de 08 h 00. Un dépôt de fleurs au caveau familial, à l’ancien cimetière municipal de Bobo-Dioulasso.

• Et plus près de Laye, à Sourgou ce dimanche, commémoration de la fête coutumière du chef, communément appelée Boko, ce dimanche 07 septembre. Coutumiers de cette fête, ne vous faites pas prier pour amener vos parapluies avec vous, car la pluie sera au rendez-vous.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées