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Etat des routes à Ouagadougou en saison hivernale : “La ville s’étend mais , la voirie ne suit pas", déplorent des usagers

Publié le vendredi 29 août 2008 à 09h16min

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La proximité de la station Shell sur l’avenue du Yatenga est un véritable bourbier.

Les "nids de poule", boue, voies inondées, tels sont les problèmes vécus au quotidien par les Ouagalais en saison pluvieuse avec son corollaire de désagréments. Les usagers des routes font endosser la responsabilité de ces désagréments aux autorités municipales qui pourtant, ne manquent pas d’arguments pour se défendre.

La route (bitumée comme non bitumée) est dégradée un peu partout dans la ville de Ouagadougou. Paul, taximan, déçu de cette situation affirme : "nous les usagers de la route, nous ne savons plus quels propos tenir auprès des autorités en charge de la voirie ; nous en parlons mais c’est comme si nos plaintes tombent dans l’oreille d’un sourd".

Les escaliers, les trous, les "petits marigots", les tas d’immondices sont autant d’obstacles qu’on rencontre dans les rues de la capitale. Myriam Compaoré, le phare de sa mobylette dans le sac soutient : "J’ai été victime d’un trou il n’y a pas plus d’une heure et le phare de ma moto s’est cassé, heureusement que moi-même je suis sortis indemne".

Après une pluie, il est souvent difficile de détecter les trous car toute la voie est inondée. Ces genres de cas causent des désagréments aux usagers et endommagent les engins, a souligné Mlle Myriam. Elle souhaiterait en outre que les autorités municipales orientent leur projet de construction d’échangeurs, coûteux, au profit des projets d’amélioration des voies déjà existantes.

Lassina Dramé, taximan, déclare : "tous mes amortisseurs et pneus sont foutus à cause des nids de poule". Ce taximan dit qu’il paie les taxes routières à la mairie, il n’y a pas de raison qu’elle ne réfectionne pas les rues. Cependant, les usagers doivent être vigilants et tolérants car il n’est pas facile d’éviter un "nid de poule" perçu à l’improviste sans perturber la circulation, conclut-il.

Sur l’Avenue du Yatenga au prolongement de la station Shell, la situation n’est guère meilleure. Sayouba Ouédraogo, riverain, explique que l’année dernière, il a, avec d’autres amis, "racketté" des sommes modiques de 25 F CFA à 50 F CFA aux usagers pour arranger la voie avec de la terre. Mais cette année, les gens disent "qu’on a bouffé l’argent, raison pour laquelle on a laissé la route comme ça", poursuit-il. Karim Tapsoba est en service à l’Urbanisme. Il en sait quelque chose sur la voirie. Il dit ne pas comprendre pourquoi "on étend la ville alors que la voirie ne suit pas".
Boubacar Dao, usager, est catégorique "je paie les impôts, je paie l’IUTS, alors qu’on ne répare pas la route". Si la majorité des usagers et riverains croient à l’efficacité de l’action des autorités en charge de la voirie, ce n’est pas le cas pour cette riveraine Jacqueline Kaboré : "pour moi, il n’y a pas de solutions" ; se laisse-t-elle emporter par le pessimisme.

100 millions de F CFA ont été déjà investis en 2008

Selon un technicien de la Direction des services techniques municipaux (DSTM), Karamoko Traoré, c’est tout à fait normal que les routes se dégradent si l’on tient compte des facteurs qui provoquent leur dégradation : le soleil, le trafic, l’eau, l’air. Il ajoute qu’à l’issue de la construction d’une route, il faut en même temps "programmer des travaux d’entretien courant". Chaque année, la mairie parvient à injecter "quelques feuilles blanches" dans son budget pour la réfection des routes.
En effet, 70 millions de francs CFA sont alloués à la DSTM (section voirie) par an. Mais, cette année en cours, la barre de 100 millions de nos francs ont été franchies, estime le technicien Karamoko. Les accidents de la route et les travaux de canalisation (le cas de l’ONEA) sont des facteurs favorables à la dégradation des routes.

Donc, il faut associer ces concessionnaires de réseau dans les constructions de routes afin qu’il y ait des réservations pour eux, avance M. Traoré. En ce qui concerne le manque de caniveaux, le Projet d’aménagement des voiries dans les quartiers périphériques (PAVQP) a été institué pour relever le défi. Ainsi, dans le cadre de ce projet, il y a des ouvrages de drainage qui sont prévus et seront construits.

Karamoko Traoré reconnaît que les contraintes budgétaires peuvent s’imposer, mais "on est conscient du problème". Il lance enfin cet appel aux usagers d’éviter d’utiliser les caniveaux comme poubelles, les réparations en pleine chaussées suite à une panne, de brûler les pneus dans les rues. Il rappelle que toute réparation au milieu de la chaussée est conditionnée par l’octroi d’une autorisation de la mairie.

Ouamtinga ILBOUDO
Joël S. TINDAMBIGA
(Stagiaires)
Sidwaya

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