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Humeur : L’avenue Kwamé-N’Krumah otage de la "Cour royale"

Publié le lundi 25 août 2008 à 13h12min

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On ne se fait plus des illusions, Simonville reflète la triste image d’une république en vacances, où le respect de la loi semble réservé aux citoyens de seconde zone. Ainsi en ont voulu, en effet, nos gouvernants, qui, dans cette conjoncture de vie chère, se disputent le monopole de la puissance politique et de l’aisance financière aux portes de Somgandé et de Ouaga 2000, ces quartiers futuristes venus d’ailleurs. Comprenez alors que la bonne gouvernance ne soit point le concept le mieux partagé au Faso, où la complaisance règne au sommet.

Ces petits princes, que de bien méchantes langues n’hésitent guère à qualifier d’organismes génétiquement modifiés (O.G.M.), souffrant leur calvaire dans les universités hexagonales, américaines ou canadiennes, ont sans doute toute la raison avec eux de ne point donner l’exemple, et surtout le bon, sur la célébrissime Kwamé- N’Krumah.

La plus belle avenue de la capitale burkinabè, qui porte bien d’ailleurs son nom, est l’adresse idéale pour ces fils à papa en errance nocturne. Demandez-y quelle est cette "Cour royale" qui y a installé ses pénates, défiant l’ordre, la sécurité et la pudeur ; même l’aveulge qui tend sa sébile à longueur de journée aux feux tricolores vous déclinera les prestigieux noms au "Pays dit des hommes intègres" qui la composent.

Qui d’autres que ces rejetons de ministres, d’officiers supérieurs et d’opérateurs économiques spontanés peuvent, en effet, parader à tombeau ouvert sur l’avenue Kwamé-N’Krumah en Land Cruiser 4x4, escortés par des motards de circonstance ?

Au moment où notre franc CFA fait de la résistance face à la crise économique mondiale, source de cette vie chère, qui grève le budget de nombre de Burkinabè, eux n’ont de devises que le dollar, l’euro, avec des bons d’essence pour régler l’addition, ne broutant que les minettes à peine sorties des pouponnières. N’est-ce pas, messieurs les hôteliers et les barmen qui jouent aux garçons de courses d’un week-end à Pigalle sous Sahel ?

Dans tous les cas, honni soit celui d’entre eux qui s’inscrira en faux contre les frasques de ces bambins, lesquels prennent Kwamé-N’Krumah en otage. Serions-nous dans une république inconsciente, bonnes gens ?

Rabi Mitbkièta
L’Observateur Paalga

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