98,2 mm d’eau en 48 heures, dont 73,7 le samedi, c’est la quantité d’eau enregistrée par les services météorologiques de la ville de Bobo-Dioulasso. Depuis le début de la saison hivernale, Bobo n’avait pas connu de telles averses en si peu de temps. En effet, le dimanche matin, les conséquences de ces fortes pluies ont emmené notre équipe dans la zone non lotie du secteur n°11 de Colma.

La-bàs, c’est une mère inconsolable que nous avons trouvée : “Mon mari se nomme Lassané Tinto, il ramasse de la ferraille pour la revendre. Nous avons un enfant de 4 ans. C’est le matin du samedi aux environs de 6 h que le mur de notre maison s’est effondré. C’est vraiment triste et très dur pour nous”, lâche-t-elle, au bout du désespoir.

A quelques mètres de là, une maisonnette du genre “entrer-coucher” était littéralement au sol. Son propriétaire, Saouda Ouédraogo, vendeur de cordes, la cinquantaine affirme : “la maison s’est écroulée entre 15 h et 16 h, le samedi. Ce fut une chance, car mes deux enfants qui dorment dedans étaient en ce moment absents”.

Toujours dans la même zone, nous avons découvert le mur d’une école franco-arabe qui a été détruit par la pluie. Cette zone qui a été touchée par les averses se trouve dans un bas fond où l’eau de ruissellement descend en abondance pendant les pluies. L’érosion étant très forte ici, les eaux ont creusé un fossé sur leur passage. Ce fossé assez large longe dangereusement les concessions qui sont à proximité. Au secteur n°4 (Koko), le mur de la concession de Modibo Traoré s’est écroulé. M. Traoré, mécanicien-chauffeur de profession, n’a pas caché sa déception : “Lorsque je me suis réveillé le samedi vers 10 h, j’ai remarqué que mon mur s’était effondré. Je suis un mécanicien-chauffeur mais je suis au chômage.

C’est très compliqué et voilà que le mur s’écroule”. Les populations des zones non loties redoutent les pluies, car ici, les habitations sont en terre battue et ne résistent pas à l’eau. Pour elles, l’hivernage est donc un vrai calvaire.

Bobo-Dioulasso sous coupe régléeLes activités de la ville étaient au point mort les 22 et 23 août derniers à Bobo-Dioulasso pendant les deux jours de pluie. Certains commerces et services sont restés fermés surtout le samedi où il a plu toute la journée. Les rares commerçants qui ont ouvert leurs boutiques avaient presque les pieds dans l’eau.

A Légéma logo, c’est aussi à proximité des flaques d’eau que les vendeuses de légumes ont étalé leurs produits. Outre les activités économiques, toutes les cérémonies et manifestations prévues dans la ville de Sya le samedi ont été reportées à un autre jour. C’est ainsi que la Fédération des associations pour la promotion des personnes handicapées (FEBAH) a dû annuler la cérémonie de mise en place des coordinations régionales de la fédération.

L’Association Lolo a elle aussi reporté une conférence de presse qu’elle avait prévue le vendredi 22 août. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a également reporté au 6 septembre, la rencontre d’information et d’échanges que les députés de ce parti avaient envisagée pour le 23 août. Les 22 et 23 août ont été presque des journées ville morte.

Mais fort heureusement, le 24 août, le soleil est revenu et les activités ont repris normalement. Cependant, les yeux sont restés fixés sur le ciel qui alternait nuages et soleil.

Plus de peur que de mal

98,2 mm. C’est la quantité d’eau recueillie par les services de l’ASECNA Bobo, vendredi et samedi derniers. En temps ordinaire, l’on craindrait le pire. Fort heureusement cette fois-ci, les dégâts ont été très limités. Du moins si l’on s’en tient aux données livrées par les sapeurs-pompiers militaires. Si vendredi 22 août, les soldats du feu n’ont pratiquement pas été sollicités, le lendemain samedi 23 août qui a enregistré 73,7 mm a nécessité trois interventions.

En effet, une a été nécessaire au secteur n°4 (Koko) suite à un effondrement de maison, un blessé a été évacué au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS). Dans le même temps, deux inondations ont été signalées respectivement face au petit marché du secteur n°17 (Sarfalao) et dans l’enceinte de la SONAPOST. Il y a eu également de l’eau du côté de Bama, mais sans faire de victime hormis les maisons écroulées. Selon le maire de Bama, Siaka Sanou, le village de Gnéguéma dans ladite commune rurale serait également touché. Le fleuve Kou serait sorti de son lit sans pour autant constituer un danger pour les riverains.

Adaman DRABO
Frédéric OUEDRAOGO
Bakary OUATTARA
(ouattrameses @yahoo.fr)
(Stagiaires)
Sidwaya