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Lotissement à Sig-Noghin : Catharsis en plein air

Publié le lundi 25 août 2008 à 12h52min

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L’audience publique a réuni plusieurs résidants de Bogodogo.

Après 2006, les audiences publiques en vue de trouver des solutions aux problèmes engendrés par les opérations de lotissements en cours dans la commune de Ouagadougou mobilisent à nouveau. Le maire de la ville, Simon Compaoré, après l’arrondissement de Nongr-Massom quelques jours plus tôt, était le jeudi 21 août 2008 dans l’après-midi, à Sig-Noghin. Devant une population sortie nombreuse, sujet sensible oblige, il a favorisé une véritable catharsis qui a eu le mérite de « guérir » plus d’un.

D’entrée de jeu, le maire de l’arrondissement de Sig-Noghin, Pascal Ouédraogo, a indiqué que tous ceux (résidents ou non-résidents) qui ont été recensés dans sa circonscription et en possession de leurs reçus de paiement se sont vu attribuer des parcelles.

Pour lui, les problèmes liés aux lotissements ne peuvent pas finir. La preuve, des cas litigieux depuis la Révolution continuent de nos jours à lui être soumis. Il y a les erreurs d’attribution, les imperfections constatées du côté de la commission, l’expropriation abusive de certains propriétaires terriens…

Mais quel que soit le cas, le maire donne l’assurance que des solutions sont toujours possibles pour certains cas. La municipalité est aidée en cela par les services de l’Urbanisme, qui lui ont soumis un plan permettant la résolution progressive des éventuels couacs. Il a profité de l’occasion pour inviter ceux des non-résidents qui s’étaient déjà acquittés de leurs droits au retrait de leurs papiers.

A en croire le maire de Sig-Noghin, la commission d’attribution a rencontré des problèmes dans le village de Bassinko. Ses ennuis s’expliquent simplement par le fait que dans cette localité le lotissement a été effectué par un projet. Au moment du recensement à Bassinko, les propriétaires des champs ont été omis. Cela a causé des difficultés, et il fallait revoir les prévisions à la hausse pour pouvoir les prendre en compte. Un autre problème à Sig-Noghin, c’est le lotissement présentement à Yagma.

Contrairement à ce que pensent les habitants de l’arrondissement, c’est la SOCOGIB, qui avait déjà une demande en souffrance pour y construire une cité, qui s’est vu finalement accorder l’autorisation d’y investir, et donc qui s’attelle depuis à l’opération.

Sur instruction du gouvernement, le ministère de l’Habitat est en train de parcelliser certaines réserves pour la construction de logements sociaux. La mairie de Sig-Noghin, dira son premier responsable pour mettre fin aux conjectures, n’y est pour rien. Il s’agit, a-t-il martelé, d’une décision gouvernementale.
Des chiffres pour convaincre

La commission d’attribution des parcelles dans l’arrondissement de Sig-Noghin a effectivement démarré ses travaux à la date du 11 juillet 2001 par la gestion des dossiers de parcelles laissés par l’ancienne équipe. Le traitement de ces dossiers, selon le maire Pascal Ouédraogo, a fait l’objet de dix procès-verbaux, pour un total de 712 parcelles attribuées à titre de régularisation.

La commission a ensuite procédé à l’attribution de parcelles à usage d’habitation dégagées dans les secteurs et villages de sa zone de compétence. Le récapitulatif à la date du 3 juillet 2008 se présente alors comme suit : au secteur 20, ce sont 931 parcelles qui ont été dégagées et réellement attribuées. Les parcelles libérées au secteur 21 et effectivement affectées à des demandeurs sont : au nombre de 11 701.

Le secteur 22 s’en tire avec 3 383 terrains rendus disponibles et attribués à des postulants. Bassinko se retrouve avec 4 067 parcelles attribuées, contre 300 pour la commune rurale de Tanghin-Dassouri. La commission d’attribution a enregistré 16 066 souscriptions. Au total, 16 015 personnes ont payé et obtenu des parcelles, contre 51 ayant payé, mais n’ayant pas eu de terrain.

Le bilan financier au 31 juillet 2001 fait état d’un solde de 245 247 784 f cfa. Le total des recettes encaissées se chiffre à 887 579 946 f cfa. Celui des dépenses s’élève à 798 494 404 f cfa. Des faux billets, d’un montant de 15 000 f cfa, ont été détectés. Le nouveau solde donne 89 070 542 f cfa. Il faut noter qu’aucune somme n’a été encaissée à Bassinko pour les attributions, le lotissement ayant été fait, comme indiqué plus haut, par un projet.
Simon, juge et partie

L’audience publique dans l’arrondissement de Sig-Noghin, contrairement à celle de Nongr-Massom, a tenu ses promesses. Une vingtaine de personnes ont pu s’exprimer de vive voix devant les autorités municipales. Certaines n’ont pas du tout caché leur joie d’avoir pu donné leur opinion sur des questions qui leur tenaient à cœur et qui ont eu des solutions appropriées. Des mesures ont, en effet, été prises sur place.

Le bourgmestre de Ouagadougou, Simon Compaoré, en accord avec son collègue de Sig-Noghin, a retenu quelques situations à régler dans les semaines à venir.

D’autres, par contre, ont été confiées à la police municipale, qui aura la charge de faire que force reste à la loi, pour permettre que des quidams qui sont lésés rentrent tranquillement dans leurs droits. Pour le maire Compaoré, il faut privilégier la communication. Rien de tel pour gérer les crises consécutives aux lotissements dans la commune.

Le déficit de communication, selon lui, amène des malentendus sérieux. Simon Compaoré a personnellement été indexé par un habitant dans une histoire de terrain mettant en cause sa défunte mère. La communication a immédiatement permis d’entendre des gens qui ont vite fait de rétablir sans équivoque la vérité.

Cela conforte le maire de la ville qu’il faut toujours aller à l’information et à la bonne source. Sa conviction est faite qu’il faut chérir la communication, un moyen qui permet de résoudre des questions dont on n’a pas connaissance.

Ce moyen donne aussi l’occasion de fournir les vraies informations à la population pour taire certaines folles rumeurs et mettre en mal l’intoxication. Les audiences publiques, a-t-il poursuivi, sont un exercice très intéressant, qui fait la promotion de la démocratie participative.

En attendant de faire le tour de tous les arrondissements qui en sont concernés, les maires sont appelés au rapport par Simon Compaoré, le 15 septembre 2008, lors de la session municipale.

D. Evariste Ouédraogo
Paténéma Oumar Ouédraogo (Stagiaire)
L’Observateur Paalga

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