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Vacances à Yako : Entre initiatives juvéniles et bonne pluviométrie

Publié le vendredi 22 août 2008 à 11h24min

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La période de juin à septembre est consacrée aux durs labeurs dans les travaux champêtres pour le monde paysan. Mais pour les milliers de jeunes scolaires et enseignants, c’est le repos mérité. Après 8 à 9 mois de cogitations, l’heure est venue pour eux de changer d’atmosphère. Toujours est-il qu’à Yako la fraîcheur de l’hivernage s’accompagne d’une bonne dose d’activités d’épanouissement, de divertissement et de loisirs. C’est ce constat que nous avons fait après un bon mois déjà de vacances.

Entre tournoi maracana, Vacances culture, jeux de société et prise de thé dans le papotage, la commune de Yako ne vit pas vraiment la grande effervescence propre aux vacances. Néanmoins, les jeunes n’en démordent pas, car, comme l’enseigne le dicton populaire, "à défaut de la mère, on prend la fille". Pour ces vacances 2008, la grande attraction populaire reste de loin le tournoi maracana de football. Tous les jeudi, samedi et dimanche, amateurs du ballon rond, spectateurs, commentateurs de toutes catégories et de toutes races se retrouvent sur le terrain de la garderie populaire autour de 15h. "Je retrouve le bonheur de la vie lorsque je me retrouve ici", a lancé Abdoul Salam Sankara, jeune vendeur de quincaillerie, occupé qu’il était à applaudir les belles actions au cours d’un match. Un autre mordu de ce tournoi, mécanicien de son état , lui, a réclamé une sanction contre les équipes qui signent forfait, car, dit-il : "J’ai abandonné mes clés pour un match qui n’a pas eu lieu, me causant une double perte, le gain raté au garage et le plaisir manqué au foot."

A chaque match, ce sont des centaines de Yakolais de tous les âges qui applaudissent au rythme les beaux gestes des joueurs, jubilent à l’inscription des buts. Après trois éditions, les organisateurs disent avoir acquis une expérience certaine dans leur organisation mais déplorent le manque de soutien financier qui pourrait rendre consistants les divers prix. Pour Lassané Zida, trésorier d’un comité d’organisation, "le succès financier n’est pas du même niveau que le succès populaire". Cependant, précise-t-il, "il n’y a pas de raison qu’on ne réédite pas l’année prochaine".

Une autre initiative de ces vacances concerne le volet culturel. Il s’agit de "Yako vacances culture". Là aussi, de nombreux vacanciers se retrouvent cette fois au "mythique" jardin du maire pour bouger suivant leurs rythmes et disciplines préférés. Play-back, ballet, théâtre, etc. Telles sont les quelques articulations de cette manifestation qui attire surtout les moins jeunes. Avec 200 F CFA comme droit d’entrée, le public ne se prive nullement de ces réjouissances dont la particularité est qu’elles mettent en jambe des stars locales. Ici également, le "nerf de la guerre" fait défaut. Cette activité culturelle sera relayée à partir du 24 août 2008 par une autre du même registre dénommée "Yako va crier yes" managée par l’idole du hip hop local "El Kemy", Amadou Koungwindiga à l’état civil.

A côté de ces manifestations populaires, les jeux de société attirent d’autres vacanciers, pour la plupart des enseignants. La belote et la pétanque sont les jeux les plus prisés au secteur n°4 pour le premier, et derrière le commissariat central de police pour le deuxième.

Quant aux grins de thé, ils se sont démultipliés avec les vacances, confirmant ainsi l’assertion selon laquelle les vacanciers sont des preneurs de thé. A ces endroits, tous les thèmes sont abordés avec une prédilection pour la sexualité, l’emploi, le sport (avec le réveil des Etalons seniors en foot), et très peu de politique.

Malheureusement, jusque-là, aucune activité de reboisement où de regarnissement d’espaces n’est en vue pour ces vacances dans la commune, du moins à l’heure où nous tracions ces lignes. Comparativement aux années précédentes où les étudiants ressortissant du Passoré et certaines associations organisaient des camps ou journées de reboisement, cette année pourrait être celle des "vaches maigres" en ce qui concerne l’écocitoyenneté.

La seule grande et unanime satisfaction à ce jour est sans conteste la bonne pluviométrie enregistrée jusque-là, à en croire les autorités provinciales en charge de l’agriculture. Selon Fulbert Parou, Directeur provinciale de l’agriculture (DPA) du Passoré, "ces cultures dans l’ensemble présentent de bels aspects végétatifs ; les conditions pluviométriques de façon générale ont été favorables pour leur bon développement. Même si des écarts négatifs au cours de la décade allant du 1er au 10 août sont constatés aux postes pluviométriques de Arbollé, Bokin et Yako. Toutefois, le "déluge" du 11 août 2008 à Yako de 143 mm vient confirmer les prévisions pluviométriques d’avant-saison. Pour le DPA, à ce jour, la campagne agricole s’apprécie de moyenne à bonne.

Adoulaye DIANDA (Collaborateur)

Le Pays

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