Après ce mécontentement vivement exprimé, les populations de Zongo ont enfin été attendues par les autorités municipales. En effet, ce samedi 26 juillet 2008, les habitants de la localité ont reçu la visite de Simon Compaoré, accompagné d’une forte délégation dont le maire dudit arrondissement, Séraphine Ouédraogo.

Cette rencontre a eu lieu au Complexe scolaire Saint-Dominique. Elle a permis aux habitants du village de Zongo de soumettre leurs doléances aux autorités municipales. Et en retour, ces derniers ont d’emblée compati aux douleurs de la population.

L’allocution de Mme Ouédraogo, maire de l’arrondissement de Boulmiougou, était focalisée sur l’endommagement du pont. Elle affirma. « Nous ne sommes pas venus par rapport aux lotissements, mais pour la situation présente, à savoir l’affaissement du pont de la solidarité ».

Il faut mentionner que cette zone, bornée depuis 2007, n’est pas encore attribuée, et cela laisse les habitants dans une constante attente. Mais les propos de monsieur Simon Compaoré ont embrassé toutes les inquiétudes de la population. Car promesses de construction de deux ponts à hauteur de 120 millions, décoration de Michel N. Sama, le fondateur du Complexe scolaire Saint-Dominique pour le 11 décembre prochain, don de maïs, ont constitué le fond de son discours.

Le locataire de la mairie de Ouagadougou a indiqué à la population que la question du lotissement les préoccupe, mais qu’ils devront bien l’étudier, car ils ont en face d’eux une petite case qui devrait contenir de nombreuses personnes.

Par ailleurs, le maire Simon Compaoré n’a pas trouvé anormal le mécontentement de la population. C’est ainsi qu’après avoir constaté l’ampleur des dégâts et de la souffrance des habitants de ce village, il n’a pas hésité à mettre la main à la caisse municipale pour la réalisation de deux ponts de fortune dont un en lieu et place du pont de la solidarité, et l’autre, situé au sud du premier. La réalisation de ces deux œuvres, comptant pour le budget 2009, s’élèverait à 120 millions de francs CFA soit 60 millions par pont.

Toutefois, le geste le plus admirable aux yeux des habitants de Zongo demeure celui immédiat : celui du renforcement et de l’aménagement du pont de la solidarité, deux jours après le départ des autorités municipales. Cela a été possible parce que la population avait déjà réuni les agrégats (pierres sauvages, sable, gravillon) et 10 paquets de ciment. La population a accueilli cette volonté municipale avec joie et adresse aujourd’hui ses vifs remerciements aux autorités municipales, au journal L’Observateur Paalga et plus particulièrement au fondateur du Complexe scolaire Saint-Dominique de Zongo, qui n’a ménagé aucun effort pour voler au secours du village isolé.

Pour les uns, les propos de Simon Compaoré constituent un ouf de soulagement tandis que pour les autres, ils sont plutôt politiques si ce n’est purement du chantage. Cependant, il est important de mentionner que ce jour-là, la parole n’a pas été donnée aux riverains. Certes, il est de toute évidence que la population a foi aux leaders du CDP et leur présence massive en était la preuve.

Au regard de tout cela, l’on peut se poser la question suivante : est-ce seulement le CDP qui fait campagne dans le village de Zongo ? Où étaient les autres formations politiques ? Mais nous sommes certain que les autres partis politiques payeront les frais de ce silence et de cette indifférence à l’égard de l’électorat. Même si beaucoup reste à faire pour ces élections 2010, force est de dire que le parti majoritaire vient de faire là un pas important dans la conquête de l’électorat. Les portes sont ainsi ouvertes au CDP et la bataille s’annonce âpre pour les autres. Cela nous fait penser à l’adage qui dit « ce n’est pas le jour de la chasse que l’on dresse son chien ».

Finalement, le pont de la solidarité fut réhabilité grâce au soutien du maire de Ouagadougou, à la mobilisation de la population ce samedi 02 août. A vrai dire, nous pouvons dire que ce samedi, c’était l’époque coloniale que certains vieillards ont revecue, car ce travail ressemblait fort bien à un travail forcé. Dès 6 heures du matin, les braves habitants étaient présents sur le pont pour ne finir le travail qu’à 15h.

Le même jour, Simon Compaoré est venu observer le travail abattu à 16 heures. Force est de constater que ces questions occupent une place importante actuellement dans le programme des autorités municipales. Les nombreuses visites de Simon Compaoré pour voir l’état du pont le témoigne bien. Le mardi 05 août encore, il a effectué un déplacement sur le site pour constater l’état du pont après quelques pluies.

David Démaison Nébié

L’Observateur