Avec une population de 1 440 430 habitants, la région de la Boucle du Mouhoun, composée de six (6) provinces (Balé, Banwa, Kossi, Mouhoun, Nayala et Sourou), de quarante-sept (47) communes dont six (6) urbaines, quoi qu’on dise est une région restée en marge du développement.

Avec une superficie de 34 497 km2, la région de la Boucle du Mouhoun ne dispose d’aucune seule école professionnelle, à plus forte raison d’une université. La représentation de ses fils au sein des institutions est sujette à caution également.

Avec le Millenium Challenge Corporation, la région croyait voir le bout du tunnel avec le bitumage des routes Dédougou-Nouna-Frontière du Mali et Dédougou-Tougan-Ouahigouya ; des infrastructures sur lesquelles repose l’espoir de toute une région pour booster son économie, mais hélas, le tronçon Dédougou-Tougan-Ouahigouya vient d’être élagué de cet important projet, du moins pour le moment.

Or le développement d’un pays passe par la réalisation de bonnes infrastructures routières. Le problème d’infrastructures routières est très crucial dans la région. La preuve, en moins de quatre (04) ans, le véhicule du gouverneur sortant est hors d’usage du fait du mauvais état des routes. D’ailleurs, c’est pourquoi le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, répondant à une question d’un confrère, a promis de renforcer le parc du nouveau gouverneur dans les semaines qui suivent.

Voilà le tableau peu reluisant qu’hérite désormais le nouveau dépositaire de l’autorité de l’Etat dans la Boucle du Mouhoun. Conscient que le problème des routes demeure d’actualité dans cette partie du Burkina, Siaka Prosper Traoré a situé la question de l’enclavement de la région au premier plan de ses préoccupations ; Car cela constitue, selon lui, une entrave à la mise en œuvre de bon nombre de politiques de développement. Il s’est ensuite appesanti sur la situation sociopolitique de la localité.

Au regard de la situation qui y prévaut, M. Traoré pense que de nombreux défis restent à relever, afin de pouvoir cerner et d’exploiter suffisamment les énormes potentialités qu’offre la nature de la région pour renverser la tendance.

Dans la perspective d’atteindre un développement harmonieux, surtout dans un contexte marqué par la communalisation intégrale, le successeur de Pascal Bénon compte orienter ses actions essentiellement vers : l’accroissement de la production agropastorale, l’élargissement des opportunités d’emplois, l’accroissement de l’accès aux crédits partout au bénéfice des femmes, le désenclavement de la région, la gestion durable des ressources naturelles, l’accroissement de l’accessibilité des populations aux services sociaux de base de qualité et, enfin, le renforcement de la gouvernance locale, y compris la sécurité sociale.

Pour atteindre ces objectifs, l’implication de tous les acteurs s’avère indispensable ; c’est pourquoi le nouveau gouverneur a invité la population de la région à se départir absolument de ce sentiment pessimiste qui la conduit à croire que la Boucle du Mouhoun est une région laissée pour compte, une région abandonnée à elle-même. Mais ne dit-on pas que « Chasser le naturel ; il revient au galop » ?

Dramane Sougué

L’Obserrvateur