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Cassure d’un pont sur la route nationale n°16 : La colère des routiers monte

Publié le mercredi 30 juillet 2008 à 10h28min

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Un mois après la cassure d’un pont sur la RN 16 à 15km de Koupèla, l’axe Koupèla-Tenkodogo connaît toujours des perturbations chroniques.
La déviation qui avait été recommandée par le ministre des Infrastructures, le 27 juillet dernier, pour rétablir la circulation, a été réalisée par l’entreprise EBOMAF qui avait la charge des travaux, mais malheureusement, ces travaux n’ont pas résisté longtemps. Conséquence, la première pluie a emporté la prétendue déviation bloquant ainsi sur les lieux près de 200 véhicules-remorques. La situation, de plus en plus préoccupante, a d’ailleurs valu le déplacement du gouverneur sur les lieux, le mercredi 23 juillet 2008.

Mardi 22 juillet 2008. A 15 km de Koupèla, au niveau du pont endommagé de la RN16, étaient parqués à perte de vue des véhicules-remorques. Depuis le matin, une certaine tension régnait entre routiers et forces de l’ordre. Et pour cause ? Suite à la dernière pluie qui a emporté la déviation, environ 200 véhicules-remorques en partance pour la plupart au Niger, se sont retrouvés bloqués depuis une semaine. Promesse leur avait été faite par la direction régionale des Infrastructures que dans la semaine, la déviation serait réparée. Mais voilà que l’entreprise EBOMAF commise aux travaux de réparation de la déviation disparaît sans laisser de traces. Las d’attendre, les conducteurs, exaspérés, veulent forcer le passage sur le pont endommagé. Les forces de l’ordre s’y opposent. S’en suit alors une vive altercation.

Finalement, grâce à l’intervention des uns et des autres, l’on a réussi à ramener le calme. Mais, il fallait nécessairement trouver des solutions pour débloquer la situation. Aussi, le lendemain 23 juillet 2008, le gouverneur de la région du Centre-Est, Siméon Sawadogo et le haut-commissaire du Kourittenga se sont retrouvés sur les lieux avec pour objectif non seulement de rencontrer les routiers, mais également d’envisager avec le directeur régional des Infrastructures, des solutions concrètes et immédiates. A son arrivée, le gouverneur est accueilli en messie par les routiers : « M. le gouverneur, ayez pitié de nous. Nous sommes bloqués ici depuis plusieurs jours. La route est coupée aussi. La douane nous refuse de changer d’itinéraire. On a faim et soif. Aidez-nous à pouvoir partir », implore le porte-parole des routiers.

Dans son message, le gouverneur a demandé aux routiers de garder le calme. Il les a rassurés que le problème préoccupe au plus haut point les autorités. Le gouverneur leur a aussi conseillé de réclamer plus de carburant à leur patron afin de pouvoir faire le tour par Ouagadougou. Toutefois, séance tenante, trois portes de sortie sont proposées aux routiers. En concertation avec la douane, ceux qui le veulent, peuvent désormais changer d’itinéraire et prendre le tronçon Tenkodogo-Garango-Guiba-Ouagadougou. Quant aux autres, qui accusent le manque de carburant et ne veulent pas passer par Ouagadougou, ils auront le choix soit d’attendre la réparation de la déviation à l’aval du pont endommagé ou emprunter une autre déviation longue de 30 km pour rejoindre Koupèla par l’Est.

Ce tronçon était en train d’être réfectionné. Normalement, selon les déclarations du directeur régional desInfrastructures, M. Issa Nana, cette deuxième déviation devrait être praticable à partir du mercredi 23 juillet. Mais après l’avoir parcourue, la praticabilité de cette déviation a laissé perplexe plus d’un.

Il y a comme de la négligence

En effet, sur le tronçon, nous avons dénombré trois camions-remorques déjà embourbés. En plus, des inquiétudes subsistent quant à la capacité de résistance de certains radiers et petits ponts à supporter les gros porteurs. De l’avis de plusieurs personnes dont les routiers eux-mêmes, la solution sûre et durable pour rétablir la circulation, c’est de réparer convenablement la déviation à l’aval du pont endommagé sur la RN16 qui avait d’ailleurs été recommandé par le ministre des Infrastructures lors de sa visite du pont le 27 juillet dernier. Curieusement, beaucoup d’interrogations demeurent quant à l’achèvement des travaux commencés depuis le 28 juillet dernier. En effet, l’entreprise EBOMAF, qui avait la charge des travaux, a disparu sans avoir pris la peine d’achever le chantier.

Pourquoi EBOMAF a-t-elle abandonné ainsi le chantier sans crier gare alors que le devis de l’érection de cette déviation longue seulement d’un kilomètre et demi (1,5km) était estimé à cent vingt un millions (121 000 000 FCFA) ? Le directeur régional des Infrastructures dit ignorer les raisons. Ce sur quoi, le gouverneur a donné de fermes instructions au directeur régional de tout faire pour retrouver EBOMAF afin qu’elle achève les travaux sans délais. Pour plusieurs usagers, il y a comme de la négligence quant à la construction de la déviation devant rétablir la circulation sur la RN16. Or, il est certain que si l’on tergiverse jusqu’au mois d’août reconnu très pluvieux, il sera pratiquement impossible de réaliser conséquemment cette déviation. Pendant ce temps, sur le pont endommagé, continuent de passer les poids légers. Mais jusqu’à quand ce pont va-t-il supporter ?

Supposons que le pont endommagé s’effondre complètement, que la déviation à l’aval n’est pas prête et que suite aux pluies, l’autre déviation soit coupée par des embourbements de véhicules. Les conséquences aux plans économique et social risquent d’être fâcheuses pour la province du Kourittenga. En tous les cas, au regard de l’importance de cette route internationale pour l’économie nationale, l’urgence de la construction conséquente d’une bonne déviation s’impose donc.

Onésime Aké Loba LANKOANDE
AIB/Koupéla

Sidwaya

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