Selon la radio locale de Poura captée à Boromo, 3 personnes ont été ensevelies dans les décombres, ce samedi aux environs de 13h, dans une des carrières délaissées par l’ex-Société de recherche minière du Burkina (SOREMIB).

Pourtant, une mesure gouvernementale venait de suspendre sur toute l’étendue du territoire national, l’exploitation artisanale de l’or. Un communiqué du préfet de Poura ne cesse de rappeler à travers les ondes de la radio locale cette interdiction de l’orpaillage pendant l’hivernage. Malgré tout, les orpailleurs persistent et signent. C’est ainsi que ce drame est survenu suite à l’effondrement des galeries. Selon le témoignage du rescapé, Moïse Sawadogo, ils étaient quatre orpailleurs à exploiter ce trou situé tout juste derrière le secteur n°1 de Poura communément appelé Puits 3 (P3).

Selon ses explications, c’est après des heures de travail infructueux qu’ils se sont résolus à aller aiguiser leurs pioches qui n’étaient plus tranchantes pour casser les roches. C’est ainsi que lui, Moïse le plus jeune, a été envoyé chez le forgeron pour aiguiser leurs outils. A son retour de la forge, il a été surpris de constater que les trois étaient sous les décombres. Le trou s’étant affaissé en raison de l’humidité de la terre. Face à ce drame et avec l’espoir de les extirper toujours vivants, il est allé aussitôt alerter la population qui n’a pu leur porter secours.

La gendarmerie, la police et les agents de santé de Poura se sont vite rendus sur les lieux mais l’irréparable s’était déjà produit. Des orpailleurs avec l’aide des jeunes du secteur n°1 ont réussi à dégager les mottes de terre et les roches et ce sont trois corps inertes tout ensanglantés qui ont été déterrés. Les victimes sont Pegdewendé Sawadogo Janvier, originaire de Touka et Alassane Zoungrana de Sabcé, tous deux âgés de 21 ans ainsi que Jérôme Sawadogo sans autre précision mais tous ressortissants de la province du Bam. Une des victimes avait la poitrine déchiquetée par une roche et un autre le crâne réduit presqu’en bouillie. On se rappelle encore que le dernier éboulement de la mine de Poura date du 17 août 2006 avec de nombreuses victimes qu’on a pu repêcher.

Rasmané ZONGO
AIB/Boromo
avec la collaboration
de Patrice Nabié

Sidwaya