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Hausse des prix des hydrocarbures : Les Ouahigouyalais réagissent

Publié le mardi 29 juillet 2008 à 09h17min

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Annoncée le 11 juillet 2008 lors d’une conférence de presse par le ministère du Commerce, de la promotion de l’Entreprise et l’Artisanat, la hausse des prix des hydrocarbures est entrée en vigueur 4 jours après. A Ouahigouya, bon nombre de citoyens ne sont pas contents de cette nouvelle hausse. C’est ce qui ressort du micro- trottoir réalisé auprès de certains d’entre eux.

Abdoulaye Ouédraogo : "L’Etat doit trouver les moyens de protéger les consommateurs"

Nous avons suivi l’évolution du coût du pétrole et reconnaissons que sa tendance actuelle n’est pas favorable à une diminution des prix des hydrocarbures. Nous estimons cependant que l’Etat devrait trouver les moyens de protéger les consommateurs, étant entendu que nous vivons déjà dans une précarité indescriptible. Personne ne nie l’évidence de la cherté de la vie aujourd’hui. Dans ce contexte, une hausse des prix des hydrocarbures n’est pas la bienvenue, car ce serait enfoncer le clou. Ceci dit, nous invitons le gouvernement à revoir sa copie. Nous suggérons, par exemple, la promotion des transports en commun comme solution à ce problème de pétrole cher.

Léonard Kaboré : "Nous demandons plus de sacrifice de la part de l’Etat"

L’argumentaire du gouvernement, qui a sous-tendu cette nouvelle hausse du prix des hydrocarbures, tient évidemment compte de la flambée du prix du baril de pétrole sur le marché international. Nous ne nions pas cette vérité. Mais nous sommes loin d’accepter cette augmentation dans la mesure où rien n’est fait dans le sens d’améliorer nos revenus. La facture est très amère pour les populations à faible revenu, surtout que cela intervient dans un contexte marqué par la vie chère. Nous demandons donc beaucoup plus de sacrifice de la part de l’Etat.

Franck Evariste Taonsa : "Il faut investir dans la promotion des industries renouvelables"

Il faut lier cette récente augmentation à la fluctuation du prix du baril de pétrole sur le marché mondial. C’est, du reste, ce que le gouvernement nous a fait comprendre quand il procédait à la fixation des prix qui viennent d’entrer en vigueur. Ce que nous pouvons dire, c’est que toute hausse de prix des hydrocarbures, aussi minime soit-elle, entraîne inéluctablement une surenchère au niveau des prix des autres produits. C’est donc dire que la situation, déjà difficile des consommateurs ira en s’exacerbant. Au regard de la situation, nous ne pouvons que plaider en faveur d’un relèvement des salaires pour permettre aux consommateurs d’y faire face. Nous proposons également que le gouvernement s’investisse dans la promotion des énergies renouvelables qui, seules, peuvent garantir une stabilité des prix des hydrocarbures.

El Hadj Salif Ouédraogo : "C’est un choc pour nous"

La hausse des prix des hydrocarbures a été un choc pour nous, en ce sens que cela constitue un véritable goulot d’étranglement pour notre activité qu’est le transport. En effet, nous tournons à perte car nous dépensons plus dans l’achat du carburant, sans pour autant pouvoir rentabiliser sur les frais de transport, restés stables. Pour donner du souffle à notre activité, il faudrait qu’on rabaisse les prix. A défaut, il faudrait améliorer l’état de nos routes afin de réduire les distances. Ici, au Nord, la quasi-totalité des voies demeurent défectueuses.

Aminata Belem : "La situation du consommateur burkinabè est peu enviable"

La situation du consommateur burkinabè est des moins enviables dans notre sous- région. Les prix des denrées en général et des hydrocarbures en particulier grimpent sans qu’il y ait de changement qualitatif en ce qui concerne le pouvoir d’achat. Dans ce contexte, nous trouvons qu’une nouvelle hausse des prix des hydrocarbures est de trop, surtout que le risque est grand de voir les prix des autres produits prendre le même rythme. L’Etat doit trouver les moyens de soulager les populations déjà souffrantes. On pourrait s’inspirer des solutions qu’un pays voisin de nous vient d’adopter.

Honorine Dabéré : "C’est une injure faite aux consommateurs"

Cette augmentation, qui s’inscrit dans un contexte de crise alimentaire, est vécue comme une injure faite aux consommateurs. Il est vrai que nous ne pouvons pas influer sur le coût du pétrole du fait que nous n’en produisons pas. Mais nous demeurons convaincus qu’une bonne maîtrise des dépenses de l’Etat nous permettrait de trouver les moyens de subventionner non seulement les prix des hydrocarbures, mais aussi et surtout les autres produits de grande consommation. Si la vie est chère au point que même les dirigeants le reconnaissent, il faut qu’eux-mêmes commencent à "serrer la ceinture", ne serait-ce que pour une question de solidarité ou de justice sociale. Nous entendons par "serrer la ceinture" une réduction du nombre de ministres, des salaires et autres avantages des hauts fonctionnaires qui, du reste et de toute évidence, ne sont pas concernés par la cherté de la vie au même titre que l’instituteur de Douma ou la vendeuse de légumes de Naab Raaga, par exemple. La Côte d’Ivoire a déjà tracé la voie dans ce sens, il ne nous reste plus qu’à emboîter le pas. En tout cas, il est du devoir exclusif d’un gouvernement responsable de trouver des solutions aux souffrances de sa population. Sachant compter sur le sens légendaire de la responsabilité du Premier ministre Tertius Zongo et ses camarades, nous fondons l’espoir que leur réaction ne va pas tarder.

Propos recueillis par Adama SINARE

Le Pays

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