Monsieur le Ministre,

Suite aux conclusions du rapport d’inspection menée à la mairie de Saaba, vous avez pris, par arrêté n°2008-0073/MATD/CAB du 04 juillet 2008, la décision de suspendre de leurs fonctions, le Maire et le Premier ad joint au maire de la Commune rurale de Saaba pour "fautes graves de gestion".

Cet arrêté vient confirmer les appréhensions du conseil municipal qui, à travers des débats souvent houleux en sessions et le rejet des délibérations illégales, n’a cessé d’interpeller le Maire sur l’obligation qui lui est faite de se référer toujours aux textes en vigueur dans la gestion des affaires de la municipalité. En effet, la commune était gérée comme un bien personnel où sont associées des personnes qui n’ont aucune légitimité (non élues) et qui décidaient de tout à la place des conseillers.

Des remarques pertinentes leur ont été chaque fois faites en session mais celles-ci n’ont jamais été suivies d’effet. Le recensement souhaité par la SONATUR, pour avoir une idée de la population résidente des villages de Saaba et de Nioko 1, a été réalisé sans une délibération préalable du Conseil. Pire, le maire et ses acolytes ont instauré une contribution de 5 000 et 10 000 CFA et un timbre de 1 000 CFA aux propriétaires des concessions recensées. L’appât du gain facile et immédiat a amené à recenser même quatre briques posées. Des numéros fictifs ont été vendus à coups de milliers de francs CFA. Malgré la demande avec insistance de nombreux conseillers, aucun bilan clair de ce recensement n’a jamais été fait.

Aussi, réunis en session extraordinaire le mercredi 09 juillet 2008 à l’occasion de l’installation officielle de Madame le Maire par intérim, nous, les Conseillers municipaux signataires de la présente, tenons à vous témoigner notre profonde gratitude et notre reconnaissance pour cet acte qui a évité à notre jeune commune, la déroute certaine vers laquelle elle basculait.

Nous souhaiterions en même temps recommander le nouveau Maire et son équipe à vos conseils en vue d’atteindre les objectifs de promotion du développement à la base et de renforcement de la gouvernance locale. Il est important de poursuivre toujours les investigations car nous sommes persuadés que des zones d’ombres existent et restent non élucidées notamment le montant total des sommes perçues dans le cadre de ce recensement. Vous réitérant notre sincère reconnaissance et convaincus de votre soutien constant, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Sidwaya